Menu Content/Inhalt
Accueil arrow Entreprises récupérées arrow Argentine: solidarité avec la patisserie autogérée Disco de Oro
Argentine: solidarité avec la patisserie autogérée Disco de Oro Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
31-03-2009
Voila plus d’un mois que dans la fabrique de pâte « Disco de Oro » les ouvrières et les ouvriers se sont organisés pour ne pas perdre leur source de travail qui subvient aux besoins de 11 familles. Depuis le mardi 3 février, quand ils ont découvert par surprise alors qu’ils étaient en vacances, que le patron avait emporté les machines avec des camions pour les laisser à la rue, les ouvriers occupent jour et nuit les locaux en résistant.
 
(Image JPEG)
 
Le propriétaire de la firme « DICORO SA » est Guillermo Ferron, et le directeur (prête-nom) de l’usine est Sergio Godoy del Castillo, un duo d’entrepreneurs qui se sont chargés d’en finir progressivement avec l’entreprise et les travailleurs. Ils doivent 5 à 6 mois de salaires, de cotisations retraites, de congés payés, ils ne payent plus le loyer depuis presque un an (le propriétaire est l’ancien chef) et ils ont accumulés des mois de dettes avec les services publics que maintenant les travailleurs doivent se trainer. Le principal escroc est Ferron, qui a utilisé l’entreprise pour gérer d’autres firmes (comme par exemple la revue connue d’automobiles de compétition « Campeones ») et encore plus, il continue de produire jusqu’à maintenant en utilisant la marque mais dans une autre fabrique.

Aucun de ces deux charognards ne s’est présenté. Del Castillo a présenté trois demandes de faillites devant le Tribunal de San martin, et il s’est dégagé de tout lien avec les employés qui avaient envoyé des télégrammes se considérant comme licenciés. Jusqu’à aujourd’hui les travailleurs sont pourtant légalement liés par une relation de dépendance avec leur patron.

Ces derniers jours le syndicat a appelé à une audience de conciliation, prétendant faire la médiation entre les patrons qui d’une part souhaitaient livrer les machines aux créanciers pour payer une partie des dettes, et les travailleurs qui d’autre part souhaitaient les conserver pour continuer la production.

L’enjeux était la marque, qui permettait au patron de continuer de produire dans d’autres entreprises et ne cederait d’aucune manière.

En ce qui concerne le groupe de travailleurs qui ici résiste, depuis le premier jour ils se sont organisés d’une manière horizontale avec une assemblée hebdomadaire qui traite des questions les plus importantes. Participent des travailleurs qui sont entrés récemment dans l’entreprise comme d’autres qui ont plus de 45 ans d’ancienneté.

Dans les premiers moments, ils ne s’avaient pas bien comme s’y prendre, ils avaient seulement la certitude claire que l’entreprise était à eux et qu’ils devraient lutter pour la maintenir. Aujourd’hui ils se sont résolus à former une coopérative de travail qui a déjà commencer à fonctionner. Avec le président d’une coopérative bien connue de Buenos Aires, ils ont commencé la procédure pour la former. En premier lieu, ils se sont inscrit à l’IPAC (institut provincial d’action coopérative) pour solliciter l’expropriation des biens et de la marque, qui passerait ainsi dans les mains des travailleurs. En ce qui concerne la structure de la coopérative, la loi stipule que doit être constituée une commission de direction avec toutes ses charges (président, vice président, ...) et que le montant des salaires doit correspondre aux tâches qu’exécute chacun. Cependant il s’agit seulement d’une façade légale, vu que à Disco de oro chacun se considère à égalité de condition en ce qui concerne les charges et ils ont décidé d’un salaire unique égal pour tous.

En ce qui concerne l’arrangement légal ils n’ont signé avec aucun avocat et ont encor moins initié d’action légale contre la patron, parce qu’ils n’y sont pas décidé. Ils ont juste déclaré au Ministère du Travail qu’ils occupaient la fabrique pour défaut de payement, procédure qui pourrait leur garantir une certaine sécurité juridique même si ce n’est pas totalement certain.

Economiquement la situation s’est améliorée quand certains fournisseurs ont avancé des matières premières pour qu’ils puissent commencer à produire. Ils ont contacté 3 distributeurs qui ont passé des petites commandes, mais la production suffit à peine. Ils vendent aussi les produits aux gens du quartier qui connaissent la situation et les aident car c’est une marque reconnue du fait du travail des ouvriers depuis 50 ans. Cependant les travailleurs sont préoccupés car ils n’ont aucune nouvelle du patron et craignent de rencontrer de sa part quelque complication.

En ce qui concerne l’attitude des partis politiques dans ce conflit, les grands appareils bureaucratiques du PTS (Parti des travailleurs socialistes, trotskyste) ou le PO (Parti ouvrier, autre groupe trotskyste) ont fait leur apparition, ainsi que d’autres organisations plus petites qui ont déclaré leur solidarité. Mais aucun n’a réussi à capter l’Assemblée des travailleurs qui se font à huis clos, ni à introduire son appareil politique pour détruire l’ autogestion comme ils savent faire dans ce genre de conflit, surtout s’ils peuvent en tirer un avantage économique ou politique.

Dès les premiers jours, les compagnons de la section argentine de l’AIT (FORA-AIT) ont été présents apportant leur solidarité de travailleur à travailleur. Nous avons aidé le fond de grève en apportant des marchandise, nous collaborons avec toute la propagande qui a été faite pour le festival solidaire de 1er mars dernier, nous sommes restés jour et nuit sur place pour appuyer les ouvrier. Nous nous chargeons de diffuser l’information sur cette situation le plus possible par différents médias pour recevoir la solidarité de différentes formes.

Les travailleurs se sont rendus compte de la différence entre la solidarité désintéressée des compagnons de la FORA et de l’AIT et l’opportunisme politique qu’essaie d’utiliser à tout moment les partis politiques.

L’action urgente qui doit être menée maintenant est de réussir à réunir assez d’argent pour payer la dette aux services publiques (l’entreprise d’électricité les oblige à payer 1000 $ (780 euros) chaque semaine, sous peine de couper le service) et avoir suffisament pour commencer une production qui leur permette de vivre, étant donné que tout l’argent qu’ils récoltent en ce moment va directement à la production ou pour les dettes qu’à laissé le patron.

Solidarité avec les travailleurs de Disco de oro !

L’autodétermination des travailleurs sera la tombe de tous les patrons

L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux même !

Vive la FORA,

Contre l’Etat et le capital,

Pour le communisme anarchique
 

___________________________________________________
 

 

Petit compte rendu du festival de solidarité avec les travailleurs de Disco de Oro

http://socderesistenciasm.blogspot....

C’est le dimanche premier mars qu’a été organisé finalement le festival de solidarité que nous annoncions depuis deux semaines. (la date initialemen,t prévue du 22 février ayant été reportée à cause des pluies diluviennes). La propagande incluait des affiches, des tracts, des murs peints, dans le quartier et dans les centres les plus fréquentés de la zone. L’appel était large, dans l’objectif de collaborer à la caisse de lutte, pour que les ouvriers puissent commencer à produire et ainsi garantir un soutien pour leurs familles et eux même, qui passent leurs journées et leurs nuit dans la fabrique pour garder leur outil de travail.

Mais tout n’a pas été solidarité ... Le MST (Mouvement socialiste des travailleurs, parti trotskyste) s’est chargé d’effacer ou couvrir toutes les affiches de convocations qui avaient été faites au nom des travailleurs de Disco de oro, attaquant ainsi aux ouvriers eux même. Au contraire, les militants de la FORA nous avons fait de la propagande tous les jours, et parfois jusqu’à des heures très tardives de la nuit, en solidarité avec les ouvrières et les ouvriers. De leur côté les trotskystes du PTS (Parti des Travailleurs socialistes) se sont attribués dans un journal local très connu l’organisation du festival au nom de la « Maison de la culture Karl Marx » (leur lieu de réunion), profitant de l’état de nécessité des travailleurs et trahissant leur confiance en se mettant en position de propriétaire qui essaie de tirer des bénéfices de la lutte de Disco de oro.

Le jour dit, la journée a commencé tranquillement, malgré les inévitables préparatifs de dernière minute, avec les ventes de boissons et de nourriture qui avaient été préparé par les travailleurs et leurs familles. Beaucoup de gens du quartier ont participé pour se solidariser avec la lutte et en plus de consommer et de profiter de la bonne musique ont contribué en achetant des bons de solidarité qui donnaient ensuite le droit à une tombola.

Au début de la rencontre, les compagnons de la FORA nous avons apporté (sur nos épaules !) une batterie pour que les groupes prévus puissent jouer. Le festival a été ouvert par quelques paroles d’un ouvrier en lutte puis ensuite il y a eu un duo de danses folkloriques argentines.

Pour les enfants (et les plus grands) il y a eu ensuite une pièce de théâtre lu qui faisait participer le public et à laissé à tout le monde de grands sourires.

Pendant que les instrumentistes se préparaient pour le concert, Jorge, un des ouvriers de Disco de oro, a pris la parole, faisant mention des messages de solidarité, parmi lesquels ceux des compagnons de la CNT AIT Française, de la CNT AIT espagnole, et des anarchistes grecs, et de la solidarité économique qui était en cours dans ces pays.

Puis le groupe de ska reggae “Se Kortó la Luz ” (« on a coupé la lumière ») a fait danser tout le monde. Ensuite il y a eu un groupe de cumbia colombienne. Ensuite, alors qu’il continuait de pleuvoir, et bien que le festival se réalisat en plein air, les gens sont resté pour voir la pièce de théâtre sur le Premier mai. Puis un clown a raconté brievement quelques histoires droles et enfin le groupe « Sangre Mestiza » (sang métis) nous a fait profité de son rock mélangé de musique latino américaine, avec des messages clairs sur les problèmes de société. La fête a continué avec toujours plus de théâtre par la pièce « le public veut savoir de quoi il s’agit », sur la télévision et son influence sur le peuple.

Dans les environs, les gens de Contraimagen réalisaient en direct une fresque murale. Pour finir, à la tombée de la nuit, des court métrages ont été projetés sur un mur, une faisant allusion à la répression brutale contre un groupe d’artisans qui ne demandaient qu’à travailler de leur artisanat dans un espace public. (parmi les victimes de la répression, deux compagnons de la FORA qui avaient apporté leur soutien à cette lutte). L’autre vidéo traitait de la problématique des travailleurs « cartoneros », qui collectent les cartons, papiers et autres déchets recyclables sur la voie publique, et qui ensuitent les vendent pour survivre car personne ne veut leur donner d’emploi pour vivre dans les quartiers pauvres ou parce qu’ils ont dépassé l’age limite légal pour travailler mais n’ont pas de retraite.

Le PTS a essayé de récupérer politiquement cette activité solidaire en distribuant les journaux d’un de leur association-façade qu’ils utilisent pour capter les gens, tant est si bien que les travailleurs ont dû attirer leur attention sur cette manque de respect envers eux-mêmes qui étaient en lutte pour leur travail.

A la tombée de la nuit les gens sont rentrés chez eux. L’argent collecté a été très bénéfique pour les travailleurs, même si cela n’est pas encore suffisant pour payer les dettes qu’à laissé le patron avec l’electricité, l’eau et le gaz. C’est pour cela qu’il y a besoin urgemment d’une solidarité économique pour qu’ils puissent produire et en vivre dignement.
Vive la lutte des ouvrières et des ouvriers de Disco de Oro !

Vive la solidarité ouvrière !

Comme exprimer sa solidarité avec les travailleurs de Disco de Oro :

-   Reproduisez, affichez ce message dans votre quartier, votre entreprise, diffusez le à vos amis par internet ou sous forme de tract

-   Envoyez un don de solidarité à l’ordre de CNT-AIT (mention « solidarité Disco de oro au dos ») à CNT-AIT 108 rue Damrémont 75018 PARIS

-   Achetez un ou plusieurs bons de soutien « Disco de Oro Autogestion », d’une valeur de 5 euros chaque (modalité de payement idem ci-dessus). Ces bons de soutien vous donneront le droit à la gratitude des travailleurs de Disco de oro.
 
 
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1667
 
< Précédent   Suivant >

Soutien !

Si vous voulez collaborer au site en proposant des traductions ou soutenir financèrement ce projet 100 % indépendant, merci de nous contacter !