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Argentine: Agro-business ou souveraineté alimentaire, par le MNCI Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
16-05-2009

Le journal Pagina/12 a difusé une investigation qui confirmait l'effet létal du gliphosate (produit chimique pilier de la monoculture de soja OGM). Durant les  dernières semaines, les promoteurs des agro-business ont monté une campagne en défense des agrotoxiques et, en même temps, de discréditation envers toute voix discordante, que ce soient des journalistes, des scientifiques, des ONG ou des organisations sociales. Jamais auparavant, les multinationales de l'agro et leurs porte-parole n'avaient jamais réagi aussi violemment. La crainte de tout le complexe d'agro-business, dont le soja OGM est seulement  son visage le plus visible, est la prohibition de son agrotoxique étoile. Et, dans le même temps, la perte d'un négoce millionnaire. Depuis les ranchs paysans, nous observons avec indignation les agissements d'ensemble d'entreprises et de médias en défense du gliphosate. Devant la sale campagne de désinformation, nous voulons expliciter quelques certitudes qui guident nos luttes :

- Historiquement, la santé de nos populations était liée à notre forme de produire, d'élever des animaux, cultivant diversité, gardant les graines que nous héritons de nos anciens, conservant et renouvelant la montagne originelle. Avec l'actuel modèle d'agro-business, tout a commencé à changer : intoxications aigües,  évanouissements, vertiges et peau (des mains, des jambes et des visages) au rouge vif, sont seuleument quelques-unes des souffrances de nos enfants. Maintenant nous connaissons aussi des grossesses qui n'arrivent pas à terme, différents types  de cancer et des bébés avec des malformations. Depuis des années nous le dénonçons, mais nous n'avons jamais obtenu de réponse de la part des multinationales de l'agroalimentaire, des entrepreneurs ruraux et de leurs porte-paroles.

- Les grandes corporations des chaînes agroindustrielles imposent aux peuples et aux pays un modèle de production alimentaire dont le seul objectif est la rentabilité et la concentration de richesses en peu de mains. Ils ne sont pas préoccupés par la santé et la faim des peuples, mais par le sort que courrent les nouvelles variétés de graines transgéniques, les possibles pertes économiques des chambres patronales, l'avenir des importateurs d'agrotoxiques et les mégaproducteurs du soja ont également peur pour leur rentabilité. Parmi les plus craintifs se trouve l'Association Argentine de Producteurs en Plantation Directe (Aapresid), impulseur de l'entrée dans le pays du soja transgénique, avec de fausses études de conservation des sols et de mensonges sur de l'innocuité des agrotoxiques.

- Les compagnies arborent des études du Senasa, de l'INTA et du Secrétariat de l'Agriculture. Il est public que les secteurs étatiques agissent comme subsidiaires d'entreprises comme Monsanto et Syngenta, multinationales qui disposent à leur tour des pépinières entières d'universités à leur service, où abondent des "papers" autant à leur mesure que ridicules.

- L'actuel modèle agricole, de saccage et de contamination, reproduit de nouvelles formes de colonisation et de génocide. Des millions de familles rurales ont été exilées de leur territoire ancestral et lancées dans les marges des grandes villes. L'actuel modèle épuise les réserves naturelles, rase les bois natifs et empoisonne les cours d'eau.

- Des recherches commencent à apparaître dans diverses parties du monde sur le visage occulte de ce modèle économico-político-écologique. Et, s'ils restaient des doutes, nos familles sont des preuve vivante et irréfutable des effets des agrotoxiques.

- Pour nous qui vivons dans les campagnes, qui subissons et nous affrontons aux fumigations chimiques, il n'y a pas de doutes sur les effets négatifs du gliphosate. Comme il n'y a pas non plus de doutes que le problème de fond ne soit pas un produit chimique mais un modèle agricole qui privilégie les gains sur la santé et l'environnement. Il est nécessaire de rappeler que ce modèle implique aussi des meurtres de paysans et de travailleurs ruraux, des prisons, des persécutions, des tortures et des affrontements avec des paramilitaires subits par des milliers de familles rurales.

- Nous, membres de communautés indigènes et paysannes, familles organisés dans des territoires, nous exigeons des définitions de la part de l'État, le principal gérant du modèle qui dévaste la santé et les écosystèmes du pays.

- Comme membres de Via Campesina, nous nous opposons à un modèle qui priorise la rentabilité d'entreprises sur la santé. Parce que nous refusons ce modèle de mort ; nous résistons, luttons et construisons tous les jours un modèle de vie basé sur la réforme agraire intégrale et la souveraineté alimentaire.

Mouvement National Paysan Indigène - Via Campesina (intégré par 15.000 familles rurales de sept provinces argentines).

11 mai 2009.

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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