Selon les témoins, le 13 avril vers 13 heures 15, David marchait dans le Parc «El Llano» de la ville d’Oaxaca en compagnie de deux camarades quand des agents de la police ministérielle de l’Etat, sans présenter d'ordre d’appréhension, se sont précipités sur lui et l’ont frappé, puis ils l’ont emmené pour une destination inconnue. Il fut présenté huit heures plus tard à la presse dans l’Unité Mixe d’Attention à la vente de narcotiques (UMAN), où ils l’ont accusé de délits contre la santé (vente de drogue), de sédition, d’incendie d’édifices publiques et de désobéissance à particuliers (aux forces de l’ordre).

Avant sa présentation, il fut brutalement frappé pour avoir refusé de prendre une pochette contenant de la cocaïne et deux revues de « La Barrikada » afin d’être photographié en tant que vendeur de drogue.

La détention arbitraire, les mauvais traitements, la fabrication de preuves et l’emprisonnement du conseiller de l’Appo, David Venegas Reyes s’inscrivent dans une série de violations des droits humains qui ont lieu à Oaxaca depuis mai 2006 et qui totalisent plus de 350 détentions, 26 assassinats impunis, des disparitions forcées et des dizaines de blessés, sans compter l’harcèlement constant et la persécution de la population civile en résistance.

Devant cette violation systématique des droits humains à Oaxaca nous exigeons du gouvernement mexicain la libération immédiate et inconditionnelle de David Venegas Reyes ainsi que de tous les prisonniers du mouvement social d’Oaxaca et une investigation exhaustive, impartiale et indépendante pour éclaircir les faits et pour instruire le procès des membres de la police ministérielle de l’Etat qui ont procédé à cette arrestation arbitraire.

Marseille, Mai 2007