Menu Content/Inhalt
Accueil
Uruguay : postes clefs pour les tupamaros Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
30-11-2009
Un gouvernement avec à sa tête Mujica et le Mouvememt de Participation Populaire (MPP) aura un profil plus social. Julio Baraibar, Eduardo Bonomi et Eleuterio Fernandez Huidobro sont certains des compagnons de militantisme du président qui postulent à des places dans le gouvernement.
 
 
Dans la maison située au 1578 de la rue Tristan Narvaja on voit un panneau avec des grandes lettres qui dit : "Mouvement de Libération Nationale Tupamaros. Local central". La façade est peinte aux couleurs du Frente Amplio, blanc, bleu et rouge. A l'intérieur, des photographies en noir et blanc de manifestations de travailleurs de la canne à sucre cotoient sur les murs des portraits de Raul Sendic, un des fondateurs de la guérilla urbaine qui a combattu dans les années ' 60 et 70 en Uruguay. Une maquette représente le parcours de la fuite historique de la Prison de Punta Carretas, quand en 1971, 107 tupamaros et quatre prisonniers communs sont sortis par un petit trou de 50 centimètres sur 60, bouche d'un tunnel qui finissait dans une maison de l'autre côté de la rue.

Aujourd'hui, plusieurs des dirigeants historiques tupamaros qui appartiennent au MPP (Mouvement de Participation Populaire, une des forces qui intègrent la coalition Frente Amplio) sont des hommes de confiance de Mujica et se profilent comme futurs ministres à des postes clefs. Le MPP, qui a obtenu six sièges au Sénat, et le Front Líber Seregni, cinq sièges (parmi ses référants se trouvent Danilo Astori, Rafael Michelini et l'actuel vice-président Rodolfo Nin Novoa), seront ceux qui obtiendront la plus grande représentation dans le cabinet, comme l'ont confirmé à ce journal de hautes sources du parti de gouvernement.

Julio Baraibar, qui occupe le ministère du Travail, continuera probablement à son poste. Baráibar est entré au MLN-Tupamaros en 1971 et a émigré au Chili en 1972, où il a résidé une demi-année jusqu'au coup d'Etat du général Augusto Pinochet. Il a été prisonnier dans le Stade National de Santiago, au bout d'un an il a été sorti du stade par l'ambassade de Suède et a émigré dans ce pays. Le sénateur Eduardo Bonomi, main droite de Mujica -  on dit qu'il est son porte-parole au Palais Législatif - a été fait prisonnier en 1972 et remis en liberté 13 ans après. Aujourd'hui il est un candidat au poste de ministre de l'Intérieur, bien que ne soit pas écarté qu'il soit convoqué au Secrétariat de la Présidence, étant donné qu'a ce poste mujica a besoin de quelqu'un de grande confiance.
 
Le sénateur Eleuterio Fernandez Huidobro, ex-tupamaro et ex-MPP, actuellement leader de l'espace CAPL (Courant d'Action Pensée et Liberté), a été mentionné pour le ministère de la Défense. Huidobro a écrit entre autres textes La fuite de Punta Carretas et Mémoires du cachot, où il a raconté les conditions infrahumaines qu'il a souffertes comme "otage" de la dictature entre 1973 et 1985, auprès de huit autres compagnons dont Mujica. Mais depuis quelques jours, se profile aussi pour la Défense le député du CAPL Luis Rosadilla, ex-tupamaro de bas profil. Que ce soit Rosadilla ou bien Huidobro qui prenne en charge les Forces Armées, cela ne cesse pas d'être plus que symbolique.
 
Pour la Chancellerie le nom le plus écouté est celui de Luis Almagro, actuel ambassadeur en Chine et membre du MPP. Raul Sendic, fils du mythique visage qui apparaît sur des photographies et des bustes dans la maison des tupamaros de Tristan Narvaja, continuerait au poste de ministre de l'Industrie et de l'Énergie. S'il  était créé, le ministère de la Science et de la Technologie, pourrait être désigné Ricardo Ehrlich, actuel intendant de Montevideo, également ex guerrillero.

Comme parti de la négociation entre Mujica et son compagnon de formule Danilo Astori et des conditions que celui-ci a mises pour l'accompagner, l'équipe  économique reste aux mains du Front Líber Seregni, avec Danilo à sa tête. L'enfant gâté de Astori, Fernando Lorenzo, est celui qui est le mieux positionné pour occuper le ministère de l'Économie. On commente aussi que dans plusieurs ministères sera représentée la continuité du gouvernement de Tabare Vazquez, le premier auquel la centre-gauche a accédé, en 2004.
 
Pour le dit antérieurement, l'approche la plus de gauche ne sera pas donnée par la politique économique et par les initiatives qui se proposent et réalisent dans les ministères. Pire encore, d'importantes sources du FA précisent que dans le gouvernement il y aura une représentation de toutes les forces politiques qui le composent. Et que Mujica prétend se réunir avec l'opposition le 5 décembre pour lui proposer une participation dans les organismes de contrôle des services publics. Est fortement probable un cabinet multipartis si les blancs (parti national) acceptent la direction d'un de ceux-ci.
 
L'analyste Gerardo Caetano, professeur de l'Université de la République, signale qu'un gouvernement du frente Amplio avec à sa tête Mujica et le MPP aura un profil plus social. "Mujica doit marquer sa différence par rapport à Tabare Vazquez et approfondir les aspects sociaux, par exemple, avancer avec le problème du logement pour les secteurs les plus nécessiteux. En politique extérieure, il va consolider le côté intégration latino-américaine mais une intégration critique à l'intérieur du Mercosur." Pour Ignacio Zuasnabar, directeur d'Équipes Mori, la construction politique du Frente Amplio depuis sa fondation en 1971 est supérieure à l'influence de courant déterminé. "Les figures d'Astori et de Tabare font contre-poids au référant maximo du MLN. Cependant, le programme du FA sera plus à gauche, mais juste un peu, je ne crois pas que soient impulsées de nationalisation des ressources naturelles et une expropriation des terres. En  politique extérieure il est probable que le gouvernement de Mujica donne un signal symbolique favorable  au Venezuela. "Mujica a dit dans une interview : "Avant je luttait pour changer le monde, maintenant je lutte pour changer le chemin (vereda). La tâche n'est jamais réussie". Le vétéran dirigeant a qui pour l'accompagner.
 
Mercedes López San Miguel, Pagina/12, 30 novembre 2009.
 
Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
 
 
 
 
 
< Précédent   Suivant >

Soutien !

Si vous voulez collaborer au site en proposant des traductions ou soutenir financèrement ce projet 100 % indépendant, merci de nous contacter !