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Mexique: Communiqué du Comité de défense du peuple nahua du Michoacan Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
12-03-2010
Communiqué du Comité de défense du peuple nahua de la côte et de la montagne du Michoacán

AUX PEUPLES DU MEXIQUE ET DU MONDE

Jusqu'à présent les comuneros Javier Robles Martínez et Gerardo Vera Orcino, qui ont été enlevés le 23 février 2010 au centre d'Aquila (Michoacán) par un groupe paramilitaire, n'ont toujours pas réapparu.

Nous rappelons que ces deux comuneros participaient activement à la lutte de la communauté indigène de Santa María Ostula pour la défense de ses territoires et de son autonomie ; en ce sens, nous déclarons que les compañeros ont été enlevés à cause de leur participation à la lutte sociale de la communauté pour la récupération des terres qui se trouvent sur le site de Xalakayán.

Les faits signalés ci-dessus font partie d'une offensive paramilitaire orchestrée contre la communauté indigène de Santa María Ostula par de soi-disant petits propriétaires et des narcotrafiquants de La Placita (municipalité d'Aquila, Michoacán), certainement protégés par des fonctionnaires de la municipalité d'Aquila et d'autres niveaux de gouvernement, car leur action impunie est quotidienne et se passe au grand jour : le 1er mars, trois comuneros ont été menacés et poursuivis par quatre individus fortement armés qui ont essayé de les enlever à El Ranchito (Michoacán) ; ce fait s'ajoute à de nombreuses autres menaces armées qu'ont subies nos comuneros au cours des dernières semaines ; dans la majorité de ces actions était présent un tueur à gages connu de La Placita, qui répond au nom d'Artemio Chávez Huerta. Nous devons ajouter à ce qui précède le meurtre sauvage du professeur Diego Ramírez Domínguez, le 26 juillet 2008, et l'assassinat non élucidé de huit comuneros appartenant à Ostula et El Coire, d'août de l'an dernier à ce jour.

Par ailleurs, au cours des derniers jours, divers médias ont informé faussement que la communauté indigène de Santa María Ostula prétend couper des routes, brûler des stations-service et affronter par les armes les habitants de La Placita. À cet égard, nous voulons établir qu'il s'agit d'informations fausses qui cherchent à provoquer un bain de sang, ainsi que la désorganisation et la défaite de la communauté. Santa María Ostula et ses 22 délégations dépendent uniquement des accords établis par ses assemblées ; accords qui vont dans le sens de renforcer son gouvernement communal, sa police communautaire et sa garde communale sur toute l'étendue de son territoire. De même, lors de son assemblée générale du 2 mars, Ostula a décidé d'étendre l'exploitation collective des terres récupérées et de retirer de ses exigences la reconnaissance de Xayakalán de la part du gouvernement municipal d'Aquila, car nous, indigènes, nous observons que nous n'avons rien à attendre de ce gouvernement.

Aux peuples indigènes et aux peuples du monde entier, nous disons que face à la guerre déclenchée contre le peuple nahua de la côte du Michoacán, notre territoire demeure totalement protégé et notre unité et notre fermeté dans la lutte sont plus fortes que jamais.

Nos exigences sont les suivantes :

Présentation en vie des comuneros Javier Martínez Robles et Gerardo Vera Orcino ; élucidation de l'assassinat du professeur Diego Ramírez Domínguez et châtiment des auteurs intellectuels et matériels de sa mort ; enquête sur les assassinats jusqu'à présent impunis de huit comuneros appartenant aux communautés nahuas de la côte.

En ce qui concerne la possession que garde Ostula sur les terres récupérées le 29 juin 2009 sur le site connu comme Xalakayán : l'immédiate et urgente création de la part des gouvernements de l'État et fédéral de mécanismes qui garantissent de façon définitive l'appartenance juridique de ces terres à Ostula. La désarticulation des groupes narco-paramilitaires qui agissent en coordination avec de soi-disant petits propriétaires de La Placita et le châtiment des fonctionnaires gouvernementaux qui les protègent. L'octroi de garanties de la part des gouvernements fédéral et de l'État du Michoacán pour le fonctionnement des polices communautaires et de leur garde communale dans les communautés de Santa María Ostula, El Coire et Pómaro, c'est-à-dire sur tout le territoire nahua de la côte du Michoacán.

Aux peuples, communautés et organisations fraternelles, nous demandons leur solidarité et leur soutien par l'envoi de maïs pour la subsistance de la délégation autonome de Xalakayán et de son campement en résistance, en rappelant le compte bancaire sur lequel peuvent faire des dépôts toutes celles et tous ceux qui désirent manifester leur solidarité avec la lutte d'Ostula :

Compte "Perfiles" Banamex au nom de Víctor Selestino Grageda,
trésorier de la communauté.
Compte n° 7989603,
Clé n° 002497044779896031.
Succursale Lázaro Cárdenas, n° 447.

Depuis la Côte nahua du Michoacán, le 7 mars 2010,
Le Comité de défense du peuple nahua de la côte et de la montagne du
Michoacán

Traduit par el Viejo.
 
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