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Argentine : neuf mois sans Julio Lopez Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
21-06-2007

Les organismes de défense des Droits de l’Homme rassemblés dans la Rencontre Mémoire, Vérité et Justice ont rappelé la disparition du témoin du procès à Etchecolatz avec des manifestations. Nouvelles critiques à l’investigation.

Le mois dernier le rassemblement à Buenos Aires pour la disparition de Jorge Julio López est passé de la Place de Mai à l’Obélisque. Comme réplique de ce mouvement, le rassembement s’est à nouveau réalisé en dehors du coeur politique de la ville pour s’installer au croissement des avenues Corrientes et Callao, comme en recherche d’un contact différent avec la ville.

A partir de la mi-journée les passants se sont heurtés à cette image, récurrente et persistante depuis neuf mois.

-  "Il est mort, non ? Et vous qu’est-ce que vous en pensez ?". Et eux, comme il y a trente ans, leur répondaient : "Nous ne savons pas s’il est mort, disons-nous chaque fois que les gens nous demandent", explique Adriana Calvo, avocate et membre de la Rencontre. "Nous ne le savons pas et s’il est mort, nous ne sommes pas ceux qui allons le dire, que le disse la personne qui correspond et qu’il disse qui l’a tué comme nous l’avons dit dans les trente dernières années."

Depuis le 18 septembre 2005 les rassemblements et les hommages qui exigent l’apparition en vie de Julio López se répètent à Buenos Aires et à La Plata. Le mois dernier, cela a été réalisé pour la première fois à l’Obélisque, un vendredi à 19 heures, heure de pointe. Quand l’hommage a prit fin, quelque chose avait changé dans la perception des organisateurs. Pendant un certain ils avaient circulé tracts en main entre autos et passants. Des 3000 impressions pratiquement aucune n’avait été jettée sur le sol. "Le sujet intéresse les gens", dit Adriana Calvo. "Ce n’était pas un tract plein de caractères mais une impression avec la photo de López d’un côté et Fuentealba (professeur assasiné à Neuquen) de l’autre, bien que tu rencontres quelqu’un qui ne la veut pas parce qu’il a peur, les gens en général veulent bien le prendre."

Hier, ils ont répété cette expérience dans l’emblématique croissement de Callao et Corrientes, avec un commencement plus emblématique encore dans l’Hôtel récupéré Bauen. A neuf mois de la séquestration de López, ils ont lu un document dans lequel "nous dénonçons le fait que la cause judiciaire dans laquelle est enquêté le fait est un clair échantillon du manque de volonté politique de l’éclaircir".

Julio López a été un des témoins clé du procès et de la condamnation du répresseur Miguel Etchecolatz, un sous-commissaire de la province de Buenos Aires, bras droit de Ramon Camps, maître et seigneur des camps d’extermination de la province de Buenos Aires durant la dernière dictature. Tous les mois depuis sa disparition, non seulement il lui est rendu hommage, un document de consensus entre entre les différents membres de la Rencontre apporte un regard critique envers le Gouvernement.

Hier, le document s’est écouté dans le Bauen et aussi peu après à La Plata, où avait lieu également une manifestation. Les points les plus durs se rapportent à la cause judiciaire, mais aussi aux réponses du gouvernement national dans les différents conflits sociaux ou syndicaux de caractère provincial, comme ceux des enseignants de Neuquén et de Santa Cruz et, de plus, sur la sanction de la Loi Antiterroriste.

"A neuf mois avant de la disparition de Jorge Julio López, nous continuons d’exiger au Gouvernement son apparition en vie et la condamnation des responsables politiques et matériels de sa séquestration", est-il stipulé au début du document. Dans les derniers mois, la revendication de ces organisations dans la cause ne change pas. Nilda Eloy appartient à la Rencontre, elle vit à La Plata et elle a partagé avec López le fait d’avoir été témoin clef du procès à Etchecolatz. Hier elle a défilé à La Plata, et à son retour elle a expliqué son impression sur les points critiques de la cause.

"Nous demandons maintenant à nouveau que la cause soit en rapport avec une ’disparition forcée’, mais ils nous ont dit que cela ne correspondait pas", dit-elle. "En ce moment, l’investigation s’oriente autour de ’Jorge Julio López, sa disparition’, mais je peux vous assurer que Jorge n’a pas disparu tout seul." Derrière cette ironie, Nilda Eloy essaie de rendre compte de ce qu’elle entend comme une erreur dans le maniement de la cause qui a fait perdre des preuves importantes durant tous ces mois, comme par exemple la relation entre le témoin et les policiers qu’il a dénoncés, hypothèse qui récemment fait partie de l’enquête. En plus de cela, les organismes demandent la prise d’un nouvel ADN au corps qui est apparu quelques jours après à Punta Lara. "Nous voulons que l’Hôpital Durand le fasse, par exemple, et non la police, comme cela est arrivé jusqu’à présent."

Pagina/12, 19 juin 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr

 
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