Chili : un éclairage sur les raisons de la grève de la faim |
14-09-2010 | |
Le texte que nous publions est tout à fait éclairant sur la situation que vivent les Mapuches, particulièrement les mécanismes de la répression que subissent ceux et celles qui se sont levés pour “la Terre et la Liberté”, que ce soit dans des opérations de récupération de terres ou dans des actions et des mobilisations contre les entreprises forestières : militarisation du territoire, justice anti-terroriste, témoins à charges “sans visage” et rémunérés, double peine civile et militaire, guerre psychologique et manipulations de toutes sortes… QUI A FAIT SAUTER RICHARD ÑEGÜEY ? En pleine grève de la faim des Prisonnier-e-s Politiques Mapuche (PPM), le corps d’un jeune Mapuche de la communauté de Puerto Choque, inculpé dans la très médiatique affaire de l’embuscade au fiscal Elguita, est retrouvé pendu près de chez lui. Sans donner trop de détail et selon les indications du Ministère Publique, les medias divulguent sa mort le soir même et parlent de suicide. Au moment de la rédaction de cet article, nous ne savons rien de plus. A-t-il laissé une lettre ? Le suicide est-il vraiment probable ? Nous ne savons pas grand’ chose de plus à part la certitude de son décès. Mais est-il nécessaire d’en savoir davantage pour sentir l’indignation et la colère gonfler nos coeurs lorsqu’on connaît parfaitement les agissements des fiscales [1] et de leurs matons ? La mort de Richard Ñegüey aurait pu passer plus inaperçue si seulement elle n’avait pas eut lieu dans un contexte particulier. Le suicide provoque souvent une sensation de désarroi pour celles-ceux qui restent. Comment n’avons nous pas perçu la détresse qui a mené notre proche à ce geste ? Qu’a bien t-il pu se passer ? Tout avait l’air normal, comment n’avons nous pas su nous rendre compte de signes avant coureur ? Bien des suicides ont des raisons qui n’appartiennent qu’à celle ou celui qui l’a décidé, mais il en existe d’autres, comme ceux qui arrivent en prison par exemple, et dont il n’est plus seulement un droit mais un devoir de questionner. Richard a passé quelques mois en préventive après sa détention en avril 2009 puis a finalement fait partie du petit groupe de Mapuche inculpé-e-s dans la même affaire qui a “bénéficié” de la liberté surveillée, parce que simplement moins exposés aux accusations de Cruz. Le jeune Richard Ñegüey est le contre exemple du jeune Elcides Pilquiman, qui a été dans la même situation : même jour de détention, même motif, même prison préventive. Ce qui les différencie est leur rapport avec la police. Alors que Elcides a rapidement choisit, et ceci contre toute attente, de collaborer avec la police et le fiscal en se transformant en témoin protégé dans l’affaire Elguita [2], Richard a toujours fermement utilisé son droit à garder le silence, et ce malgré les menaces et persécutions répétées contre lui et sa famille Il a tenu bon presque un an et demi, démontrant une force de caractère et de conviction que d’autres n’ont pas su trouver. Alors dans son cas, les questions sont les suivantes ? Qu’est-ce qui permet de croire que son suicide en est un ? À partir de quel moment peut on déterminer qu’il y a été “poussé” ? Ou simplement que ce suicide cache un assassinat ? Richard s’est peut-être vraiment suicidé et ceci pour des raisons qui n’ont peut-être rien à voir avec la militarisation de Puerto Choque, mais il nous faudra plus que des “peut-être” pour écarter jusqu’aux ombres des doutes une autre hypothèse : la mort de Richard n’est-elle pas simplement le résultat cruel des opérations judiciaires et policières extra officielles dans une communauté assiégée militairement ? N’est-elle pas la mortelle conséquence d’une très réussie guerre psychologique ? Le fiscal Andrès Cruz et son supérieur direct le fiscal régional Ljubetic n’ont ils pas réussi à briser un individu au point de le pousser à s’éliminer ? LES TÉMOINS OU LE TERRIBLE RÉSULTAT DES LOIS ANTI TERRORISTES. Pour comprendre ce propos, il nous faut revenir sur la semaine qui a précédé la mort de Richard. Une semaine qui reflète parfaitement l’atmosphère qui règne dans le Wallmapu depuis les nombreuses détentions de 2009 : une grève de la faim de 32 PPM, la majeure partie d’entre elles-eux en prison préventive depuis plus d’un an et demi à cause de procès à rallonge, un gouvernement qui veut en finir avec les revendications de ce peuple, des fiscales qui torturent pour obtenir des semblants de preuves, des familles de prisonnier-e-s et d’inculpé-e-s qui crient à l’imposture, des lois nouvelles et anciennes qui rétribuent la délation, des communautés sous la menace armée des flics, et de temps en temps quelque chose qui brûle mais jamais assez pour mériter 100 ans de prisons comme le propose Cruz. Témoins à charge « sans visages » et rémunérés Plusieurs abus judiciaires sont d’autant plus insupportables qu’ils sont bien souvent permis par la loi chilienne comme le sont par exemple les lois d’exception pinochetistes appelées anti-terroristes. Mises en place sous la dictature, elles permettaient déjà des temps de prisons préventives sans fin et l’intervention durant les procès de témoins dit sans visage. Montages, constructions, manipulations… Pour illustrer ce propos avec un autre cas, on peut citer l’étrange détention d’un Mapuche, clandestin depuis avril 2009 et d’une communauté voisine de Puerto Choque. On commente sa détention presque à voix basse… après avoir échappé à plusieurs tentatives d’arrestation digne du cinéma, cet ex clandestin se trouve mystérieusement incarcéré pour viol. Cette situation n’est pas sans rappeler la campagne de discrédit faite à l’étudiant mapuche Andrés Coña juste avant sa détention : Coña est aujourd’hui emprisonné à Valdivia, à près de trois heures en bus de Temuco où se trouve sa famille. Il est accusé d’incendie terroriste. Pourtant, d’autres accusations ont pesé sur lui les semaines précédant son arrestation : Coña aurait violé une fille logeant dans le même foyer étudiant. Est-il utile de préciser l’isolement social que provoque de telles accusations ? Qui va aller solidariser avec un violeur ? Et toute cette histoire était fausse, la fille appartenant à une autre tendance politique que Coña n’a pas hésité à émettre des accusations auxquelles elle n’a jamais donné suite. Tout cela n’était qu’un écran de fumée destinée à tâcher l’image de Coña en prévision de sa future arrestation. L’opération était parfaite : isolé géographiquement et socialement, il est a la merci des pressions judiciaires pour voir s’il pourrait “craquer”. Mais par chance, les psychologues à la solde des fiscales et des flics se sont trompés de profil… non seulement Coña ne craque pas mais en plus il est aujourd’hui en grève de la faim. Qu’en sera t-il de notre ex clandestin ? Accusé de viol et incarcéré avec les prisonniers de droits communs… est-il utile de rappeler ce qui arrive aux violeurs en prison ? Mais revoyons l’accusation ? Notre ex clandestin est accusé d’avoir participé à une tournante dans une fête publique… un clandestin, dont aucun antécédent alcoolique n’est connu qui se promène dans une fête et qui en plus prend le temps d’attendre son tour pour violer une fille ??? Bah voyons… La cerise sur le gâteau, c’est que la victime du viol ne cite son nom ni ne donne sa description à aucun moment dans ses accusations. Le désigner comme un des auteurs du viol fut une idée des flics qui ont eu la chance de trouver leur futur accusé chez lui, pendant un de ces rares moments familiaux qu’un clandestin se risque à prendre. Mais le doute est là une fois de plus : s’il n’a pas encore collaboré avec les flics, ne le fera-t-il pas à tout moment ? L’atmosphère est tendue dans les deux camps. Un article publié sur le site informatif Kilapan rappelle que « la politique de contention de l’Etat chilien dans le maniement du dénommé conflit mapuche, est à mettre en relation avec l’application de la doctrine du Conflit de Basse Intensité (CBI) » [3]. Une note en bas de page explique que « le concept de CBI naît au Pentagone en 1985, où se fixent les concepts, stratégies et règles pour l’application de cette doctrine ». Initialement prévue pour combattre les insurrections de l’époque, elle est aujourd’hui appliquée dans tous les pays observant la doctrine sur la Sécurité Intérieure pour lutter contre leurs ennemis intérieurs. Une définition plus précise du CBI y est donné : « on peut la considérer comme une variante militaire d’une intervention politique basé sur la propagande et la guerre psychologique. D’ailleurs, la guerre et la propagande sont ici confondues. La guerre psychologique constitue actuellement le facteur politico-militaire décisif pour la victoire dans la stratégie de guerre de basse intensité. Celle-ci comprend de nombreuses activités de type militaire, politique, idéologique, culturelle et informative. » Cette définition est malheureusement un très bon résumé de ce que l’observe au Wallmapu et qui ne fait que s’intensifier. Pourquoi parle-t-on de militarisation ? A quoi se réfère-t-on exactement ? Eh bien on peut citer par exemple, les campements policiers implantés au milieu de terres aujourd’hui aux mains d’entreprises forestières qui bordent des communautés de la province Arauco, officiellement l’une des zones rouges du conflit mapuche. Ce même article nous révèle que « ce type de campements dont les effectifs atteignent facilement 500 policiers sont constitués par une section spéciale de policiers formés à partir du conflit mapuche autour de l’année 2000. On pourrait les cataloguer comme des forces répressives rurales recevant un entraînement spécifique en armement et sur la manière d’opérer, en empruntant par exemple les sentiers à travers champs et de manière plus générale, en essayant de déplacer sur le terrain de la même façon que les Mapuche. » L’auteur de l’article ajoute qu’au regard d’une déclaration « des frères de la CAM [Coodinadora Arauco Malleco], qui dans un communiqué daté de juillet 2008, expliquent avoir été “repoussés par un armement de guerre comme des fusils, des grenades et des bengales”, il est évident que nous ne sommes pas en présence de simples policiers. » A cela il faut ajouter les nombreuses patrouilles de routines qu’effectuent les services de police (carabineros et PDI) qui leur servent à observer, prendre des photos, rendre des visites à leurs informateurs ou celles-ceux qu’ils persécutent. Et que penser du comando Trizano, groupe paramilitaire qui s’est promis de mettre de la dynamite dans le pantalon des dirigeant-e-s mapuche, dont les membres peuvent se promener impunément une arme à la main et qui bénéficient de la coopération des flics pour des opérations de bastonnade. Que dire des contrôles policiers à l’entrée des communautés cherchant à empêcher la venue de journalistes, psychologues ou assitant-e-s sociales voulant témoigner grâce à leur profession des conséquences de cette même persécution policière ? Et de la même manière que le président du Chili se contrefout des dénonciations sur les loi anti-terroristes en ne trouvant rien de mieux que de les renforcer, Piñera se roule de plaisir dans la fange policière en dotant la province Arauco de deux nouveaux commissariats, en augmentant le nombre de carabineros [police militarisée] et en rappelant son soutien aux agissements ultra violents du GOPE. En réalité, et selon les dires de la sous-secrétaire de Carabineros, Carol Bown, il serait aussi question de la création d’un groupe de policiers spécialisés pour aborder la protestation mapuche… et qui serait basé en Arauco. Une fois plus Piñera ne fait qu’apporter son soutien à des faits déjà mis en pratique en les officialisant. Rappelons au passage que ce sont trois carabineros qui ont tué trois jeunes Mapuche au milieu de récupérations de terres, et que pour le moment aucun d’entre eux n’a réellement souffert de persécutions judiciaires conséquentes puisqu’ils sont jugés par leurs pairs par un tribunal militaire. Ils bénéficient donc de la protection offerte par l’obscure et secrète hiérarchisation entre celles-ceux qui ordonnent et celle-ceux qui obéissent. Cette même justice militaire, qui met beaucoup plus de temps à résoudre une affaire que la justice civile est aussi celle qui prétend pouvoir juger illégalement des civils mapuches pour des cas aussi ridicules que le petit doigt cassé d’un flic au moment d’une arrestation pendant une manifestation… Mais revenons sur l’article qui nous parlent de CBI au Wallmapu : « à l’idée d’isoler et délégitimer l’ennemi devant sa base naturelle » grâce à la désinformation journalistique par exemple, s’ajoute « les politiques sociales […] comme l’a signifié le programme Origenes. » Qu’est-ce donc que ce programme social ? Origenes est venu s’ajouter/compléter à la CONADI, institution gouvernementale dédié aux peuples originaires mais qui n’est en fait qu’une façade crapuleuse prétendant être leur interlocuteur attentif et privilégié chargé de répondre à leur problèmes, et n’est autre que la raison malhonnête proposée avant la force [4]. Quant à Origenes, il s’agit d’une réponse budgétaire au capital limité de la CONADI. Vers l’année 2000, c’est-à-dire la même année que le début de l’opération policière nommée Paciencia [5], voyant que le mécontentement mapuche s’exprimait de plus en plus fortement au lieu de s’éteindre, le gouvernement a créé ce programme doté d’un budget et d’une action plus élargit que la CONADI, soi-disant pour pallier à un sous développement des communautés mais qui cachait une fois de plus la volonté d’une mainmise et d’un contrôle plus puissant des populations. Un des avantages que confère ce programme est l’extraordinaire source informative sur les communautés et qui les habitent. Ce n’est ni plus ni moins que le recensement nécessaire à une répression plus ciblée. Un article de Mapuexpress [6] va dans ce sens : « Les gouvernements de la Concertation ont usé et abusé du programme Origenes pour corrompre des organisations, affaiblir des processus collectifs, coopter des dirigeants. Mais ils ont surtout utilisé le programme Origenes pour prendre le contrôle des communautés et des territoires indigènes. » Voilà qui nous explique pourquoi Piñera a choisi une experte en matière de sécurité nationale pour occuper le poste si stratégique de Directrice du Programme Origenes, Karina Doña Molina, une femme qui a dédié toute sa carrière aux études militaires. Bref, les Mapuche, tour à tour désigné-e-s comme délinquant-e-s comun-e-s, guerriller@s ou terroristes ont du soucis à se faire pour longtemps. Les manoeuvres médiatiques, policières, judiciaires, politiques, économiques utilisées contre elles-eux ne sont que le prolongement de la dictature de Pinochet. Et cette dictature, comme c’est déjà bien connu, est elle-même l’héritage d’une action militaire qui a vu le jour au Vietnam et qui a commencé à être théorisée à partir de la guerre d’Algérie. Les généraux français responsables de ces pratiques sont venus eux-mêmes enseigner cette manière de faire la guerre contre l’ennemi intérieur en Amérique, de l’Argentine jusqu’aux Etats-Unis. Ces derniers ont piloté et financé les militaires chiliens pour le coup d’Etat du 11 Septembre, et n’ont depuis lors, jamais quitté le pays, pour orienter sa politique économique et répressive. Un bon exemple de l’actualité de cette préoccupation étasunienne pour assurer la bonne marche des opérations de néo pacification de Arauco [7] est ce cours dispensé par le FBI dans l’Etat de Virginie juste un mois avant la rafle du 11 avril dans la communauté de Puerto Choque. Ce n’est qu’avec peu de surprise que l’on peut découvrir dans la liste de fiscales, carabineros et policiers d’investigation, le nom du fiscal Elguita. Dans une interview qui lui a faite Marie-Monique Robin et publiée dans son livre Escadrons de la mort, l’école française, le général Contreras [8] confirme la formation de nombreux militaires chiliens à la doctrine française, que ce soit directement à Alger, ou dans des écoles disséminées dans plusieurs pays d’Amériques (du Brésil aux Etats-Unis). Rien que les “vols de la mort” en sont une illustration effrayante puisqu’ils ont été inaugurés en Algérie, largement employés au Chili pendant la dictature et ont refait surface dans le Wallmapu il y a moins d’un an avec la très intimidante détention d’un jeune Mapuche torturé par les flics avant d’être emmené dans un hélicoptère et menacé d’être jeté par dessus bord s’il ne collaborait pas. Au Wallmapu, la guerre contre-révolutionnaire est toujours d’actualité. Son versant psychologique, devenu la carte militaire indispensable de tout Etat pour obtenir la paix sociale, n’est rien de plus que l’expression la plus cruelle du visage du capitalisme, celui-ci ne capitule devant aucun idéal de liberté et quand il change de masque, ce n’est que pour nettoyer les tâches de sang. LA CONCLUSION RESTE À FAIRE Sûr qu’au Chili, on se souvient encore de la grève de la faim des Prisonnier-e-s Politique Mapuche (PPM) durant laquelle Patricia Troncoso – La Chepa - a défrayé la chronique en tenant bon pendant 110 jours, la plus longue de toute l’histoire du Chili. Mais cette grève dénonçant les conditions d’emprisonnement, les condamnations injustifiées suite à des procès truqués, et l’application de lois fascistes spécialement contre les Mapuche a finalement pris fin. Dès le 50ème jour de la grève, la Chepa a été soumise à des tortures, l’obligeant à s’alimenter par sonde ou par intraveineuse, bien souvent attachée et menacée de violences contre sa famille [9] ; ceci soi-disant au nom de l’obligation de l’Etat chilien de la préserver de sa folie et donc de la maintenir en vie. Pourtant, le 3 janvier 2008, vers la fin de cette grève, la balle de neuf millimètres qui a tué Matias Katrileo provenait bien de la mitraillette d’un policier. Avec d’autres Mapuche, Matias se trouvait sur la propriété de Jorge Luchinger, tristement célèbre pour ses déclarations racistes et pinochetistes. Pourtant, ces terres sont de la communauté Yeupeko, non d’un descendant de colons ayant hérité d’un titre de propriété écrit à coups de fusil. Et c’est cette fois au nom de la propriété privée et de l’Etat de droit que le gouvernement chilien envoie la répression et ne prend aucune mesure conséquente contre l’assassin de Matias, ce qui n’est ni plus ni moins une manière de justifier ce crime. La presse chilienne applaudissait encore son président de ce geste politique quand celui-ci, avec le même haussement de sourcils agrandissant l’ouverture de ses yeux se grattait profondément les deux oreilles dès qu’on lui causait PPM… Alors que la grève de la faim des PPM avait débuté 3 semaines auparavant, son ministre de la justice, Felipe Bulnes engageait sa tournée carcérale pour pouvoir soi-disant proposer des mesures d’améliorations des prisons mais s’est refusé à rencontrer les PPM. Il a cependant profité de l’occasion pour exprimer très clairement la position du gouvernement : celui-ci n’a rien à dire aux grévistes. Voilà un message clair qui ne fait qu’annoncer le cynisme bien connu : attendre l’usure critique des corps des PPM en grève de la faim pour les déclarer déments et donc incapables de décider pour eux-mêmes quant à leur alimentation. Ajoutons tout de même que face à une grève déterminée, la torture camouflée en alimentation forcée n’est en rien gage de survie et peut simplement se transformer en allongement d’une souffrance mortelle. Faudra-t-il vraiment que le prochain Mapuche à mourir à cause du mépris de l’Etat pour ses droits et ses revendications soit d’une grève de la faim en prison ? Plus récemment, c’est une tragédie qui est venue taire la grève des PPM : trente et un mineurs sont enterrés vivants. Pourtant l’espoir a capté l’attention des médias, il existe une chance de survie là-bas au fond des décombres, dans une salle de secours où ils ont pu se réfugier. Finalement, le contact a pu être établi. Dès lors, on privilégie leur alimentation. Forer un tunnel pour aller les rechercher est trop tôt, il pourrait y avoir un autre éboulement. Wallmapu, le 30 août 2010 Notes Samedi 11 septembre, devant l’hôpital de Concepción où ont été transférés deux grévistes de la faim, une trentaine de manifestants a attaqué des véhicules de police à coup de pierres venus manifester pour la libération des prisonniers. La situation est devenue violente lorsque la police a frappé une femme de 50 ans, mère de l’un des deux prisonniers transféré, Ramón Llanquileo. Treize manifestants sont été arrêtés (dont les portes paroles des grévistes de la faim) et 10 d’entre eux inculpés. En plus des quatre Mapuches qui ont entamé une grève de la faim le 10 septembre à La Florida (région métropolitaine de Santiago), à Puerto Montt (1000 kilomètres plus au sud), plusieurs représentants mapuches (dont le chef traditionnel de la communauté Huilli Lafkenche) ont également annoncé le début d’une grève de la faim à partir de ce lundi 13 septembre. Le 12 septembre (63ème jour) http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article821
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