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Argentine: à 5 ans du 26 juin 2002, les responsables politiques impunis Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
26-06-2007

Les exécutions de Maximiliano Kosteki et de Dario Santillan ont donné lieu à l'ouverture d'une investigation pour déterminer les responsabilités politiques, dénommée "Ruckauf et les autres". Les autres comprennent au président de l'époque,  Duhalde, et aux ministres Matzkin et Alvarez, ce qui expliquerait sa lenteur géologique.

Presque tous continuent dans la fonction publique, comme si rien ne s'était passé. A cinq ans du dénommé Massacre d'Avellaneda, ceux qui occupaient de hauts postes dans le gouvernement d'Eduardo Duhalde n'ont pas eu de problèmes dans continuer leurs carrières parce que, bien qu'ils soient accusés dans le dossier qui porte sur les responsabilités politiques de cette journée répressive, l'expédient "Ruckauf et autres s/meurtre" n'a toujours pas de résultats. Les enquêteurs croient que le maximum auquel ils pourraient arriver est l'accusation d'instigation. Selon les familles des piqueteros assassinés, Maximiliano Kosteki et Dario Santillan, les "autres" responsables sont (l'ex président) Eduardo Duhalde, (l'ex ministre de l'Intérieur) Juan Jose Alvarez, Jorge Matzkin, Jorge Vanossi, Alfred Atanasof, Carlos Soria, Oscar Rodriguez, (l'actuel gouverneur de la province de Buenos Aires) Felipe Sola, Luis Genoud et y compris l'actuel ministre de l'Intérieur Anibal Fernandez. Bien que le procureur fédéral Miguel Osorio, en charge de l'investigation, ne perd pas son optimisme, les parties plaignantes se désespèrent.

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"Frustration et déception est ce que nous ressentons avec Alberto Santillan, le père de Darío", affirme Pablo Solanas, du Front Populaire qui porte le nom de son ex-compagnon de militantisme. "En somme, après cinq ans, il n'y a pas de perspective de procès ni que soit inculpé ces responsables", a-t-il ajouté.

En juin 2002 quatre secteurs durs du mouvement piquetero s'étaient mis d'accord pour couper le pont Pueyrredon (qui unit la province de Buenos Aires avec la capitale) en réclame de nourriture et de plans sociaux, et le gouvernement a menacé de les en empêcher. Le climat était lourd en raison des déclarations du chancelier de l'époque Carlos Ruckauf, qui avait affirmé que "je resignerait avec plaisir le décret d'anéantissement de la subversion", comme le fit Isabel Peron, en 1975. L'avocat Marcelo Parrilli s'est basé sur cela pour faire la plainte qui a donné naissance à cette inculpation.

A cette époque, l'ex-chef de la SIDE (services de renseignements) Carlos Soria avait inflitré un congrès piquetero qui s'est réalisé dans le stade Gatica d' Avellaneda. "Il faut virer Duhalde (président par intérim de l'époque)", a été une des consignes entendues lors de la rencontre et que les fonctionnaires ont transformées en "preuve" qu'ils allaient utiliser dans une plainte pour "tentative de sédition".

Après le meurtre de Dario et de Maxi, et quand les coups de feu de la chasse au manifestant résonnaient encore à Avellaneda, Duhalde a responsabilisé les propres piqueteros de s'être "tués entre eux", et a annoncé qu'il prendrait des mesures judiciaires pour enquêter sur un "présumé complot visant à expulser le président de la Nation". L'ex-ministre de la Justice Jorge Vanossi a rédigé cette plainte et l'a présentée le lendemain. "Les événements d'Avellaneda indiquent une escalade d'actions violentes qui vont de l'altération de l'ordre public jusqu'à la perte de vies humaines, et y compris la menace du renversement des pouvoirs constitués", disait la présentation judiciaire au juge Norberto Oyarbide. Alors que la tentative de sédition n'a jamais été prouvée, il était clair que le gouvernement de Duhalde avait planifié attribuer la responsabilité aux victimes. Mais les photos et les images ont démontré que les balles ont été tirées par la police, qu'il n'y avait aucune imminente insurrection armée.

Dans les 9 expédients que maintenant comporte le dossier pour les responsabilités politiques, il n'a toujours pas été incorporée la plainte de Vanossi. Il n'y a pas non plus de constance d'une réunion préalable au massacre entre Duhalde et ses ministres "pour définir des directives aux juges pour prévenir et pour disperser les protestations et les piquetes (barrages)". Durant le procès qui a condamné les policiers pour les assassinats, on n'a pratiquemment pas entendu qu'il servira à avancer sur ceux qui ont donné les ordres, à l'exception de Soria, qui a affirmé qu'ils étaient en face d'une "révolution" et qu'il fallait "la freiner", et Horacio Jaunarena, qui a dit qu'à l'intérieur du cabinet il y avait un secteur qui était en train de construire ce "frein à la révolution piquetera".

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Le défi est de transformer la responsabilité politique en responsabilité pénale, dans la théorie de l'action par omission ou déterminer qu'ils ont été des "possibles instigateurs". Avec une certaine réticence et des manquements, la Gendarmerie réalise le croisement de 200 mille appels entre fonctionnaires et policiers condamnés. Comme a pu le savoir Página/12, Duhalde a déclaré qu'il n'utilisait pas de téléphone cellulaire. Et dans les croisements est apparue une mystérieuse jeune étrangère qui a maintenu 17 conversations avec le commissaire condamné Alfredo Fanchiotti entre le 25 et le 26 (juin 2002). Mais l'origine de ces appels coïncide avec le quartier dans lequel vivait le policier, comme l'a commenté un membre de la partie civile. Le procureur a interrogé les secrétaires de tous les fonctionnaires et a demandé des rapports aux organismes nationaux et provinciaux sur des "directives concrètes" au sujet des marches piqueteras, mais rien de significatif n'est apparu.

Comment en prise la décision de réprimer? C'est un ordre verbal ou écrit ? Les deux ou aucun ? Au ministère public d'Osorio, l'optimisme quand a la possibilité d'assoir un antécédent qui puisse mettre un frein au pouvoir politique à l'heure de réprimer la protestation sociale. Cependant, il leur est difficile de trouver des éléments pour prouver judiciairement la responsabilité du sommet du gouvernement de Duhalde qui a eu avec ce massacre une fin avancée.

Adriana Meyer, Pagina/12, 24 juin 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr

 
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