Menu Content/Inhalt
Accueil arrow PEROU arrow La Pérou paralysé par une grève générale : 4 morts, de nombreux blessés et 160 arrestations. Alan Ga
La Pérou paralysé par une grève générale : 4 morts, de nombreux blessés et 160 arrestations. Alan Ga Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
19-07-2007
Le ministre Jorge del Castillo a menacé :”En aucune manière, le gouvernement n’acceptera que des gens aux idéologies étrangères au Pérou ou ennemies du progrès prétendent empêcher le déroulement normal des activités. » Le président Alan García, a quelques jours du premier anniversaire de son mandat, a contraint les forces armées à prendre le contrôle de toute le territoire national. Motif : le Pérou se retrouve totalement paralysé par la grève générale organisée par les principaux syndicats et organisations paysannes. Les revendications sont diverses : les enseignants protestent contre la Loi sur la carrière publique d’enseignant*, la Confédération syndicale des travailleurs réclame la solution de plus de 70 conflits du travail en cours, à Puno on réclame des investissments publics dans le secteur social, à Tacna et Moquega on a des revendications budgétaires, à Susco on a des revendications locales et sociales, les agrariens s’opposent à l’exploitation minière, les cultivateurs de coca s’opposent aux mesures répressives usaméricaines, Pisco et Tupac Amaru descendent dans la rue contre l’extension annoncée d’une usine de Pluspetrol et pratiquement toutes les forces sociales expriment leur désapprobation de la signature d’un traité de libre-échange avec les USA** sans consultation du peuple. Bref, c’est comme dans Fuenteovejuna: Todos a una***. La crise majeure à laquelle est confronté un Alan García reboosté, et reconverti en néoliberal à outrance aligné sur Bush et Uribe, au début de sa seconde présidence, est liée à la détérioration croissante des conditions de vie de la majorité des Péruviens, qui vivent sous le seuil de pauvreté, en dépit des annonces tonitruantes sur la “croissance” macroéconomqiue. Selon le sondage rendu public par l’Institut d’Opinion publique de l’Université catholique pontificale du Pérou (PUCP), "le taux d’approbation des Péruviens à la gestion du président Alan García est descendue à 35%, tandis que 59 % la désapprouvent au niveau national. D’autre part 43% et 33% des interrogés ont dit avoir peu ou pas de confiance dans l’administration du Parti Apriste Péruvien, dirigé par García Pérez", comme le rapporte le quotidien électronique Sur Noticias. Selon le journal, Fernando Tuesta, qui a dirigé le sondage, a affirmé que les résultats “sont réellement préoccupants”, vu qu’Alan García accomplira la première année de son mandat à la tête du pays le 28 juillet prochain. (…) La manifestation unitaire de masse d’avant-hier (mercredi 11 juillet 2007) a rassemblé les diverses foces sociales dans la capitale du pays. On retrouvait sur et autour de la Place historique du 2 Mai , le Syndicat unitaire des travailleurs de l’éducation (SUTEP), en grève illmitée; des syndicats affiliés à la Confédération générales travailleurs du Pérou (CGTP), la Centrale Unitaire des travailleurs (CUT); la Fédération des étudiants du Pérou ( FEP), la Confédération paysanne du Pérou (CCP), la Confédération nationale agraire (CNA) et la CONACAMI. Les ont rejoints des groupes de militants du Parti nationaliste (Ollanta Humala), du Parti socialiste, du Mouvement Nouvelle gauche, du Parti communiste ainsi que d’autres forces politiques et organisations sociales. Parmi les slogans entendus, ceux-ci : « Ce que nous avons, ce n’est un président,c’est un délinquant », « Dis donc Alan : c’est quand que tu as travaillé ? », « Et maintenant, venez dire que nous sommes une minorité ! », pour finir par un chœur général : « Il va tomber, il va tomber… Alan García va tomber » (Y va a caer...y va a caer...Alan García va a caer...)****. La tension monte au fil des heures. La répression, qui a fait 4 morts, des dizaines de blessés et 160 arrestations (mais Javier Diez Canseco [ex-candidat à l’élection présidentielle du Parti socialiste] et ses camaradas ont été remis en liberté) plus l’ordre de militarisation marquent la voie empruntée par le gouvernement. Les protestations massives sont la voie prise par les mouvements sociaux. Les dés sont jetés. NdT *Cette loi soumet les enseignants à des évaluations s’ils veulent conserver leur poste, ce que ceux-ci considèrent comme une manière commode de licencier les enseignants non-conformes. 300 000 enseignants participent à la grève. **Le Traité de libre-échange : communément appelé TLC, il s’agit de l’Accord de promotion commerciale Pérou-USA, qui menace directement la production agricole nationale, puisqu’il permettrait l’entrée massive de produits agricoles usaméricains subventionnés. Voir ci-dessous. ***Fuenteovejuna : todos a una. La traduction la plus moderne de “todos a una” serait le fameux “tous ensemble, tous ensemble” des manifestations sociales françaises. Fuenteovejuna est un classique du théâtre espagnol : cette pièce de Lope de Vega créée en 1619 s’inspire de la révolte du village du même nom en Castille, dont la population se souleva en 1476 contre un Commandeur de l’Ordre de Calatrava, Fernán Gómez de Guzmán, qui la maltraitait, et le tua. La réplique la plus célèbre de la pièce est celle que répètent l’un après l’autre les habitants interrogés avec des méthodes musclées par le juge envoyé par le Roi. À la question “¿quién mató al Comendador? “ (qui a tué le Commandeuur?”), tous répondent “Fuenteovejuna, Señor“ (C’est Fuenteovejuna, Monsieur). Source : Altercom Article original publié le 13 juillet 2007 http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=3334&lg=fr
 
< Précédent   Suivant >

Soutien !

Si vous voulez collaborer au site en proposant des traductions ou soutenir financèrement ce projet 100 % indépendant, merci de nous contacter !