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Pérou: Repsol pollue l'Amazonie et viole les droits des indigènes Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
28-07-2007

Selon un rapport de l'ONG Oxfam, la multinationale espagnole ne négocie pas et dans beaucoup de cas n'informe pas les populations indigènes des endroits où elle extrait du pétrole et du gaz. Par loi, chaque tribu doit donner son consentement avant qu'une entreprise ne s'installe sur son territoire.

L'entreprise énergétique espagnole Repsol YPF viole les droits des communautés indigènes du Pérou. C'est ce que soutient l'ONG Intermón Oxfam qui a présenté hier un rapport appuyé sur des témoignages, rapport dans lequel elle dénonce que dans de nombreux cas la multinationale ne négocie - et dans quelques uns ni n' informe - avec les populations des zones où elle extrait pétrole et gaz. Les indigènes péruviens ont systématiquement accusé l'entreprise de ne pas payer les salaires promis.

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La Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) veille aux intérêts des indigènes. Selon cette norme, signée par le Pérou, chaque tribu doit donner son consentement avant qu'une entreprise ne s'installe sur son territoire. Garantir qu'elle s'accomplisse est la compétence de chaque État. C'est le gouvernement qu'Intermón signale comme premier coupable, puisque cela fait 13 ans qu'il n'incorpore pas cette norme à sa législation. Selon Intermón, les 4,7 pour cent du Produit Intérieur Brut (PIB) répond aux recettes que génèrent le travail des mines et des hydrocarbures.

Intermón base ses conclusions sur une investigation de terrain réalisée par l'École pour le Développement du Pérou sur trois des zones où Repsol a une autorisation d'exploitation. Maintenant l'entreprise est en train  d'explorer le terrain pour trouver de nouvelles réserves. Le dommage que subit la nature dans cette phase d'examen est la deuxième des questions sur lesquelles appelle l'attention l'ONG, concrètement sur la coupe d'arbres et la pollution.Selon Intermón, l'exploration engendre déforestation ou  petites explosions dans le sous-sol que polluent l'eau des rivières, ressource de première nécessité.

Intermón soutient que Repsol ne compense pas dans beaucoup de cas les affectés, comme le comtemple la Convention 169 de l'OIT. Elle dénonce de plus plusieurs cas d'exploitation en référence aux interminables journées de travail ou aux bas salaires. Repsol YPF a nié hier après connaître le contenu du rapport toutes les accusations de Intermón Oxfam. Manuel Hermógenes, directeur de Coordination de la  Communication de Pays (sic), a répondu à ce média que « la Convention 169 n'est pas ratifiée par les entreprises mais les pays ». « Que nous négligieons le droit international c'est une interprétation d'Intermón, parce que nous, nous respectons l'esprit de cette norme depuis 2004 », a ajouté le fonctionnaire de la compagnie pétrolière. De même, et contre ce que soutient l'ONG, il a assuré qu'ils disposent d'un protocole d'activité pour parler avec les Communautés indigènes, et qu'il est public.

Hermógenes a aussi expliqué que Repsol mène à bien ses programmes sociaux en collaboration avec les ONG dans les pays où elle travaille. (1) « Pour chaque organisation qui nous accuse de quelque chose, nous en avons 17 avec lesquels nous collaborons », a-t-il dit. L'exploitation des réserves de gaz et de pétrole est un sujet de constante polémique entre l'ONG et les entreprises qui opèrent en Amérique latine. Un exemple est la confrontation qu'ont maintenue jusqu'à il y a quelques mois la propre Repsol avec les guaraníes du sud de la Bolivie pour la zone de Campo Margarita. En Équateur, plusieurs ONG étrangères ont aussi dénoncé les excès des entreprises pétrolières. Au Pérou, 70 pour cent de l'Amazone est inspecté à la recherche de ressources.

 

1- Si même les ONGs dénoncent c'est que l'affaire est sérieuse, la seule raison d'être des ONGs en Amérique latine est de servir d'intermédiaires entre les Etats, les multinationales et les peuples indigènes... (NdT)

Página/12, 27 juillet 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr

 
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