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Bolivie : Boom des mines, gouvernement sous pression Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
05-08-2007

Encouragé par un boom minier à Potosi grâce à l'augmentation des prix du zinc et de l'étain, le secteur minier, ancien allié d'Evo Morales, utilise maintenant ses forces pour mettre en échec le gouvernement bolivien.

Après 20 ans de récession, le travail des mines recommence à être l'un des moteurs de l'économie bolivienne. La montée des prix internationaux et la vaste demande de zinc et d'étain ont fait que le pouvoir économique et politique des mineurs recommence à être un facteur important dans la vie interne de la Bolivie. Nouveaux riches et travailleurs de "coopératives" se conjuguent pour préserver leurs  intérêts et pour mettre en échec le gouvernement d'Evo Morales.

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Il y a quelques mois, le vice-président de la République, Alvaro García Linera, annonçait le retour du travail des mines comme facteur de développement. "Il a dépassé l'agro-industrie de Santa Cruz et maintenant est le second secteur d'exportation", a-t-il dit. Il se rapportait aux données de 2006, suivant lesquelles les affaires minières ont atteint plus d'un milliard de dollars, se placant derrière les exportations de gaz, qui ont doublé cette valeur. Les chiffres du premier semestre 2007 confirment la hausse. Jusqu'au 30 juillet, les exportations se montaient à 440 millions de dollars, 84 millions de plus que dans la même période antérieure. 70 pour cent de ce montant sort des mines de Potosí qui ont vendu 292 millions de dollars de zinc, 62 millions d'argent fin et 11 millions d'étain. Ensuite on trouve Oruro, avec une exportation de 79 millions de zinc et d'or. Même à Santa Cruz, une province traditionnellement agricole, le travail des mines a acquis de l'importance , grâce aux 31 millions de dollars d'or d'exportation dans les six premiers mois de 2004, provenant, principalement, de la mine Don Mario.

L'essor minier se note déjà dans les rues, principalement qui a été exploité durant la colonie, le nouvdans la ville de Potosí. Au-delà de la légende selon laquelle on pourrait faire un pont entre Potosí et Madrid avec tout l'argent eau boom a laissé sans ouvriers toute la ville. Le travail des mines rapporte 25 dollars par jour, triplant le salaire de la construction. Cela a provoqué que beaucoup de 'potosinos' qui avaient émigré à Santa Cruz, Tarija et même à Buenos Aires sont revenus dans leur ville. Cela a aussi répercuté dans l'industrie hôtelière. Il y a deux nouveaux complexes avec des investissements proches des cinq millions de dollars et dans les étroites rues coloniales, on voit des véhicules de luxe, y compris quelques Hummer qui s'ingénient pour ne pas être pris au piège dans les ruelles ancestrales.

Mais il y a aussi a une crainte chez les citadins potosinos. Ils savent que l'essor dure peu et ils ne voient pas que les gains sont reinvestient dans leur région, créant des emplois permanents qui ne sont pas liés au travail des mines. Ce dont se plaint le maire de Potosi, René Joaquino, l'a expliqué. Un autre homme politique, l'entrepreneur du ciment, Samuel Doria Medina, assure que le boom ne sera pas aussi passager. Il calcule que le Cerro Rico de Potosí conserve encore un tiers de ses richesses en argent et que le projet de San Bartolome laissera beaucoup de profits à la province.

L'État bolivien refuse de regarder l'essor minier depuis la tribune et de rester les mains vides. Le premier août, la Chambre des Députés a approuvé un nouvel ajustage à l'Impôt Complémentaire Minier (IMC) et à l'Impôt aux Utilités (Profits) des Entreprises (IUE). Entre les deux, les impôts au travail des mines atteindront 50 pour cent, multipliant multipliant par vingt les recettes du gouvernement, qui atteignaient 3 pour cent jusqu'en 2005.

Pour s'assurer que ces ressources profitent à tous, 80 pour cent des  impôts restera dans la province productrice et sera réparti entre les gouvernements provinciaux et municipaux. Les  20 pour cent restant iront au ministère des Mines et Métallurgie pour  l'exécution d'activités, d'exploration, de prospection, de réactivation minière et remédiation de l'environnement.

C'est que le gouvernement d'Evo Morales veut relancer la Corporation Minière de Bolivie (Comibol), entreprise publique qui donnait de l'emploi à plus de 200.000 mineurs jusqu'en 1985. Quand le président de la Bolivie de l'époque, Victor Paz Estenssoro, a annoncé à la nation "le pays se meurt", la seule chose qui est morte a été le pouvoir minier. Les travailleurs des galleries  ont été licenciés et obligés à émigrer vers le reste du pays. La majorité est arrivé dans le Chapare et à El Alto et ont diffusé la doctrine syndicale et de lutte qui donneront naissance au Mouvement vers le Socialisme (MAS), parti de Evo Morales qui a basé ses tactiques en direction du pouvoir sur la doctrine minière.

Ceux qui sont restés dans les zones de Potosi, Oruro et La Paz se sont organisés dans des mines de subsistance, qui ont maintenu les gisements d'étain, d'argent et de zinc durant l'écroulement des prix. La seule mine à grande échelle qui fonctionnait encore en Bolivie était la transnationale et la principale entreprise était la Inti Raymi, propriété de l'ex-président bolivien et  fugitif de la justice, Gonzalo Sanchez de Lozada. Durant ses gouvernements, les impôts à la mine se sont écroulés, ne rapportant au pays que 3 de chaque 100 dollars que produisaient les galleries.

 

Pablo Ortiz, Pagina/12, 05 août 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr

 
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