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Venezuela: nouveau modèle de production pour le Socialisme du XXI siècle Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
13-08-2007
Après la première étape de la Révolution Bolivarienne, marquée par la nécessité de lutter contre le chômage et de réactiver l’appareil productif existant, le Venezuela se prépare pour le nouveau cycle : construire un modèle de production basé sur la solidarité, la dignité et le respect. Socialiser les moyens de production, utiliser les excédents dans l’investissement productif et le développement social et maintenir une relation d’harmonie avec la nature et l’environnement, sont quelques-uns des piliers du modèle.

Durant la première période de la Révolution Bolivarienne, la majorité des mesures incitatives au niveau financier, fiscal, de change, des achats publics, de l’assistance technique, ont été dirigées à affronter la problématique du chômage au travers de la réactivation de l’appareil productif effectif, formé fondamentalement par des entreprises privées qui reproduisent le mode de production capitaliste, système que l’on veut dépasser dans la nouvelle étape. 

Pour approfondir la construction d’un Nouveau Modèle Productif (NMP), le commandant Chavez a donné des instructions bien précises pour réorienter et concentrer l’impact de cette ample y puissante gamme de mesures incitatives en fonction de la formation d’un tissu d’entreprises qui soient porteuses des nouvelles relations de production.  

Réorienter l’impact des différents mesures incitatives des politiques publiques pour les mettre au service de la construction du NMP est une tâche urgente et prioritaire qui doit s’entreprendre à partir de l’unité de critères qui assure une action cohérente et articulée du nouvel Etat socialiste qui se construit au Venezuela, auquel il correspond impulser un changement radical dans les relations sociales de production, la transformation de la structure sectorielle de l’appareil productif et le développement harmonieux et proportionnel des différentes régions du pays. (…) 

Entreprises de production Socialiste : cellules du Nouveau Modèle Productif

 

Nous entendons par « Production de Marché » celle dont l’objectif fondamental est le lucre individuel, la répartition du profit capitaliste au travers du mécanisme des dividendes. Tandis que la « Production Socialiste » est celle dont l’objectif fondamental est le développement humain intégral et le bien-être collectif au travers de l’investissement des excédents dans l’amélioration de la qualité de vie et du degré de bien-être des travailleurs et de la communauté.

L’organisation des travailleurs en Entreprises de Production Socialiste (EPS) sera la clef pour transformer le capitalisme « rentier » vénézuélien –hérité après plus d’un siècle d’exploitation pétrolière– en une économie populaire et productive, capable d’ajouter un croissant degré de transformation aux abondantes sources de matières premières et ressources énergétique que possède le Venezuela, dans le but de substituer de manière efficace l’énorme volume d’importations encore existantes et de diversifier l’offre exportable pour rendre l’économie nationale moins dépendante des revenus pétroliers.

Dans ce contexte, les EPS constituent la cellule fondamentale du NMP comme ciment économique du Socialisme du Siècle XXI. En ce sens, les EPS sont porteuses des nouvelles relations sociales de production, lorsque :

- Le type de propriété des moyens de productions n’est ni privé ni étatique, mais de la communauté ou du collectif de travailleurs.

- Leur objectif est de générer des emplois et de satisfaire les besoins de base et essentiel de la population.- Le type de relation de production est basé sur la solidarité, la coopération et la complémentarité.

- L’excédent n’est pas distribué comme le profit capitaliste mais est destiné à l’investissement productif et au développement social.

- La relation de l’individu avec le travail est une relation d’engagement social et de développement intégral, une relation de conscience ; non marchande.

- L’économie, la production, les ressources naturelles et technologiques sont en fonction du développement humain, de sa croissance matérielle et spirituelle.

- Les travailleurs sont rémunérés selon le travail apporté par chacun, au lieu d’un paiement pour sa force de travail.

- En relation à la population : production de biens et de services de bonne qualité et prix solidaires.- La relation avec l’environnement est d’harmonie et non de déprédation.

Pour ces raisons, le Gouvernement Bolivarien promeut les EPS et la construction de réseaux de distribution communautaires qui rendent possible la participation active et protagoniste des travailleurs dans les processus de génération et de distribution de la richesse. Au travers de la promotion des EPS comme cellule fondamentale et constitutive du NMP, il est octroyé un pouvoir aux communautés organisées pour qu’elles développent sous leur contrôle les potentialités agricoles, industrielles et touristiques de chaque région, municipalité ou communauté. En effet, au travers de l’impulsion des EPS, on réussit à organiser les communautés, en impulsant leur participation active et protagoniste dans des projets productifs. Profiter des avantages comparatifs de leurs territoires pour la production de biens et de services dirigés autant à la satisfaction des besoins du marché interne qu’à l’exportation. Eradiquer la pauvreté, améliorer la qualité de vie des communautés situées dans des régions et municipalités qui possèdent un Indice de Développement Humain ou un Produit Interne Brut en dessous de la moyenne nationale. Contribuer à la déconcentration de la population dans le territoire national.

 Le développement Endogène dans le Nouveau Modèle

Si bien la Révolution Bolivarienne a rendu possible le fait que le Venezuela soit un pays indépendant au niveau politique, il reste encore à gagner la bataille de l’indépendance économique pour proclamer notre pleine et intégrale souveraineté. L’appareil productif national est encore l’expression d’un pays sous-développé et dépendant au niveau économique. (…) 

Mais à la différence des grandes puissances industrialisées qui après plus de deux siècles de capitalisme sauvage ont liquidé la plus grande partie de leurs sources de matières premières, le Venezuela compte encore sur d’abondantes ressources naturelles et énergétiques qui facilitent le passage du Venezuela rentier et importateur au Venezuela productif et exportateur. (…) 

Sans aucun doute, la construction du Socialisme du XXI Siècle impose la tâche de transformer le modèle productif encore prédominant, basé sur l’exploitation de la force de travail salariée et sur l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles, par de nouvelles relations sociales de production. Mais cela sera possible seulement à partir de la consolidation d’un nouvel Etat socialiste, fort et efficace, disposé à diriger son arsenal de mesures incitatives au niveau financier, fiscal, de change, d’achats publics, d’assistance technique en fonction du développement intense et soutenu de la capacité d’entreprise et d’innovation du peuple des travailleurs.

Victor Alvarez, revue America XXI, mai 2007.

Traduction : http://amerikenlutte.free.fr                     

Précision :

Il me semble important de préciser que le fait de diffuser des actions ou politiques menées par Chavez au Vénézuéla ou Morales en Bolivie, par exemple, ne signifie pas forcément une approbation ou un soutien à  celles-ci, cela vise seulement à rendre compte du contexte  latino-américain dans lequel s'inscrivent les luttes et de l’influence que ce contexte peut exercer sur elles. (extrait de la présentation du site).

              

 

 
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