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Guatemala: la violence s'est emparée de la campagne électorale Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
31-08-2007
A dix jours des élections présidentielles et législatives onn compte des dizaines de victimes dans tout le spectre politique.

La violence jalonne la campagne électorale du Guatemala, qui renouvèlera le 9 septembre, la présidence, le Congrès et les 332 mairies. Depuis  janvier, une vingtaine de candidats de tous les partis, ou même des membres de leurs familles, ont été assassinés lors d'une cinquantaine d'attaques que les autorités lient au crime organisé. Le dernier meurtre a été celui d'une candidate municipale du parti de Rigoberta Menchu, Clara Luz López. Le climat d'insécurité est mêlé à une considérable apathie citoyenne. La Conférence Épiscopale et plusieurs organisations sociales ont appelé à la participation et à refuser les aspirants politiques suspects d'être lié au trafic de stupéfiants.

Les quatorze candidats la présidence du Guatemala brûlent leurs dernières cartouches, bien que seulement deux aspirants ont des possibilités d'arriver au pouvoir. Il s'agit de Alvaro Colom, du parti Unité Nationale de l'Espérance (UNE, de tendance social-démocrate), qui dernièrement a été secoué par des scandales internes, et le général retiré Otto Pérez Molina, du Parti Patriote (PP, droite), dont l'offre de "main dure" pour faire face aux problèmes du pays, en particulier l'insécurité et la violence, a récolté le soutien de vastes secteurs de la population.

Selon les enquêtes, aucun des deux n'obtiendra la majorité absolue, raison pour laquelle on prévoit un deuxième tour le 4 novembre.

Le troisième en liste est le candidat de l'actuel gouvernement, Alejandro Giammattei, de la Grande Alliance Nationale (GANA) qui est défavorisé par l'usure du gouvernement d'Oscar Berger, à ce qui s'ajoute  ce qui semble être une tendance historique : aucun parti n'a obtenu deux mandats consécutifs depuis la fin des  dictatures militaires, en 1985. Rigoberta Menchu, Prix Nobel la Paix et candidate de la gauche, est reléguée à une cinquième place dans les enquêtes, derrière Eduardo Suger, un centriste.

Il faut souligner la débacle d'Efraín Ríos Montt, dont le parti-église, le Front Républicain Guatémaltèque (FRG), avait triomphé il y a huit ans en portant à la première magistrature Alfonso Portillo et le vieux général à la présidence du Congrès, d'où l'ex-dictateur avait agit à son bon vouloir, au point de nommer un Tribunal Constitutionnel capable d'autoriser sa candidature à la présidence de la République, malgré le fait que la Constitution l'interdit pour ceux qui ont exercé le pouvoir à la suite d'un coup d'Etat. Rios Montt a renversé en 1982 Romeo Lucas Garcia, également général.

A cette occasion Rios Montt aspire seulement à obtenir un siège au Congrès. Il n'échappe à personne que sa candidature est seulement motivée pour déjouer  l'ordre de capture international délivré par l'Audience Nationale Espagnole contre le militaire, sur qui pèsent des accusations de crimes comme génocide et torture. Son candidat présidentiel est Luis Ra-bbé, dont le principal mérite est est d'être le "beau-père" du propriétaire du monopole de la télévision guatémaltèque. Ses intentions de votes frôlent à peine les 2,5 pour cent.

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Quant à elle, Rigoberta Menchú, convaincue que sa grande opportunité sera les élections de 2011 comme le disent tous les pronostics de la "cosmologie" maya, ne semble pas très préoccupée de ce qui semblerait  être un sérieux déficit en matière de convocation. "Je suis très heureuse. J'ai plus de réussites que ce que je pensait. Il pourrait même y avoir une surprise", a-t-elle confessé à ce journal la semaine dernière, lors d'une  brève conversation de couloirs.

En marge de la lutte partisane, ce qui constitue la majeure préoccupation est l'infiltration du crime organisé dans les structures du pouvoir. Le 16 août, le dénommé Forum Guatemala qui agglutine à 18 organisations d'ascendance reconnue dans la société guatémaltèque, entre autres se détache la Conférence Episcopale, les Eglises évangéliques et l'Université publique de San Carlos, a lancé une massive campagne de presse, de radio et de télévision qui cherche à éviter que des candidats liés aux maffias atteignent des postes d'élection populaire.

La crudité des messages ne fait place à aucun doutes : "Si tu donnes ta voix à un narcotrafiquant, tu es aussi un narcotrafiquant. Ne te transforme pas en complice", disent certains des spots publicitaires. "La campagne cherche à fomenter le vote sain, libre et responsable", a expliqué le président de l'université nationale, Estuardo Galvez. Comme indiqué, le plus grand danger réside dans les municipalités des régions frontalières, que les maffias du trafic de stupéfiants cherchent à convertir en zones perméables pour le passage de la drogue vers le grand marché étasunien.

La violence, une constante douloureuse au Guatemala (5885 assassinés en 2006, selon la page Web du Ministère de l'Intérieur; 3450 jusqu'au 15 août de l'année en cours, d'après les comptes du journal local Nuestro Diario), a aussi atteint le secteur politique. Selon l'organisation indépendante Accion Ciudadana, de mars 2006 au 22 août 2007, 83 attaques contre des candidats et des activistes de treize des 21 partis politiques reconnus au Guatemala ont été commis, faisant 42 morts.

Jose Elias, El País de Madrid. Spécial pour Página/12, 30 août 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr

 
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