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Mobilisation à Carrefour et Auchan Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
20-12-2006
La Fédération d’Organisations de Base (FOB) s’est mobilisée le 19 décembre dernier aux supermarchés Auchan et Carrefour de la zone d’Avellaneda et de Sarandi pour réclamer des produits alimetaires traditionnels des fêtes de fin d’année ("bolsones navideños"). Plus de 600 compagnes et compagnons ont partagé la nécessité et l’idée d’être de nouveau ensemble organisés et dans les rues, spécialement quand se rapprochaient des dates si senties comme les prochaines.

Le résultat de l’effort des familles qui ont résisté au soleil de l’après-midi et à l’asphalte surchauffé a été la conquête de plus de 1000 bolsones obtenus et une victoire qui nous motive pour continuer ce chemin de lutte et d’organisation de vivre mieux, dans nos ventres, mais aussi dans nos têtes et nos coeurs.

Malgré la tant vantée croissance économique, nos familles continuent d’être victimes de la négligence étatique.

Tandis que le gouvernement octroie des millions de subventions aux groupes patronaux, nos familles subissent la faim la plus urgente. Les supermarchés multinationaux influent concrétement et quotidiennement dans la qualité de la vie, manoeuvrant les prix et les produits à consommer.

La situation que traverse le pays n’est en rien facile, et l’est encore moins pour le secteur de la population qui se trouve au-dessous du seuil d’indigence, en essayant de survivre avec deux peso par jour. Dans ce cadre, il faut souligner l’influence négative que génèrent les messages subliminaux dans les multimédias de desinformation, qui créent et soutiennent une société de consommation et individualiste.

Les multinationales ont une grande part de responsabilité du chômage structurel qui existe dans le pays, en installant des géants corporatifs elles impossibilitaient la croissance et la survie des commerces de quartier. Combien d’épiceries, de boucheries, de quincaillerie, etc.. ont été incités à fermer à cause de l’avancée capitaliste de la vie "easy" ?

Un autre trait fondamental de ces multinationales est le caractère d’exploitation du travail qu’elles ont en limitant le droit de tout travailleur à se syndiquer librement à l’intérieur de ces géants des affaires, ou la technique de jeter les travailleurs après quelques mois pour ensuite recommencer à les prendre pour ainsi ne jamais les avoir dans leurs effectifs permanents.

C’était pour cela que nous ne sommes pas allés demander charité. Nous sommes allés demander ce qui nous correspond et exiger une partie de leurs profits faits avec la négation et la souffrance du peuple.

Nous demandons sincèrement aux génies des affaires, à ceux-ci qui ont tant de santé et tant de joie dans leur vie : "Vous pouvez vivre avec 150 pesos (40 euros) par mois ?" ou "Vous pouvez passer les fêtes de fin d’année digniment avec 2 pesos par jour pour survivre ?"

Nous continuerons à lutter et à gagner en organisation, en construisant des barricades pour ouvrir les chemins, parce que nous sommes conscients que de la peur nait le courage ; et des doutes, les certitudes.

Les rêves annoncent d’autre réalité possible et les délires, une autre raison.

Movilización FOB 19/...

 

Témoignages récoltés le 19 décembre 2006 lors de la mobilisation de la FOB

1- quelles sont les raisons de cette mobilisation ? Quels objecctifs poursuivez-vous ? 2- aujourd’hui c’est le 19 décembre et le cinquième anniversaire de la révolte populaire la plus importante des derniers temps dans notre pays. Quelles réflexion pouvons-nous faire en comparant la situation que nous vivions à cette époque et celle d’aujourd’hui ?

1-

CARLA du Mouvement de Travailleurs sans emplo (MTD) de Lugano : "Nous Marchons parce que nous arrivons à la fin de l’ année et dans nos quartiers on n’arrive toujours pas à couvrir nos besoins de base. Alors nous voulons exiger aux supermarchés qu’ils nous remettent de la marchandise de qualité."

ISABELLE du MTD Lugano :

"De plus la "canasta basica" (sorte de panier de la ménagère pour lequel est calculé le coût des produits de base, lequel atteint 2 200 pesos pour une famille de 4) est très chère et les 150 $ (40 euros) qu’ils nous donnent du plan (sorte d’allocation chômage) ne sont pas suffisants pour la majorité des compagnons qui ont plus de 7 enfants. C’est pour cela qu’avec cette mobilisation et avec les autres que nous avons faites, nous demandons qu’ils nous donnent quelque chose vu qu’avec le gouvernement nous n’avons pas eu de réponse. Nous demandons basiquement qu’ils nous aident avec viande pour que les compagnons aient un peu de viande pour manger avec leurs enfants la nuit de Noël ; vu que le gouvernement ne nous a pas donné d’augmentation nous nous mobilisons."

Movilización FOB 19/...

VICTOR de Lutte et Dignité de Villa Caraza :

"Nous réclamons quelques produits pour les compagnons du quartier qui sont en situation difficile. La misère est toujours présente et c’est une revendication continuelle telle que nous nous mobilisons pour que ceux qui ont les produits puissent collaborer, c’est ca. Nous voulons obtenir des "bolsones navideños" pour que les compagnons passe un noël digne."

CRISTINA du MTD Oscar Barrios :

"Las raisons de cette mobilisation c’est qu’ayant épuisé toutes les ressources avec les gens du gouvernement nous allons voir directement les entreprises si elles compatissent et nous donnent quelque chose d’aliments pour la "canasta de noël" des compagnons. Nous avons un plan de 150 pesos qui n’est en rien suffisant. Tandis que les dirigeants s’augmentent les salaires, voyagent, bon tout ce que nous savons... nous, cela fait cinq ans que nous touchons un plan qui pour être un salaire social est une vraie misère, ni plus ni moins. Et nous vivons de ce salaire, et travaillons pour ce salaire, nous ne sommes pas les feignants qui coupent la route pour rien, eh ? Ainsi que, bon, nous continuons à lutter."

SANTIAGO du Front d’Unité Populaire (FUP) :

"C’est une revendication aux entreprises privées, qui ces derniers temps ont tiré beaucoup de profit de ce qui est la richesse des gens de nos quartiers, qui ont laissé dans la "merde" un tas de petits commerçants en essayant de faire un peu de force pour répartir le gâteau (qui supposément se réparti ; bien que nous croyons que ce n’est pas tant le cas). Nous venons avec cette exigence, surtout en raison des fêtes, pour que chaque famille puisse avoir une table digne à Noël. Nous avons eu une réussite assez positive -bien que nous savons que cela ne représente pas de coût important pour ce type d’entreprises : nous avons obtenu autour de 1 000 "bolsones" de marchandise avec dix produits différents."

2-

CARLA : "Nous rappelons le 19 décembre 2001 et nous pensons que la meilleure manière de le faire est de continuer à s’organiser et à lutter pour nos nécessités. C’est la meilleure manière de rendre hommage ce qui a été ce soulèvement, ce qui a été ce soulèvement populaire de ces journées, être aujourd’hui dans la rue en luttant est une forme de se souvenir et de continuer cette lutte."

VICTOR : "Je vois des changements au niveau de la superstructure mais au niveau des quartiers, où nous travaillons, je n’en vois pas beaucoup. Nous sommes toujours autant au chômage et continuons de souffrir de la misère, je ne crois pas que les politiques qui ont été appliquées montrent une vraie volonté de changement. Je crois que le gouvernement actuellement a effectué quelques gestes qui sont aussi produits de la pression populaire, mais qu’il n’a généré jusqu’à présent aucune vraie politique de changement. Cela se voit dans les budgets qui baissent dans les secteurs de l’éducation, de la santé et dans toutes problématiques profondes, structurelles et je ne crois pas qu’il y ait une volonté de le modifier pour l’instant, alors nous devons nous organiser, lutter pour nos intérêts et chercher la manière de survivre, principalement."

CRISTINA : "Je crois que la réflexion est toujours la même, ils changent les noms mais les politiques continuent d’être toujours les mêmes, pour nous au moins absolument rien ne change. Nous continuons à être au chômage, nous continuons de lutter et sans rien obtenir. Toujours pareil."

SANTIAGO : "Malgré le fait que tout ce qui s’était allumé ces 19 et 20 s’est éteint, que beaucoup des luttes ne sont pas aussi présentes, que le peuple n’est pas autant présent dans les rues que lors d’autres années, le peuple argentin a conservé un enseignement, a été installé une méthodologie de lutte : maintenant les gens, devant les choses qui leur arrivent, face à des sujets de caractère très divers, des gens de diverses extractions sociales, les gens savent que si on est en train de se foutre d’eux ils peuvent descendre dans la rue et réclamer leurs droits."

Pour la Fédération d’Organisations de Base (FOB), Colectivo Desalambrando - www.desalambrando.org.ar

 
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