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Argentine: Ancienne détenue-disparue séquestrée pour la deuxième fois Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
01-10-2007

Felisa Marilaf avait déjà dénoncé sa séquestration en juin. Cette fois, l’histoire s’est répétée quelques jours avant de connaître le jugement contre le curé Christian Von Wernich. Hier, à la sortie de son de travail, la survivante de La Cacha a été interceptée par deux hommes et emmenée sur un terrain vague, où ils l’ont frappée et l'ont averti d’arrêter de parler car elle serait « brûlée vive ». Marilaf se
trouve sous le régime de protection aux témoins.

Après avoir reçu des menaces réitérées, Felisa Marilaf a été séquestrée – pour la première fois – dans la soirée du dimanche 10 juin à La Plata, en plein centre-ville. Lorsqu’elle sortait de chez elle, deux hommes armés l’ont braquée, l’ont fait monter dans un Ford Escort gris plomb et lui ont enlevé le portable qui lui avait été remis par le Service d’Attention à la Victime. Ce procédé met en évidence le fait que les séquestreurs savaient qu’elle avait l’appareil sur elle. Ils l’ont menacée et agressée pendant deux heures, en lui rappelant son passage au centre clandestin de détention connu comme La Cacha.  

“Une fois libérée, la situation ne s’est guère arrangée, car, dans l’état de commotion naturelle dans lequel elle se trouvait à cause de ce qu’elle venait de vivre, elle s’est communiquée avec le Service d’Attention à la Victime pour demander de l’aide. Cependant, deux agents de la Police de la Province de Buenos Aires sont allés la chercher et l’ont emmenée déposer plainte ni plus ni moins qu’au Commissariat NºCinq de La Plata, l’un des centres clandestins de détention, de
torture et d’extermination les plus connus de la ville de La Plata et la pièce-clé du « Circuit Camps », avait dénoncé quelques mois auparavant l’Association d’Anciens Détenus-Disparus (AEDD).
 
Cette fois, les faits ont été similaires, prouvant que leur méthodologie est restée intacte. Vers midi, la témoin des Procès pour la Vérité est sortie faire une course par la porte de la Municipalité de La Plata – où elle travaille – qui donne sur la rue 12, alors que son gardien de la Police Fédérale était dans la rue 11. À ce moment-là, elle a dû monter de force dans une voiture et a été conduite dans un terrain vague de cette zone, où elle a été frappée, entaillée, et menacée à nouveau, quelques jours avant que soit connu le jugement contre l’ancien chapelain de la
police de la Province de Buenos Aires, Chrisitian Von Wernich.

Par des questions insistantes sur sa participation à la dernière marche pour l’apparition en vie de Jorge Julio López, séquestré il y a plus d’un an, et des commentaires indiquant qu’elle avait été suivie pendant toute la journée, Marilaf a été avertie qu’elle devait arrêter de parler car ils allaient la « brûler vive ».

Ils lui ont également arraché le portable avec lequel l’État veille sur les témoins des procès pour crimes de lèse-humanité ayant accepté leur protection.  Une fois de plus, l’efficacité de ce système de « protection » est remise en question. Notamment si l’on tient compte du fait que Marilaf avait accepté cette protection et qu’elle a été séquestrée à deux reprises. Comme l’a exprimé il y a quelques moins a ANRed, Nilda Eloy de AEDD : « Ce qui devrait assuré plus de
protection et de sécurité à n’importe quel témoin c’est ce qui ne se fait pas. » Il serait logique que ceux qui donnent leur témoignage dans des procès concernant le génocide en Argentine reçoivent la protection d’une force de police «au sein de laquelle il n’existe pas d’effectifs qui devraient être en prison ».

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de presse :

Les organismes soussignés dénonçons et répudions la séquestration et l’agression souffertes par Felisa Marilaf- ancienne détenue-disparue-, qui a eu lieu dans la matinée du jeudi 27 septembre, à la ville de La Plata. 

Felisa a déjà souffert une agression similaire cette année au mois de juin et aujourd’hui à la sortie de son travail elle a été séquestrée par deux hommes qui l’ont emmenée dans un terrain vague à Beriso, où elle a été attaquée et menacée pour sa participation en tant que témoin aux Procès pour la Vérité et pour s’être mobilisée pour l’apparition en vie de Julio Lopez le 18 septembre dernier.

Nous manifestons également notre inquiétude concernant la série d’attaques contre des immeubles publics qui se sont produites pendant ces derniers jours à la ville de La Plata. Nous considérons également étrange l’attaque effectuée par un soi-disant « commando Julio López » qui a tiré sur le domicile du médecin Nestor Siri, dénoncé au Procès pour la Vérité pour son intervention dans deux centres clandestins de détention.

Nous croyons qu’il existe des secteurs qui veulent créer un climat d’intimidation quelques  jours avant le jugement du procès au curé répresseur Christian Von Wernich, climat qui s’ajoute à celui dans lequel nous vivons il y a un an avec la disparition de Jorge Julio López.

Nous exigeons au gouvernement l’éclaircissement de ces faits  et nous le responsabilisons pour la sécurité de tous les compañeros et compañeras participants à ce procès ainsi qu’à tous les autres procès.

APPARITION EN VIE DE JULIO LOPEZ IMMÉDIATEMENT !
JUGEMENT ET CHÂTIMENT DE TOUS LES GÉNOCIDES!

ASSOCIATION D’ANCIENS DÉTENUS-DISPARUS (AEDD), ASSOCIATION DE PROFESSIONELS EN LUTTE (APEL), CENTRE D’AVOCATS POUR LES DROITS DE L’HOMME (CADHU), CENTRE DE PROFESSIONELS POUR LES DROITS DE L’HOMME (CEPRODH), CENTRE POUR LES DROITS DES HOMMES FRÈRES ZARAGOZA, COMMISSION DE DDHH DES URUGUAYENS EN ARGENTINE
COMITÉ D’ACTION JURIDIQUE (CAJ), FONDATION D’INVESTIGATION ET DÉFENSE LÉGALE ARGENTINE (FIDELA), H.I.J.O.S. LA PLATA, INSTITUT DE RELATIONS ŒCUMÉNIQUES  (IRE)
LIBERPUEBLO, LIGUE ARGENTINE POUR LES DROITS DE L’HOMME, UNION POUR LES DDHH LA PLATA, HABITANTS DU QUARTIER DE SAN CRISTOBAL CONTRE L’IMPUNITÉ.
 
ANRed – Sur

Traduction: ejk

http://amerikenlutte.free.fr

 
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