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Milices populaires pour la révolution bolivarienne Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
11-04-2007

Dans un entretien exclusif, le général retraité chargé d’organiser les civils armés au Vénézuéla parle de sa relation avec Chavez, les défis stratégiques et les hypothèses de conflit auxquels son pays fait face.

"Oye, chico, ceci est une révolution". Le général Melvin Lopez Hidalgo, un des militaires les plus proches du président Hugo Chavez, a ainsi résumé la nécessité de disposer de milices populaires "loyales au processus bolivarien" qui, après la victoire lors des élections de dimanche dernier, se dirige "vers une étape d’approfondissement pour construire une société plus plus égalitaire et socialiste". Le général de division à la retraite Lopez Hidalgo à qui Chavez a confié la coordination de civils armés entend que ceci est "le pas culminant du processus révolutionnaire, du peuple ici est celui qui commande. Ici existaient des forces armées prétoriennes au service du gouvernement en place qui et peu leur importait ce qui pouvait se passer, et de fait le 27 février 1989 s’est produit le ’Caracazo’ ", la révolte contre des mesures économiques néolibérales réprimée par les militaires avec un solde estimé à des centaines de morts.

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"Les réserves armées répondent directement au Président, elles ne dépendent pas du ministre de la Défense, ni d’aucune autorité militaire intermédiaire", explique Lopez Hidalgo dans cet entretien de plus de deux heures réalisée dans le Fuerte Tiuna, siège du commandement général de l’armée. Après la purge de 2002, qui a expulsé de la force armées les généraux directement impliqués dans le coup d’Etat militaire manqué, la Force Armée Nationale semble majoritairement loyale à Chavez, mais personne ne sait combien de ses membres sont disposés à donner leur vie pour un processus qui dans sa dynamique tend à crisper la guerre politique entre révolutionnaires et contre-révolutionnaire. C’est-à-dire : les stratèges chavistes ont compris la nécessité de compter sur une garde de la révolution, tandis qu’ils visent un changement graduel de la corporation militaire.

Là est la fonction de "plus de millions cinq cent mille volontaires civils, déjà inscrits et que nous sommes en train d’organiser pour que tous reçoivent progressivement une instruction militaire, et remettre à une partie d’entre eux quelques uns des cent milles fusils Kalashnikov achetés à la Russie". En plus des fusils AK-103, Chavez a convenu cette année avec le président russe Vladimir Poutin l’achat de 24 chasseurs Sukhoi 30 et des hélicoptères Mi-17, Mi-26, Mi-35, pour environ 3 milliards de dollars.

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Durant son vol vers le Brésil, mardi dernier, début de la tournée sudaméricaine, l’airbus présidentiel a été escorté par les premiers avions de guerre russes arrivés au pays, qui seront formellement présentés aujourd’hui durant les cérémonies du jour de la force aérienne. Pour Lopez Hidalgo les accords avec la Russie signifient abandonner la dépendance militaire des Etats-Unis et font partie d’une "nouvelle pensée militaire" qui inclut des réformes dans les plans d’étude. Après l’entretien, le général convie à parcourir l’Académie Militaire. Dans le hall s’exhibent les plaques de tous les diplômés depuis 1810. "Ici est Hugo Chavez", dit l’amphitryon, et signale la promotion de 1975, dans laquelle Chavez a terminé à la huitième place. La nouvelle doctrine militaire, qui selon quelques critiques du gouvernement ne s’est pas matérialisée par la réforme des plans d’étude, inclut la "menace d’une guerre asymétrique", qui impliquerait une tentative d’agression armée de la part des Etats-Unis contre le Vénézuéla.

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Lopez Noble ne voit pas à court terme d’agression directe de Washington mais plutôt des manoeuvres d’usure stratégique, comme "le soutien aux mouvements séditieux, y compris dans cette campagne électorale, et le soutien aux projets sécessionistes dans l’Etat de Zulia", le plus riche en pétrole et limitrophe avec la Colombie. Les 2500 kilomètres de frontière entre le Vénézuéla et la Colombie constituent le talon d’Achille de la défense nationale et le côté le plus vulnérable du processus révolutionnaire, en termes stratégiques, a dit Lopez Hidalgo. "Nous savons tous ici que l’ambassadeur nord-américain William Brownfield a montré sa sympathie pour des aventures sécessionistes de Zulia et qu’il serait en train de passer par cette partie de la frontière des paramilitaires depuis longtemps."

Caracas, Darío Pignotti, Pagina/12 (Argentine), 10 décembre 2006. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr

 
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