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Zanon "légalisée" pour trois ans Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
11-04-2007
La Justice a prorogé pour trois ans l’autorisation aux travailleurs de Fabrique Sans Patron (FaSinPat), l’ex-Zanon, pour qu’ils continuent d’administrer leur coopérative et rendu un éloge à l’organisation ouvrière.

Une bonne nouvelle pour les céramistes de l’ex-Zanon, aujourd’hui FaSinPat (Fabrique sans Patron). La Justice a prorogé de trois ans l’autorisation pour qu’ils continuent d’administrer leur coopérative, avec le même degré de liberté avec laquelle ils gèrent la fabrique, et avec des éloges envers cette gestion ouvrière qui date déjà de plus de cinq ans. "Nous considérons cette décision comme un pas en avant important parce que c’est une prorogation dans les mêmes conditions d’autonomie et cela nous permet de planifier notre production, mais nous n’allons pas nous satisfaire de cela parce que c’est quelque chose de provisoire et dans l’assemblée on a déjà voté pour redoubler la lutte pour obtenir notre but, qui est l’expropriation", a dit à Página/12 Raúl Godoy, secrétaire adjoint du Syndicat d’Ouvriers et Employés Céramistes de Neuquen, avec le jugement du juge commercial Rafael Barreiro dans ses mains. Cette résolution a pris en compte l’augmentation des postes de travail, de la production et les projets d’aide communautaire que les céramistes ont concrétisée depuis qu’ils ont pris l’entreprise des Zanon.

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Le magistrat a décidé d’"autoriser la prorogation de la location de la fabrique industrielle située au kilomètre 7 de la route provinciale de la localité de Neuquen, avec les machines et autres biens d’usage et accessoires pour le terme de trois ans à la coopérative de travail FaSinPat Ltda".

Après quatre ans d’occupation et d’administration ouvrière directes, en octobre 2005 le juge avait reconnu à la coopérative constituée par les travailleurs et les travailleuses de Zanon la gestion de production et des ventes pour un an. Ceci avait éloigné de manière transitoire la possibilité d’expulsion, de vente et démolition de la fabrique. Devant l’expiration du délai, le 31 octobre, et l’imminence d’une possible expulsion, les travailleurs ont sollicité une étendue du délai pour trois ans. Cela a été accordé et hier les parties l’ont mis par écrit. Une délégation composée de plusieurs ouvriers -parmi eux Godoy et le secrétaire de la coopérative Leopoldo Reyes- s’est rendue à Buenos Aires dans le bureau de Barreiro, avec leur avocate et le syndic de la faillite.

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La résolution a été considérée comme positive parce que le délai octroyé leur permet de continuer avec la gestion ouvrière et on leur reconnaît l’autonomie, ce qui écarte tout type de cogestion avec le secteur patronal ou le pouvoir d’État, et cela implique que l’assemblée de travailleurs continue d’être l’organe maximal de direction de la fabrique. Dans son jugement, le juge a loué l’administration ouvrière en exprimant que "non seulement elle a facilité la maintien des postes de travail mais a impliqué la création de plus de 220 nouveaux postes effectifs, que la production mensuelle moyenne a dépassé les 300 mille mètres carrés, en destinant une partie aux projets d’aide communautaire, avec un stock qui dépasse actuellement les 120 mille mètres carrés, et que n’ont pas été générées de nouvelles dettes (...)."

Cependant, la même résolution a laissé une épée de Damocles sur les travailleurs, parce que le tribunal "pourra disposer à n’importe quel moment de la location et la coopérative devra procéder à la restitution des biens dans les cinq jours de la résolution (...)", comme il est établi dans le texte auquel a accédé Página/12. C’est pour cela que l’assemblée a ratifié son engagement de "redoubler les efforts et la lutte pour obtenir la solution de fond, qui est la sanction de la loi d’expropriation et d’étatisation sous contrôle ouvrier de la fabrique, et ne pas accepter que soit imposé aux travailleurs le paiement de la dette de plus de 360 millions de peso (100 millions d’euro) que les entrepreneurs ont laissée", comme l’a dit depuis Neuquén un autre des avocats des travailleurs, Mariano Pedrero. Le projet de loi d’expropriation a déjà été présenté au Congrès national et au gouvernement provincial, où il dispose des 20 mille signatures qui, selon la réforme de la constitution de Neuquén, habilitent le traitement obligatoire du sujet de la part des législateurs.

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Pour maintenir la force et la légitimité de leur lutte, les céramistes de l’ex-Zanon continuent à parier sur l’approfondissement de leurs liens avec la communauté. "Nous avons ouvert des centres de santé et terminons une maison avec trois chambres pour huit enfants qui se sont retrouvés orphelins après la mort de leurs parents dans un accident de la route", a commenté Godoy à ce journal. En remerciement, les enseignants de l’école de ces enfants ont donné des arbres pour la fabrique. Et de la même manière qu’il y a quelques années a joué dans la fabrique le groupe de rock Attaque 77, le mois dernier c’était le tour du groupe de métal Rata Blanca. Toutes ces décisions sont aussi prises par l’assemblée, qui a participé par l’intermédiaire d’un soutien économique solidaire dans le récent conflit de l’ex-Jabon Federal et a été présente dans presque toutes les manifestations pour l’apparition en vie de Jorge Julio Lopez.

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Adriana Meyer, Pagina/12 (Argentine), 21 octobre 2006. Traduction : Fab, Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir

 
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