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Argentine : travailleurs du casino « traités comme dans les pires moments de la dictature » Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
02-02-2008
Après avoir récupérer leur liberté, les employés du casino ont dénoncé les « tortures », coups et mauvais traitements de la part des effectifs de la Police et de la Préfecture Navale. Vendredi, ils réaliseront une marche à 18 heures depuis Retiro et Parque Lezama vers Puerto Madero. Ils ont convoqué la communauté à les accompagner dans leur réclamation.
Mercredi soir, des effectifs de la Préfecture Navale Argentine et de la Police Fédérale ont mené conjointement une opération de détentions illégales comparables aux « chasses aux sorcières » à l’égard des travailleurs du Casino Buenos Aires, propres aux années de la dictature. Après les avoir encerclés avec les voitures de police, ils ont commencé à les frapper et les ont arrêtés lorsqu’ils se dispersaient et s’éloignaient du casino.
Comme conséquence du procédé des forces de sécurité, qui pour la quatrième fois au cours de ce conflit ont agi sans autorisation du ministère de l’Intérieur, ni aucun ordre judiciaire, 16 travailleurs ont été arrêtés, dix d’entre eux ont été emmenés au Commissariat nº22 – dont trois ont été préalablement hospitalisés même si lors de leur détention ils ne présentaient pas de blessures – et six autres ont été transférés à la Préfecture.
Lorsque Daniel Venditti est arrivé à l’Hôpital Argerich, il avait d’importantes blessures sur la moitié du visage et à l’œil. Il avait été arrêté par des effectifs de la Police Fédérale aux environs du Casino. Le médecin qui l’a examiné l’a dérivé vers un ophtalmologue, mais les agents ont fait omissions aux recommandations médicales, l’ont transféré au Commissariat nº 22, puis, après plusieurs heures, il a été emmené aux tribunaux de Comodoro Py, le visage enflé, avec les autres détenus. Heureusement, une mère est entrée le voir et a demandé à ce qu’il soit pris en charge.
Nora Cortiñas, Mère de la Place de Mai Ligne Fondatrice a exprimé à ANRed qu’elle a pu entrer à Comodoro Py avec d’autres Mères et voir seulement quatre des dix détenus. C’est là qu’elle a pu voir l’état dans lequel se trouvait Venditti. « Il était dans un état terrible, il risque de perdre l’œil. D’autres avaient des coups sur le corps, ils avaient été brutalement blessés. Ils m’ont dit que l’un d’entre eux avait des coups au visage mais nous n’avons pas pu le voir. On ne leur permettait pas de parler avec les avocats sans la présence de policiers, et ça c’est violer un droit. Ils ont été traités comme dans les pires moments de la dictature ».
Les avocats ont dénoncé à la presse que lorsque Venditti a été introduit dans la voiture de police il se trouvait en bon été de santé, ce qui indique qu’il a été frapper à l’intérieur de la voiture. Finalement, le travailleur a été emmené à l’Hôpital Ophtalmologique Santa Lucia.
«Défendre la démocratie c’est permettre que les gens fassent usage de la protestation pour défendre leurs postes de travail » a souligné Cortiñas, qui a également informé qu’elle a essayé de contacter le ministre de Justice et Sécurité de la Nation, Anibal Fernandez, mais qu’elle a seulement pu joindre sa secrétaire qui lui a dit que le Ministre la rappellerait.
L’intention des Mères, comme l’a expliqué Cortiñas, était d’obtenir un entretien avec la Juge Maria Romilda Servini de Cubria « pour qu’elle nous indique les chemins à suivre en vue d’entamer le dialogue ». Elles demanderont également un entretien avec le Ministre de l’Intérieur, Florencio Randazzo, Anibal Fernandez et la Présidente Cristina Fernandez de Kirchner.
Coups et mauvais traitements à la Préfecture
Les six travailleurs arrêtés par la Préfecture Navale Argentine ont été emmenés dans une dépendance de cette force, près du casino, où ils ont été menottés et jetés à terre à plat ventre et frappés dans le dos pendant environ 20 minutes. Le délégué Pablo Ceballos a exprimé à ANRed : ils nous ont couvert la tête et nous insultaient pendant qu’ils nous frappaient, ils essayaient de nous frapper parce que nous étions tous très serrés. Ils n’étaient pas moins de dix préfets ». Ensuite, les travailleurs ont été examinés par le médecin de la Préfecture qui a pu voir les coups sur leur corps puis ils ont été transférés au siège de la Préfecture Navale d’où ils ont été libérés vers 4h30. En plus des coups, on leur a entamé un procès pour « résistance à l’autorité ».
Comme l’a dénoncé l’un des délégués, l’un de ses compagnons a été arrêté aux environs de la Faculté d’Ingénierie puis emmené au Commissariat 22, « un effectif a pointé une arme sur lui » en guise de menace.
La manifestation des travailleurs et des organisations sociales a veillé pour accompagner les détenus d’abord au Commissariat 22 puis aux tribunaux de Comodoro Py.
Après 23 heures, le groupe d’avocats – membres d’organisations des Droits de l’Homme – a annoncé que les dix détenus avaient répondu aux interrogatoires et que le procureur avait demandé à ce qu’ils soient relâchés et qu’ils seraient libérés en passant d’abord par Madariaga (Ville de Buenos Aires). Des procès ont été entamés à l’égard des détenus pour « attentat et résistance à l’autorité, lésions et dommages publics ». 
La juge « accro » au pouvoir
Les avocats ont informé que la juge Maria Romilda Servini de Cubria n’a pris aucune mesure pour mener une enquête sur les blessures que présentaient les détenus. Elle a seulement interrogé les effectifs, qui ont fait une déclaration ridicule.
En fin de journée, le procureur à déclarer Servini de Cubria incompétente. Cubria n’aurait pas dû intervenir, car, comme l’a déclaré le procureur, elle n’avait aucune compétence en raison du lieu où se sont produits les faits. La Juge, après avoir décider de relâcher les détenus, a demandé des interrogatoires, retenant ainsi les détenus. En revanche, ceux qui ont été retenus par la Préfecture ont été libérés après l’intervention d’un juge des contraventions, ce que la juge aurait également dû faire.
« Il y a une complicité évidente entre la juge Maria Servini de Cubria et l’entreprise Casino Buenos Aires », ont dénoncé les travailleurs du Casino en conflit depuis plus de 80 jours.
Importante mobilisation vendredi vers le Casino à Puerto Madero
Les travailleurs ont convoqué la communauté à les accompagner à la mobilisation qu’ils feront vendredi à 18 heures depuis Retiro (concentration à la Place des Anglais) et au Parc Lezama (San Telmo) vers le Casino situé à Puerto Madero. À l’entrée de l’emplacement du casin, ils répudieront la répression et continueront à réclamer la réincorporation de tous les licenciés.
Les travailleurs de la céramique Zanon, Fabrique Sans Patrons, ont également annoncé qu’ils réaliseront vendredi une activité en soutien au conflit du casino, sur le pont interprovincial qui relie Neuquen et Rio Negro.
ANRed, 31 janvier 2008, http://www.anred.org/article.php3?id_article=2452 
Traduit par eli.
Vidéo de la lutte des travailleurs du Casino: http://argentina.indymedia.org/news/2008/01/579853.php
Images TV de la répression: http://www.tn.com.ar/mm.aspx?id=820868
http://amerikenlutte.free.fr
 
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