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Argentine: tensions politiques et sociales Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
26-03-2008
Depuis 14 jours les agros-industriels (mais aussi de petits et moyens producteurs de la Fédération Agraire) protestent par des coupures de routes contre la politique du gouvernement d'augmenter les impôts aux exportations de manière mobile c'est à dire en fonction de l'augmentation des cours des matières premières (exportations qui en raison du prix des matières premières génèrent de forts profits pour le secteur).
 
Mardi la présidente est intervenue à la télévision pour qualifier "d'extorsion" les protestations et qualifier les barrages de routes de "piquetes de l'abondance", de "piquetes de la rentabilité". Suite à cette intervention, des centaines ou des milliers de personnes sont descendus dans les rues de la capitale (des quartiers de la classe moyenne) et d'autres villes du pays pour soutenir les agro-industriels, une contre-manifestation a été organisée par des secteurs proches du gouvernement, aux cris de "patria si colonia no!" ou "ils sont là ceux qui soutenaient le gouvernement militaire!", des heurts ont eu lieu entre les deux "groupes".
Cacerolada


Commentaires :
On peut considérer cette protestation des agro-industriels comme la réaction de l'oligarchie argentine face à une remise en cause de leurs "super profits" engrangés depuis la récupération économique post-2003 (en particulier grâce à la dévaluation du peso). De plus, la grande partie de la production agricole est destinée à l'exportation avec la conséquence de réduire l'offre interne et de ce fait de générer une forte inflation qui attaque en premier lieu les argentins plus pauvres (environ la moitié des argentins sont pauvres). Néanmoins, malgré les fortes recettes du gouvernement (les réserves fédérales atteignent les 50 milliards de dollars destinées en premier lieu à payer la dette externe du pays et à maintenir le niveau du peso face au dollar), il n'y a pas de politique de distribution de la richesse, ce qui devrait être la priorité publique.

 

"Paysans" qui protestent
La CTA, en faveur des rétentions et du dialogue avec les petits et moyens producteurs moyens

La Centrale des Travailleurs d'Argentine (CTA) s'est manifesté aujourd'hui en faveur des rétentions comme mécanisme de redistribution "qui capture une partie des gains extraordinaires des secteurs concentrés du capital agricole, représentés par la Société Rurale et CRA.

Après avoir refusé "toute tentative de déstabilisation", la CTA a soutenu que "bien qu'il est certain que leur non existence (des rétentions) impliquerait des valeurs plus importantes pour la corbeille alimentaire, la rendant  absolument inaccessible pour les familles des travailleurs, leur seule présence, sans la reconstruction d'organismes de régulation et d'intervention étatique limite ses effets en  matière de redistribution".

Dans un communiqué, la CTA a signalé que "il est indispensable que le gouvernement promeuve une instance de dialogue avec les organismes représentatifs des petits et moyens producteurs pour concerter des politiques qui puissent résoudre leurs problématiques spécifiques, en fermant le pas de cette façon à ceux qui essaient d'utiliser ce conflit en fonction d'intérêts sectoriels anti-populaires".

 
 
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