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Bolivie: qu'y a-t-il derrière le référendum révocatoire Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
12-05-2008

Dans un pari douteux pour maintenir l'initiative politique, l'opposition a servi sur un plateau la sérieuse possibilité de perdre tous les gouvernements qu'elle  contrôle contre une chance minime de mettre en échec la stabilité du gouvernement fédéral.

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Des deux côtés, quelques uns s'interrogent encore : comment le gouvernement national et les préfets ont-ils pu se mettre d'accord ? Ils ont accepté - avec plus ou moins de peur - de se soumettre au "Référendum Révocatoire de Mandat Populaire du Président de la République, du Vice-président de la République et des Préfets de Département", selon la loi 1280/2007. Au  Mouvement Au Socialisme (MAS) on a annoncé qu'aujourd'hui Evo Morales promulguera la loi. Alors les politiques commenceront une campagne de 90 jours pour se sauver. Personne ne comprend le coup de l'opposition, qui contrôle le Sénat. Quand le président bolivien avait présenté le projet de loi, en décembre de l'année dernière, les partis d'opposition l'ont repoussé parce que les conditions d'expulsion favorisaient le président (il partirait seulement si 53,7 pour cent (score atteint lors de son élection, NdT) de l'électorat le désapprouvait) et nuisaient aux préfets (certains se retrouvaient dehors avec 37 pour cent contre eux). Pour protéger les gouvernants de la "Demi lune", l'opposition avait présenté son propre projet de référendum révocatoire pour que les préfets soient déchus seulement si 50 pour cent plus une voix le demandait. Cette proposition n'a pas eu de succès dans la Chambre des Députés, dominée par le MAS. Jeudi, étrangement, les sénateurs de l'opposition ont fait loi le projet de Evo. Les indigènes qui exigent le référendum pour la nouvelle Constitution et les paysans ont déjà commencé la campagne en faveur du président et au gouvernement on se détend parce que - selon ses enquêtes - Evo a 56 pour cent de soutien chez les boliviens.

Dans une conférence de presse, le sénateur de l'oppositeur Poder Democrático Social (Podemos), Luis Vásquez Villamor, a expliqué le motif qui a poussé l'approbation d'une loi qui - pour ce qui se voit - ne les favorise pas. "Le gouvernement avait pris des actions pour prendre le Congrès la semaine prochaine. Nous avons compris qu'entre mercredi et jeudi, ils voulaient faire une session dans laquelle ils voulaient désigner des autorités et approuver une loi pour que l'on puisse aller à partir de cela au référendum constituant et approuver sa constitution dans le laps de 60 jours", a-t-il dit.

Quand Villamor se réfère à "le gouvernement", il inclut les mouvements sociaux qui soutiennent le président. Le 28 février dernier, par exemple, des paysans et des indigènes ont encerclé le Congrès pour que n'entrent ni députés ni sénateurs de l'opposition. A l'intérieur, les législateurs proches du MAS, avec l'appui de sénateurs suppléants de l'opposition alignés avec le gouvernement, ont approuvé une loi pour que le référendum de ratification de la nouvelle Constitution se fasse le 4 mai passé. A peu de jours, la Cour Nationale Électorale s'est excusée parce qu'elle ne disposait pas de la capacité d'organiser des élections en peu de temps. A seulement continué sa course le référendum autonome de Santa Cruz, convoqué pour le même 4 mai, parce que les autorités cruceñas ont ignoré l'ordre de la Cour électorale. "L'unique alternative possible pour reordonner ce système confus d'actions que nous avons dans le pays et revenir à la voie de la sagesse de l'état de droit était au travers du référendum de révocation", a évalué Villamor.

Le sénateur Carlos Cuasase Surubí, qui représente le peuple Chiquitano, a dit à Página/12 que le coup de l'opposition est un rideau de fumée. "La droite veut nous distraire pour que les organisations sociales  perdions du temps. L'année passée nous avons demandé le référendum de révocation, mais nous croyons que ce n'est pas un sujet de l'agenda national", a-t-il signalé. "Pour nous, la priorité est le référendum constitutionnel."

En revanche, pour l'opposant Cuasase tous les référendums pourraient faire partie du même paquet. "Dans le même référendum de révocation peut être inclus le référendum pour la nouvelle Constitution et pour la limite de propriété de terres, qui pourrait être 5 mille ou 10 mille hectares."

Le sénateur du MAS, Antonio Peredo n'a pas écarté la proposition de l'opposition. "La Loi de Référendum va être promulguée demain comme telle mais il peut y avoir une loi de modification. Mais pour cela il faut converser et s'asseoir pour tous nous mettre d'accord."
 
Le porte-parole du Palacio Quemado, Iván Canelas, a assuré que la convocation au dialogue lundi à 16 heures est toujours en vigueur. Mais le préfet de Tarija, Mario Cossío, a déjà dit non : "je ne crois plus qu'il y ait un sens de s'asseoir à converser quand dans  quatre-vingt-dix jours ou cent jours il faut consulter le peuple. Quel intérêt y a-t'il de savoir ce que pensent quatre ou cinq autorités qui seont soumis au vote? Nous allons nous asseoir seulement pour répéter la même discussion de janvier".

Les deux préfets qui ne vont pas bien dans les enquêtes sur le référendum sont l'ex-militaire Manfred Reyes Villa -de Cochabamba- et le podemiste José Luis Paredes -de la Paz-. Paredes a dit qu'il n'accepte pas non plus le dialogue avec le gouvernement et qu'il a confiance dans le référendum révocatoire bien que les chiffres sont contre lui. "J'ai réussi à m'imposer avec 38 pour cent, c'est à dire que pour révoquer mon mandat il faut 39 pour cent et pour rester, j'ai besoin de 63 pour cent. Ca va être assez difficile, mais je crois que j'ai suffisament fait d'oeuvres et les gens vont reconnaître mon travail. Si non, bon, le président pourra choisir après ma révocation un préfet qui est de sa confiance."

 

Sebastián Ochoa, Pagina12, 10 mai 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-103915-2008-05-10.html

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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