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Argentine: le grenier et aussi le supermarché du monde Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
19-05-2008
L'Argentine produit des aliments pour une population douze fois plus grande que la sienne.

L'argentine produit 135 millions de tonnes d'aliments de base, quantité suffisante pour 450 millions de personnes. 91,7 pour cent de ce qui se produit est exporté, mais même ainsio les producteurs veulent augmenter les prix locaux.
L'argentine produit 135 millions de tonnes d'aliments de base, quantité suffisante pour 450 millions de personnes. 91,7 pour cent de ce qui se produit est exporté, mais même ainsio les producteurs veulent augmenter les prix locaux.
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En Argentine, on produit des céréales, des oléagineux et de la viande mais de la volaille, des oeufs, des légumes, des fruits, du sucre et du miel. De plus on pèche des poissons, des mollusques et des crustacés. Et la liste continue. Dans l'étendue géographie nationale se produisent des centaines de variétés d'aliments. (...) Página/12 a élaboré la carte de la production d'aliments de base du pays. Au total, cette année se produiront 135 millions de tonnes, une quantité suffisante pour nourrir 450 millions de personnes. C'est-à-dire qu'avec l'actuel niveau de production pourrait être approvisionné une population 12 fois plus grande que celle qui habite en Argentine. Mais dans le pays, il existe plus de deux millions de personnes qui ne peuvent pas consommer les nutriments indispensables. Reste en Argentine seulement 8,3 pour cent de la production, le reste est exporté. Bien que l'incidence des ventes locales soit minimale dans le résultat des grands producteurs, la hausse des prix internationaux des aliments a entraîné à la hausse les valeurs des comestibles locaux. C'est dans ce contexte que s'inscrivent la lutte pour les rétentions mobiles entre le Gouvernement et les chambres des entrepreneurs du secteur agricole.  Un Droit d'Exportation plus faible élèverait les prix locaux,   ce qui diminuerait la consommation interne en libérant un plus grand excédent pour exporter.

L'Argentine n'est pas un pays pauvre, c'est un pays injuste : la production de blé est suffisante pour élaborer un kilo de pain par jour pour chaque habitant. La productiopn laitière pour trois quarts de litre de lait par personne par jour. C'est-à-dire, beaucoup plus que le  nécessaire. Mais les chiffres de l'Indec (institut de statistiques) montrent que plus de deux millions d'argentins ne consomment ne consomment pas les nutriments indispensables et il y a des consultants privés, comme le sociologue du Conicet, Agustín Salvia, qui élève ce chiffre à cinq millions de personnes. Sergio Britos, licencié en nutrition et enseignant de l'Université de Buenos Aires, a expliqué à Página/12 que "l'Argentine produit l'équivalent de 26 000 calories quotidiennes par personne, mais seulement elle en consomme en moyenne 2 300. Avec l'excédent on pourrait nourrir 410 millions de personnes de plus", un peu moins que la population de l'Union Européenne.

La production de viande est suffisante pour la consommation d'un demi kilo quotidien par personne. On produit aussi la quantité suffisante pour que chaque argentin puisse manger un kilo de légume et un demi kilo de fruits par jour. Une première lecture invite à penser que devant une telle abondance d'offre, les prix des aliments devraient être bas. Mais ce n'est pas le cas. Depuis la moitié de 2007, le prix international du blé, du maïs, du soja et du tournesol - les quatre grains de plus grande incidence dans la corbeille alimentaire - ont augmenté en moyenne de 75 pour cent. Dans cette période, dans une des chaînes de supermarchés qui vise les classes populaires, le paquet d'un kilo de farine a augmenté de 117 pour cent; les pates de 116 pour cent; les oeufs de 58 pour cent et la viande a augmenté de 46 pour cent.

En mars 2002, Página/12 a présenté la première carte de la production d'aliments de base du pays, avec les mêmes caractéristiques que celle d'aujourd'hui. A ce moment, on produisait 99 millions de tonnes, qui quantité suffisante pour satisfaire les nécessités alimentaires de 330 millions de personnes. Six ans après, le pays peut alimenter encore 36 pour cent de personnes de plus. Cependant, le Ministère du Développement Social a augmenté les parties destinés à la distribution d'aliments gratuits entre 2006 et 2007 de 23 pour cent, pasant de 752 à 926 millions de personnes.Et selon une enquête réalisée par le ministère de la Santé, 32 pour cent des enfants âgés de moins de 12 ans du pays a du recevoir un type d'aide alimentaire pendant 2007. Dans le Grand Buenos Aires, 40,7 pour cent des enfants a reçu des aliments dans des cantines populaires, au collège ou chez eux. Et, comme dit plus haut, alors que dans le pays se  produit l'équivalent de trois quarts de litre de lait par personne, 29 pour cent des mineurs de deux ans a reçu du lait en poudre d'un plan alimentaire durant l'année écoulée. Ce chiffre monte à 51 pour cent dans le nord-est argentin et à 54 pour cent dans le nord-ouest.

Le pays produit une énorme quantité d'aliments, mais il  les vend à des prix de plus en plus éloignés des bourses populaire. Et donc pour cette raison ils ne terminent que sur les tables des habitants du pays qui peuvent se les payer. Dans la dernière décennie, les exportations de viande bovine ont augmenté de 92 pour cent. Les principaux acheteurs sont l'Allemagne, la Hollande, l'Italie et la Grande-Bretagne, des pays avec un revenu moyen par tête de 4000 dollars mensuels, dix fois plus que la moyenne locale. Depuis la sortie de la convertibilité, le prix du jeune taureau sur le Marché de Liniers a augmenté de 450 pour cent et le salaire moyen, de 152 pour cent. De toute façon, le prix du kilo de viande est très cher pour le consommateur argentin. Il est plus intéressant pour le producteur de l'exporter à trois dollars que de le vendre sur le marché interne.

Les spécialistes consultés par ce journal sont d'accord sur le fait que la production nationale d'aliments est non seulement importante en quantité, mais aussi en variété et qualité. L'Argentine est le premier exportateur mondial d'huile et de tournesol, le deuxième de maïs et d'arachide et le troisième de soja. Mais dans les dernières années il s'est transformé de plus en leader sur les marchés internationaux de miel, de poires et de citrons. Il avance aussi rapidement dans le ranking de ventes de myrtilles et de produits organiques. En peu d'années, il s'est converti en un joueur important sur le marché des volailles (...).

Quand ce journal a réalisé la première carte de la production en 2002, les champs produisait 72 millions de tonnes de grains dans 28 millions d'hectares. À l'intérieur de cette  même superficie, il alimentait aussi 50 millions de têtes de bétail. Actuellement, on utilise 30,3 millions d'hectares pour produire 32 pour cent de grains en plus. Et la production de viande, même avec une petite augmentation en quantité de têtes, a crû de 50 pour cent. Une augmentation semblable de la productivité, jointe au développement impressionnant des prix internationaux, ont fait que les exportations du secteur agricole et agroindustriel ont représenté 60 pour cent de celles de l'année passée et ont été responsables de 70 pour cent de l'augmentation des ventes externes de 2007 par rapport à 2006.

Au total, entre aliments primaires et manufacturés, l'année dernière année il a été exporté pour 28 milliards de dollars. La contre partie de ce boom l'offre l'Enquête Nationale de Nutrition du Ministère de la Santé, qui précise que "34,5 pour cent des enfants d'entre 6 et 72 mois souffrent d'une anémie pour avoir reçu une alimentation inadéquate". De plus, il  précise que "28 pour cent de ces enfants ne consomme pas la quantité suffisante de calcium, il manque du fer à 19,8 pour cent et de la vitamine A, pour consommer peu de viand, de légumes, d'oeufs et de produits laitiers".

Roberto Navarro, Pagina12, 18 mai 2008 .
Travail au noir dans les champs

Sur à peu près 1 300 000 ouvriers agricoles, seulement 325 000 sont déclarés, ce qui équivaut à ce que 75 pour cent travaille au noir, selon l'estimation du Registre National des Travailleurs Ruraux et les Employeurs. Le salaire moyen des travailleurs argentins en 2007 a été de 1 904 pesos (400 euros), mais les ouvriers ruraux se sont trouvés très au-dessous de la moyenne, avec 1 100 pesos. Mais selon des sources syndicales, les travailleurs au noir ont touché entre 550 et 800 pesos mensuels. Données auxquelles il faut ajouter l'exploitation infantile dans des zones rurales, où des milliers d'enfants  travaillent sans aller à l'école et sans salaire, puisqu'en général on ne paye que le chef de famille.

Dans le cas des plantations de soja, le travail au noir est plus critique. 50 199 travailleurs sont enregistrés et on estime qu'ils sont en réalité 300 000. Ce qui veut dire que seulement 17 pour cent des travailleurs sont déclarés.


Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
 
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