Menu Content/Inhalt
Accueil arrow Divers arrow Argentine: dénoncer les négoces de la police dans la prostitution et la drogue est dangereux
Argentine: dénoncer les négoces de la police dans la prostitution et la drogue est dangereux Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
06-06-2008

La Alameda (au départ assemblée, maintenant coopérative), depuis plusieurs années, dénonce la situation d'esclavitude (travail de 16 heures, hébergement au pied des machines, nourriture infâme, salaires pratiquement inexistants...) de travailleurs/euses, surtout d'origine bolivienne, qui sont "employé(e)s" dans des ateliers textile clandestins. Suite à ces dénonciations, plusieurs ateliers ont été fermés et des laintes ont été déposées contre des grandes marques de vêtements qui utilisaient ces ateliers en sous-traitance. Elle a aussi commencé un travail d'organisation de type syndicale et créé des ateliers textile autogérés. Amerikenlutte

Comme il est de connaissance publique, la Alameda au côté du MTE (Mouvement de Travailleurs Exclus, qui organise les cartoneros) a dénoncé un réseau de maisons closes et de centres de distribution de drogues qui fonctionnent non loin du Département Central de la  Police Fédéral. Nous avons réalisé une caméra cachée, une dénonciation devant l'organisme de Défense (Defensoria) du Peuple et un autre devant le Tribunal Fédéral. Hier soir, nous nous sommes mobilisés pour réaliser une fermeture symbolique de tous ces endroits devant la presque totalité des médias.

À l'heure où commençait la caravane d'escraches (dénonciations publiques) à ces endroits, dans le Parc Avellaneda, une centaine de propriétaires d'ateliers textile clandestins, plusieurs d'entre eux inculpés par la justice, menaient une féroce attaque contre le siège central de la Alameda, lors de laquelle ils ont détruit des portes et des fenêtres et sont même rentrés dans le local en provoquant des excès devant le regard complice de la commissariat 40. Quelques minutes après, ils se sont dirigés vers le local provisoire de notre organisation mais un appel opportun de la Defensoria du Peuple a empêché qu'ils ne le détruisent, après avoir énergiquement insisté auprès du  commissariat 40 à ce qu'il se protège le lieu, cependant celui-ci a été bombardé par des oeufs et des sacs d'ordures. 

Une fois la caravane d'escraches aux maisons closes, nous avons rapidement essayé de revenir à notre siège en raison des nouvelles qui nous parvenaient des voisins de la zone, mais des effectifs du Département Central de Police ont retenu le bus pendant plus d'une heure, tout en étant en communication avec le commissariat 40. Selon les témoignages des voisins, l'attaque a commencé à 19h20, exactement l'heure à laquelle commençait la caravane d'escraches dans le quartier de Monserrat et elle s'est prolongé jusqu'à 20h30, l'heure à laquelle a terminé l'activité. L'argument avancé a été de protester pour une présumée perquisition judiciaire dans un atelier esclavagiste durant laquelle ont été saisies des machines et arrêté les exploiteurs.
 
Le siège de la Alameda est gardé en théorie par le Tribunal Fédéral, puisque de là sont sorties des dizaines de dénonciations de témoins d'identité protégée contre des exploiteurs esclavagistes et grandes marques de vêtements. Il faut rappeler de plus qu'à la fin de 2005, la Alameda a dénoncé le commissariat 40 pour subornation en relation avec les ateliers textile clandestins, une raison par laquel le juge Oyarbide utilise la gendarmerie dans ses perquisitions. Hier soir, quand nous avons  demandé au sous-commissaire Lopez s'il savait que notre siège était sous garde du Tribunal Fédéral et pourquoi ils n'avaient rien fait, il a répondu de manière laconique : "oui, il est sous garde, mais pas sous celle du commissariat 40".

Ils n'ont pas attendu un jour, ni une semaine pour nous donner un message mafieux. À l'heure à laquelle nous dénoncions la complicité des policiers avec les réseaux de prostitution, ils détruisaient nos installations. Malgré le fait que nous avons averti les autorités du Gouvernement de la Ville de Buenos Aires que des attaques de cette nature pouvaient se développer et que nous avons prévenu le Tribunal Fédéral que la protection du local était nulle, le message mafieux s'est réalisé. Le message est très simple : si vous continuez à faire chier avec ces dénonciations, aujourd'hui c'est le local,  demain sera-ce un compagnon ? 

Gustavo Vera, président de la Coopérative la Alameda

Anred, 4 juin 2008.

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
< Précédent   Suivant >

Soutien !

Si vous voulez collaborer au site en proposant des traductions ou soutenir financèrement ce projet 100 % indépendant, merci de nous contacter !