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Argentine: chômeurs expulsés de la mairie de La Quiaca Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
08-06-2008
La police de la province de Jujuy (nord-ouest de l'Argentine) a expulsé les chômeurs qui avaient pris la Municipalité de La Quiaca pour réclamer de meilleures conditions sociales et alimentaires. L'augmentation des plans d'emploi de 150 à 500 pesos (de 30 à 90 euros), plus des aliments pour leurs cantines populaire, l'extension du réseau d'eau potable, la réalisation d'améliorations dans les chemins et la réincorporation de travailleurs à l'intendance, entre autres revendications. L'expulsion a fait sept blessés.
Après l'expulsion, les manifestants sont restés sur la place de La Quiaca, faisant une grève de la faim. Le commissaire Nicolas Paredes a confirmé qu'il y a un mandat d'arrêt contre le prêtre Jesús Olmedo, qui a prit la tête des protestations de la multisectorielle et d'autres personnes.

Le prêtre et son frère, l'évêque de Humahuaca, Pedro  Olmedo, ont participé à la mobilisation par laquelle ils cherchaient à ce que le maire Daniel Suárez, du Parti Justicialiste (péroniste), traite les demandes, mais l'intendant porté plainte et le juge Jorge Alvarez Prado a ordonné l'expulsion.

L'évêque a été une des personnes affectées par les gaz lacrymogènes, tandis que Jesús Olmedo a reçu deux balles de gomme. Dans l'après-midi, le prêtre s'est installé avec une tente sur la place, rejoignant la grève de la faim.

Les revendications sont impulsées par des organisations réunies dans une multisectorielle. "C'est une zone défavorable en ce qui concerne le climat et la terre; ici il n'y a pas d'industries et le chômage atteint 40 pour cent. L'inflation supplémentaire due au conflit entre le Gouvernement et les agriculteurs a plus touché les plus défavorisés; c'est pour cela que nous demandons que soit déclarée l'urgence sociale et alimentaire", a dit Elio Molina, de la Corriente del Pueblo. Molina a ajouté que la multisectorielle est ample et additionne différentes revendications, de l'approvisionnement en aliments aux améliorations des chemins ou l'installation d'égoûts, en passant par le chauffage dans les écoles.

Après l'opération policière, le gouverneur de la province de Jujuy, Walter Barrionuevo, s'est adressé aux médias à l'occasion du Jour du Journaliste. Il a assuré que lors de l'expulsion, "il n'y a pas eu de répression mais des coups et de la lutte parce que les gens n'étaient pas disposés à sortir si facilement". Barrionuevo a aussi soutenu que "la situation est contrôlée". Cependant, Jesús Olmedo a critiqué le gouverneur pour "minimiser ce qui s'est passé à La Quiaca". "La faim, le chômage, l'absence de des enfants ne doivent pas être minimisés", a-t-il dit en  réplique.

Quelques jours plus tôt, l'évêque Pedro Olmedo et les prêtres de la région ont écrit un document intitulé "Et la pauvreté: pour quand?", dans lequel ils ont exprimé leur "grave préoccupation pour la grave situation de pauvreté, de chômage et d'abandon en général que subit la plupart des gens au nord de la province de Jujuy et dans les vallées de la cordillère de Salta". Le document réclamait une solution pour "le problème dit des champs (le conflit agriculteurs-gouvernement)"; mais avertisait que "l'arbre nous empêche de voir le bois".

Laura Vales, Pagina/12, 07 juin 2008 .

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
 
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