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Bolivie: les Etats Unis accordent l'asile politique à un assassin Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
08-06-2008
Dans le milieu politique, Carlos Sanchez Berzaín était surnommé "Chulupi", le mot guarani avec lequel les boliviens désignent le cafard. Quand il s'est converti en ministre de la Défense de Gonzalo Sanchez de Lozada, ils l'ont surnommé le "Renard". Avec les vertus de ces deux êtres vivants, Sanchez Berzaín a obtenu que les États-Unis le nomme "politique persécuté" du gouvernement d'Evo Morales. Il échappe  ainsi au procès pour la mort de 68 personnes dans la  "Guerre du gaz" de 2003, quand les organes de sécurité ont tué ceux qui manifestaient contre le gouvernement dont il faisait parti.
 
Depuis son exil à Miami, Sanchez Berzaín a soutenu que ce qui est arrivé en octobre 2003 a été "délibérément planifié,  exécuté et impulsé par Evo Morales, avec le financement du président vénézuélien, Hugo Chávez, et avec la technologie subversive des Cubains". L'avocat qui lui a conçu l'asile politique, Gregory Craig, est conseiller en politique internationale du candidat présidentiel démocrate, Barack Obama. Les organisations qui recherchent la justice ont affirmé que la manoeuvre peut retarder son extradition pour des mois ou des années.

L'année dernière, le Ministère public Général de la Bolivie a accusé devant la Cour Suprême de Justice Sanchez de Lozada, Sanchez Berzaín et Jorge Berindoagüe -ex-ministre des Hydrocarbures- pour les délits de génocide en octobre 2003. Après le massacre, tous ont fui aux États-Unis. "J'ai l'asile politique aux États-Unis parce que je suis un homme politique persécuté. J'ai tout démontré, c'est pour cela que j'ai ce statut social", a dit l'ex-ministre de la Défense. Rogelio Mayta, représentant légal du Comité Impulseur des Responsabilités contre Gonzalo Sanchez de Lozada et ses collaborateurs, a dit à PáginaI12 que les documents présentés par Sanchez Berzaín pour démontrer qu'il a besoin de l'asile "sont des rapports souscrits par l'ex-ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie, David Greenlee, où il veut montrer que Sanchez de Lozada a été renversé par un vrai complot dans lequel auraient travaillé de manière coordonnée Felipe Quispe et Evo Morales".

Sanchez Berzaín met toute occasion à profit pour dire que, en réalité, le responsable des 68 morts et des 400 blessés est son persécuteur, Evo Morales. Pour Mayta, il s'agit d' "une stratégie juridique et médiatique qui lui permet de soutenir son asile. De plus, ce serait très inconfortable pour lui d'accepter que ceux qui le poursuivent soient des centaines de victimes, de veuves et d'orphelins". L'ex-ministre a dit que son asile lui a été  donné il y a un an. Selon Mayta, le réfugié a tiré avantage de la lenteur du Pouvoir Judiciaire, qui n'a toujours pas fixé de date au commencement du procès. "Nous ne pouvions pas attendre autre chose de la part des  États-Unis que de protéger Sanchez de Lozada", a-t-il dit.

L'Ambassade des États-Unis en Bolivie a dit qu'elle émettra un communiqué sur le sujet. Depuis le Palacio Quemado, le président Morales a fait "une demande très respectueuse : il n'est pas possible que le gouvernement des États-Unis soit le protecteur de délinquants, de gens qui ont fait beaucoup de dommage non seulement à la Bolivie mais à l'Amérique latine". Et il a indiqué : "Nous respectons les différences programmatiques, idéologiques et culturelles des gouvernements. Mais on ne peut pas pardonner que des gens qui font des dommages à la patrie et à l'être humain soient protégés par un gouvernement ".

L'avocat des victimes a dit que maintenant "impulser une extradition avec succès va nous demander encore plus de travail. Cela peut durer des mois et même des années". De plus, d'autres impliqués, des ex-ministres et l'ex-président  Sanchez de Lozada peuvent suivre les pas de Sanchez Berzaín.

Santa Cruz de la Sierra, Sebastián Ochoa, Pagina/12, 07 juin 2008 .

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
 
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