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Bolivie: 20 000 personnes attaquent l'ambassade des Etats-Unis Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
11-06-2008

Avec les poings en hauteur, plus de vingt mille boliviens ont cerné hier l'Ambassade des États-Unis à La Paz et ont essayé de prendre l'édifice par la force. La consigne était une unique : "Justice, justice, justice". Les mouvements aymaras de El Alto se sont mobilisés très tôt dans la capitale pour répudier l'asile politique que le gouvernement des États-Unis a accordé à Carlos Sanchez Berzaín, la main droite de l'ex-président Gonzalo Sánchez de Lozada et un des principaux responsables , selon la Justice bolivienne, des morts de 68 personnes lors du dénommé Octobre Noir (Guerre du gaz).

 

Malgré les critiques réitérées des mouvements sociaux contre les politiques étasuniennes dans le pays, hier c'était la première fois que l'ambassade nord-américaine a été la cible d'une manifestation massive. Avant que les manifestants arrivent au siège diplomatique, un cordon policier de 200 effectifs et deux camions antiémeutes défendaient l'édifice.

"Nous voulons que la police se retire, nous n'assumons pas la responsabilité s'il y a un affrontement, parce que nous pouvons brûler l'ambassade", prévenait dans l'après-midi Edgar Mora, dirigeant de l'organisation radicale Comité Civique Populaire, une organisation proche du MAS.

Les manifestants étaient décidés à prendre l'ambassade et à baisser le drapeau étasunien qui flambe dans le milieu de la cour. On voulait nous venger pour la décision de Washington d'octroyer l' asile politique à l'ex-ministre de la Défense Sanchez Berzain. Cela fait plusieurs mois, le gouvernement d'Evo Morales et la Cour Suprême essaient d'obtenir l'extradition de Berzaín et son ancien chef, Sanchez de Lozada. Les deux se sont réfugiés aux États-Unis après avoir fui au milieu de la nuit et après avoir abandonné le gouvernement. Derrière eux ils laissaient 68 morts et une crise politique.

Les familles des victimes de ce fatidique octobre 2003 ont demandé hier justice. Au cri de : "Bolivie libre OUI,  colonie yankee NON!", des milliers de manifestants se sont affrontés à la police, qui a répondu avec des coups et des gaz lacrymogènes. Le bilan, à l'heure du bouclage de cette édition, était de trois blessés. Dans la nuit, quand la situation s'était calmée, l'ambassade a diffusé un communiqué remerciant la protection de la police et  désirant que les relations entre les "deux peuples" s'améliore vite (sic).

Pagina/12 (Argentine), 10 juin 2008.

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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