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Argentine: appel au Parlement pour alléger la crise et mobilisation en soutien au gouvernement Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
18-06-2008

L'ex-président et époux de l'actuelle mandataire, Nestor Kirchner, a accusé d' "extorsion" les agriculteurs et a inculpé les médias d'encourager les protestations. Aujourd'hui un rassemblement en soutien à la démocratie et au gouvernement est organisé Place de Mai. 

Quand résonnent encore les échos du dernier cacerolazo dans différentes villes argentines contre le Gouvernement de Cristina Fernandez de Kirchner, la présidente argentine a voulu baisser la tension que le pays vit avec l'annonce qu'elle enverra au Parlement un projet de loi sur l'augmentation des taxes sur les exportations de soja qui a déclenché le conflit avec le "campo" (la campagne), comme le demandaient les organisations agricoles.

"Je veux donner à cette décision plus de contenu institutionnel et démocratique", a proclamé la mandataire hier, dans un message à la nation retransmis à tout le pays par radio et télévision. "Aujourd'hui nous allons donner plus de démocratie à la démocratie, plus d'institution aux institutions", a ajouté Fernandez, qui cède ainsi à une des demandes des producteurs agricoles, qui réclamaient l'intervention du Législatif depuis des semaines.

Malgré le "geste" de la présidente, il est très probable que la formalité parlementaire n'introduise pas de changements significatifs dans la mesure adoptée par le Gouvernement parce que le Frente para la Victoria (péroniste) qui l'a portée au pouvoir a une majorité dans la Chambre des Députés et au Sénat. De fait, l'opposition a échoué déjà quatre fois dans ses tentatives d'habiliter des séances spéciales dans le Parlement pour discuter les impôts aux exportations de grains.

Selon la Constitution argentine, le Législatif a des compétences exclusives en matière de fixation d'impôts, bien que le Congrès les ait déléguées à l'Exécutif après la grave crise économique qui a éclaté fin 2001 et qui a fini avec le gouvernement de Fernando de la Rúa.

Réactions
 
Les premières réactions des producteurs agricoles à  l'annonce de la présidente ne se s'ont pas fait attendre. "Nous avons attendu 95 jours pour faire quelque chose de bon", a dit Ricardo Buryaile, vice-président des Confédérations Rurales Argentines (CRA), qui a rappelé que les organisations agricoles ont récolté un million de signatures en demande de l'intervention du Parlement dans le conflit.

Pour le dirigeant rural Alfredo de Angeli, qui est devenu populaire dans ce conflit par les coupures sur la route du Marché Commun du Sud (Mecosur) dans la localité frontalière de Gualeguaychú, "aujourd'hui a été ouvert un pièce démocratique".

Les Kirchner, "en défense de la démocratie"
 
Cependant, l'opposition se montre cauteleuse sur la décision de Cristina Fernandez, qui a mis à profit le message dirigé à la nation pour inviter les argentins à se rendre demain sur la Place de Mai, en face de la Maison de Gouvernement, à seconder l'acte convoqué par son mari et ex-président Nestor Kirchner (2003-2007), actuel leader du péronisme, en soutien à la politique officielle.

L'acte a été organisé "en défense de la démocratie" et  contre aucun collectif, a dit aujourd'hui l'ex-mandataire et mari de l'actuelle présidente, qui a convoqué une conférence de presse inhabituelle (durant tout son mandat, il n'en a jamais célébré) à Buenos Aires pour défendre la gestion de sa femme dans le conflit qu'elle maintient  avec le secteur agricole qui a plongé l'Exécutif dans la pire crise politique depuis le crack économique de 2001.

Kirchner a accusé de "extorsion" les organisations agricoles et de réaliser des "procédés autoritaires et antidémocratiques".

Accompagné par la direction du péronisme et peu de temps avant que la propre Fernandez ne prononce son discours, Kirchner a refusé  l'existence d'un monstre à deux têtes ("bicefalia") en Argentine, comme quelques analystes et médias  locaux le dénoncent et, pour si quelqu'un avait un doute, a dit que "Cristina est la présidente".

Dans sa condition de leader du gouvernant Parti Justicialiste (péroniste), Kirchner a attribué une bonne partie de la faute de l'actuelle situation à la presse, à ces "médias qui travaillent en coordination pour soutenir" les protestations. Dans son opinion, il s'agit d'une "tentative médiatique d'user le plus possible" son épouse.

Les dards de Kirchner se sont aussi dirigés au mouvement critique dont l'ex-président Eduardo Duhalde (2002-2003) prend la tête à l'intérieur du péronisme : "Il nous semble très bien qu'en Argentine naisse une nouvelle droite, mais non la vieille droite putschiste et déstabilisatrice qui insiste avec les vieilles pratiques", a-t-il dit en référence aux voix critiques à l'intérieur du péronisme qui profitent de la grève "del campo" pour forcer la chute de l'Exécutif.

El Pais, 18 juin 2008.

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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