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Bolivie: climat politique de plus en plus tendu Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
08-08-2008

Evo Morales n'a pas pu se rendre à Sucre et à Trinidad, et l'auto de ministre de gouvernement a été la cible de coups de feu. 

Violence et barrages de routes avant le référendum de dimanche.

Avec les préfets en grève de la faim et les miliciens des comités civiques bloquant routes et aéroports, l'opposition au gouvernement d'Evo Morales vise à délégitimer le référendum révocatoires qu'elle a elle même impulsé au Sénat.

Le climat politique ne cesse de se tendre dans ce pays alors qu'il manque trois jours pour le référendum révocatoire. Là le sort du président Evo Morales sera défini et celui de huit préfets, six opposants à son gouvernement. Hier, le Jour de l'Indépendance, le président a fait un rapport de gestion depuis le balcon du Palais Quemado, devant des milliers d'auditeurs sur la place Murillo. Pour la première fois en 26 ans de démocratie, un mandataire ne passe pas cette date historique à Sucre, capitale de la république, ville dont l'entrée de Evo est interdite par le comité civique et la préfecture de Chuquisaca. Comme mardi à Tarija, hier, Morales n'a pas pu se présenter dans le Beni parce que les civiques ont essayé de prendre l'aéroport de sa capitale, Trinidad. La nuit antérieure, dans cette ville, la voiture du ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana a été la cible de tirs. Ainsi s'était terminée la journée dans laquelle deux mineurs ont été assassinés sur un blocage de la route Oruro - La Paz. Dans son message, Evo n'a pas évoqué ce sujet et a seulement fait ressortir les réussites économiques de deux ans et demi de présidence.

Il n'a pas oublié ses opposants, les "chers préfets" de la Demie-lune (Beni, Pando,  Santa Cruz, Tarija, Cochabamba et Chuquisaca), ceux qui "se soumettent à l'empire, mais ne veulent pas se soumettre au peuple".

Depuis le balcon, Morales a dit que "certains anti patrie, égoïstes, essaieront de freiner ce processus de changement. Je veux leur dire que la démocratie s'approfondi, avance". Et il leur a rappelé que "ils demandaient un référendum, maintenant ils ne veulent pas. N'attentez pas contre la voix du peuple, nous nous soumettrons au peuple, qu'il nous juge".

Selon des enquêtes, dimanche, l'aymara serait ratifié par 59 pour cent de l'électorat, cinq points de plus que dans les élections de 2005. Des préfets, celui de Cochabamba, Manfred Reyes Villa, de LaPaz, Jose Luis Paredes et du Pando,  Leopoldo Fernandez ont de sérieuses possibilités de partir. Sont en doute, les préfets du Mouvement Au Socialismo (MAS), Alberto Aguilar (Oruro) et Mario Virreira (Potosí). Les seuls préfets certains d'etre reconduits sont celui de Santa Cruz, Ruben Costas - avec 74 pour cent de Oui-, celui du Beni, Ernesto Suarez et de Tarija, Mario Cossio.

Certains, c'est une manière de le dire, parce que le Ministère public Général de la Nation a demandé hier une permission au Congrès pour commencer un procès de responsabilités contre le préfet de Tarija, Mario Cossio et son oncle, l'ex-préfet Adel Cortez, pour les délits de contrats nuisibles à l'État et conduite antiéconomique. Le "gouvernement autonome" aurait acheté de manière irrégulière plusieurs générateurs électriques qui n'ont jamais fonctionné pour plus d'un million de dollars.

Un autre préfet sous enquête est Jose Luis Paredes, de La Paz, son épouse et son fils qui à travers d'une supposée Fondation Union et Solidarité ont déposé dans une banque d'Espagne 1,7 millions de dollars. Le préfet de Santa Cruz, Costas, est aussi inculpé pour l'organisation du référendum du statut autonome du 4 mai, qui a coûté à l'État 200 000 dollars.

Suivant l'exemple du préfet du Pando, hier le cruceño s'est joint aux grèves de la faim pour que le gouvernement rende aux départements les 30 pour cent de l'Impôt Direct sur les Hidrocarbures qu'il leur a retirés. Avec cet argent, Morales a créé le Revenu Dignité, un bon de 200 boliviens (30 dollars) mensuels pour les personnes âgées.

Costas a parlé du conflit à Oruro qui a fait deux morts, Hernan Montero et Miguel  Alegre : "Ce sont les actes d'un dictateur déguisé en démocrate dont la seule  chose qu'il fait est d'encourager l'affrontement entre boliviens. Je me sens frustré, gêné et mal pour la mort de ces mineurs aux mains de la police, qui obéit au président".

Le jour des morts s'est terminé par des menaces contre le ministre de la Présidence, dont le véhicule a reçu deux tirs dans les vitres. A ce moment, Quintana était réuni avec des militaires pour coordonner la présence d'Evo hier à Trinidad, qui n'a pas été possible parce que cent membres du Comité Civique de Beni ont voulu prendre l'aéroport.

Pour le ministre, "ces forces qui étaient habituées à opérer en absence de l'État et à usurper le pouvoir populaire aujourd'hui se voient pratiquement assiégées par une conscience citoyenne qui a décidé de repousser la gestion du préfet (Suarez). C'est la réaction qui s'est manifestée à Trinidad avec cet attentat criminel ".

Depuis son lit de jeûne, Suarez a dit que le gouvernement se réalise un "auto-attentat", il  veut faire un rideau de la fumée pour cacher ses meurtres d'Oruro".

Aguilar, préfet d'Oruro, a signalé hier que "des forces occultes du modèle néolibéral conservateur essaient de freiner ce référendum au travers des comités civiques et la mal  appelée Demi-lune. Mais ce processus démocratique est imparable et le moment de l'approbation de la nouvelle Constitution approche", texte détesté par l'opposition au MAS.

Dans son rapport de gestion, le président a évalué que "la Bolivie va par un bon chemin", puisque la nation a 7,5 milliards de dollars de réserves internationales. "Maintenant nous sommes un pays viable, de confiance qui a comme beaucoup et a espoir", a-t-il dit. Il a fait remarquer que le pays croît à un inédit 6,1 pour cent par an et que durant ses deux ans de mandat, il a remis aux préfectures 33 milliards de dollars, tandis que dans les 12 années antérieures, elles en avaient seulement reçu 30.

Sebastián Ochoa, Pagina/12, 07 août 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-109181-2008-08-07.html

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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