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Bolivie: interview du leader de l'opposition à Morales à la veille du référendum révocatoire Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
10-08-2008

Cela fait une semaine qu'il n'apparaît pas dans les actes de campagne et à la télévision. Jorge "Tuto" Quiroga, l'ex-président et leader de l'opposition qui a rendu possible l'approbation du référendum révocatoires en Bolivie, semble avoir disparu au milieu de la crise politique et des critiques de ses compagnons.

Cette semaine un député et deux constituants ont rompu avec son parti, Podemos, en raison du "manque de patriotisme" que Tuto aurait démontré après avoir convenu du référendum avec le gouvernement d'Evo Morales.

En dialogue exclusif, le leader de la plus grande force de l'opposition dans le Congrès a défendu sa décision. "En situant le révocatoire dans le débat politique, les possibilités d'imposer le texte constitutionnel ont considérablement diminué", a-t-il expliqué. Fidèle à son discours, Tuto n'a pas remis en cause les politique sociales du gouvernement de Morales et les changements de fond de la nouvelle Constitution (qui doit être soumise à référendum), mais il a déchargé toute son artillerie contre le président vénézuélien Hugo Chavez. Il l'a accusé de contrôler le gouvernement bolivien, les pays voisins et même l'OEA (Organisation des Etats Américains).

- Le référendum révocatoire va-t-il résoudre quelque chose ou va-t-il ajouter plus d'éléments de conflit en Bolivie ?

- le référendum est une des phases de plus d'une longue bataille contre un projet totalitaire, sous l'influence de Hugo Chavez et qui, suivant sa recette, veut s'imposer avec une Constitution centraliste, qui annihile la propriété privée, détruit la liberté d'expression, décompose et détruit toutes les institutions boliviennes pour se perpétuer au pouvoir.

- Pourquoi Podemos, son parti, a-t-il appuyé la convocation à ce référendum au milieu du polémique processus d'élaboration d'une nouvelle Constitution ?

- Nous l'avons fait pour une décision politique. Pour que ne s'impose pas une  Constitution qui pouvait envoyer mon pays, la Bolivie, au fond d'un puits pour les vingt ou vingt-cinq prochaines années. En situant le révocatoire dans le débat politique, les possibilités d'imposer le texte constitutionnel ont considérablement diminué. Je ne dis pas que c'est impossible mais il est très difficile, quoi qu'il arrive dans les résultats du référendum.

- Mais ne peut-il pas se passer le contraire et que s'accélère l'approbation du texte constitutionnel si Morales se sent appuyé dans les urnes ?

- C'est insensé que le gouvernement pense essayer d'imposer sa Constitution. Il est clair qu'après dimanche, nous allons devoir nous asseoir avec le gouvernement, ceux qui avons lutté pour les autonomies (départementales), avec les préfets qui personnalisent cette aspiration, et l'opposition représentée dans le Congrès pour rechercher un pacte constitutionnel, autonome et avec inclusion sociale. Cela, si le gouvernement réagit avec mesure et cesse d'écouter et de se soumettre à Chavez.

- Combien de pouvoir attribuez-vous au président du Venezuela en Bolivie ?

- La Bolivie est un satellite pur, absolu et complet du modèle chaviste, et c'est  triste de le dire. Comme l'est le gouvernement du Nicaragua, comme l'Équateur, plusieurs pays des Caraïbes et comme va l'être le gouvernement du Paraguay, lamentablement. Ce sont des pays "pétro-achetés" et dominés. Ensuite les pays sont "pétro-hypothéqués" comme l'Argentine, et ces "pétro-nécessiteux" des Caraïbes qui requièrent de pétrole. Avec le baril de pétrole à 120 dollars, il contrôle même l'OEA et son secrétaire général. Le pouvoir de Chavez est si grand qu'attendre que la "communauté internationale" réagisse, c'est comme demander des poires à l'orme.

J. Marirrodiga et M. Azcui, El Pais de Madrid. Spécial pour Página/12, 09 août 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/subnotas/109331-34494-2008-08-09.html

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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