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Argentine: les suspects de toujours Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
06-09-2008

Hier matin était un jour normal sur la ligne Sarmiento de TBA (transport de Buenos Aires) : des trains remplis de passagers, des retards, les wagons branlants, etc.. A Castelar, une formation se retrouve paralysée pour des problèmes techniques. Rien d'inhabituel. Les passagers, après ne pas avoir reçu d'informations commencent à s'impatienter. Après avoir attendu plus d'une heure dans le train, arrêté entre les stations Ituzaingo et Castelar, indignés, commencent à descendre sur les voies.

Pendant ce temps, dans la station de Merlo, un autre groupe de personnes commencent un incendie des wagons de l'autre formation. Deux heures après le début des incidents, les chaines de télévision annoncent les faits comme : "Folie collective". "La police n'apparaît pas". Impatients, elles commencent à réclamer une répression. Pour les grands médias, ce n'était plus important de montrer les terribles conditions dans lesquelles les usagers voyagent et encore moins d'interroger les gens pour qu'ils expliquent la colère qu'ils accumulent jour après jour. A la mi journée se déploie la police à proximité des deux stations (Merlo et Castelar). 110 policiers de la Fédérale et de la province de Buenos Aires, 13 cars. Commence immédiatement la répression, les balles de gommes, les gaz et les coups à tout le monde. Le bilan est de plus de 10 personnes arrêtées, 8 blessés (dont une enfant).
 
Peu de temps après avoir libéré les voies, ont commencé les accusations de la part des chefs de la police: "C'était préparé". "Cela a été prémédité". "C'était un sabotage". "Violence organisée". "Il y a eu des infiltrés de Quebracho et du PO". Peu à peu, ils ont monté l'opération de presse qui servira à soutenir les dires du gouvernement. Les médias massifs transmettaient et retransmettaient le discours officiel, émané du gouvernement National et de l'Entreprise TBA.

Los sospechosos de s...

 
Quelques heures plus tard, en conférence de presse, le ministre de la Justice, Anibal Fernandez, auprès du ministre de la sécurité de la province de Buenos Aires, affirmait que ceux qui avait tout commencé étaient des militants identifiés avec le parti de Pino Solanas, avec Quebracho, le Parti Ouvrier (PO). Fernandez les a accusé  d'avoir saboté le système des freins et d'avoir provoqué l'incendie des wagons pour empêcher que le service soit rétablit. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement, devant la réaction de ras le bol des passagers, accuse des membres d'organisations de gauche de s'infiltrer et de provoquer des incidents. En 2005, dans la station de Haedo, ils ont aussi recouru à la même accusation après une révolte identique. A cette occasion, Fernandez avait accusé des activistes de gauche. La répression avait fait 113 détenus et 22 blessés. Six d'entre eux ont passé 6 mois en prison et l'un, Roberto Canteros, un an et 7 mois, accusé du vol de l'arme d'un policier qui n'a jamais été présent sur les lieux des faits.

À ces événements, nous devons ajouter ceux survenus en mai 2006 dans la station Constitution, dans la capitale, quand à 600 mètres de la station, une formation s'est arrêtée en bloquant le départ d'autres trains. La colère des usagers s'est exprimé en brûlant les guichets, les bureaux et la délégation de la police ferroviaire. L'intervention de la garde d'infanterie qui a tiré des gaz et des balles de gomme n'avait rien fait de plus que d'exacerber la violence et la multitude l'a affrontée à coup de pierres. Résultat : 21 blessés et 16 détenus (parmi eux deux mineurs), le discours officiel a été un calque de celui de 2005, encore une fois des "infiltrés d'organisations de gauche". 

Quelques données officielles montrent que les Trains Buenos Aires (TBA) transportent 35 pour cent du total des usagers de trains dans la banlieue de Buenos Aires. Les propriétaires de TBA et aussi du groupe Plaza, formé par des bus de moyenne et longue distance et par dix lignes urbaines de la ville de Buenos Aires, sont les Cirigliano. L'Association Argentine du Budget (ASAP) a informé qu'au début du mois d'août, le Secrétariat de Transport a réparti 2,7 milliards de pesos (600 millions d'euros), 71 pour cent de plus qu'en 2007. L'Audit Général de la Nation (AGN) a produit un rapport le 12 mars où il mentionnait que l'entreprise TBA ne respectait pas les  conditions requises de base au niveau de l'accès aux trains, de sécurité et de maintenance, cependant cela n'a pas empêché qu'elle recoivent de la part du gouvernement autour de 12 millions de pesos, qui s'ajoutent aux 128 millions reçus entre 2005 et 2006 en concept de subventions.

Pour le gouvernement national, c'est plus facile d'inculper de supposés "violents de gauche" que de responsabiliser les entreprises du service indigne qu'elles prêtent. Cela lui sert à dévier aussi l'attention sur le fait que ces entreprises consessionnaires des chemins de fer - et celle ci en particulier - continuent de recevoir des millions de subventions sans offrir un service de qualité.

Encore une fois, le ministre de l'Intérieur monte une grande opération de presse, similaire à celle articulée sur les meurtres de Maximiliano Kosteki et de Dario Santillan en juin 2002 lors du massacre d'Avellaneda (accusation d'infiltrés de gauche qui avaient provoqué la police, NdT). Encore une fois, comme les autres, ce gouvernement tente de criminaliser la protestation sociale. 

www.argentina.indymedia.org
05 septembre 2008.

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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