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Bolivie : "le gouvernement ne va pas négocier les morts" Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
16-09-2008

Début du dialogue entre l'exécutif bolivien et la Demie-Lune.

Le vice-président Alvaro Garcia Linera a clairement annoncé que le préfet Fernandez devra assumer la responsabilité pour la partie de chasse à l'homme dans le département de Pando. Les dirigeants de l'opposition ont décidé de lever les barrages dans leurs départements.

Avec les dents serrées, le gouvernement national et le Conseil National Démocratique (Conalde) continuaient hier soir le dialogue qui devrait conduire à une "grande réconciliation nationale", selon Mario Cossio, préfet qui représente le groupe d'opposants dans le Palais Quemado. Gênés par l'état d'urgence à Pando, les civiques et les autorités de la Demie-Lune (Santa Cruz, Beni, Pando, Tarija et Chuquisaca) mettent chaque espace à profit dans les médias pour accuser le gouvernement du massacre d'au moins 30 paysans dans le département amazonien. Comme si ils s'étaient mis d'accord, ils justifient les meurtres avec la même phrase : "Le gouvernement a donné des armes" aux assassinés. La Demie-Lune a ressenti la militarisation de Pando comme une attaque personnelle, raison pour laquelle elle avait repoussé la continuité du dialogue jusqu'à hier, quand elle a confirmé sa présence. Avant de commencer, le délégué tarijeño a du écouter les déclarations du vice-président, Alvaro Garcia Linera, à "l'opinion publique, qui doit savoir que le gouvernement ne va pas négocier les morts, le gouvernement ne va pas négocier la responsabilité pénale et criminelle des massacreurs, des assassins".
 
"Je viens avec l'espérance et le désir que nous puissions construire des accords et un pacte national qui rende la tranquillité, la certitude et la paix. Dans un moment aussi difficile pour le pays, il y a des signes de volonté de dialogue, d'avancer encore plus en levant les barrages", a dit Cossio en arrivant à la réunion. Hier dans l'après-midi, les dirigeants de la Demie-Lune ont décidé de lever les cinquante points de blocage de leurs départements. La crainte de désapprovisionnement de combustibles et d'aliments a disparu. Quand il a fait l'annonce, le président du Comité Pro Santa Cruz, Branko Marinkovic, a précisé que les édifices publics pris, saccagés et dans quelques cas incendiés par cette organisation ne seront pas rendus "parce qu'ils sont maintenant entre les mains de Santa Cruz".
 
Quand le leader civique a terminé son discours, les autonomistes sont allés comme de bons chrétiens à l'église de la place 24 de Septiembre pour prier pour les assassinés de Pando et pour demander la fin de la violence. Sonia Brito, présidente de l'Assemblée Permanente pour les Droits de l'homme (APDH) de La Paz, ne savait pas si rire ou pleurer : "la Demie-Lune appelle-t-elle à la paix, quand durant les derniers jours elle s'est consacrée à l'exercice de la violence ? Ils demandent que les organisations de défense des Droits de l'Homme fassent un appel à la paix. Bien sûr que nous le faisons mais avec justice et enquête sur les coupables de ce massacre".
 
Pour Brito, le soudain drapeau blanc du Conalde obéit au fait qu'il s'agit d'un "moment de réaction en chaîne des organisations populaires, qui avaient été silencieuses. Il y a une indignation mesurée très grande. On assassine des gens parce qu'ils sont "colla" (indigènes), pour venir de l'Occident du pays (1). A l'APDH nous pensons que la décision de dicter l'état d'urgence a été appropriée. Il aurait même fallu le décréter avant. Nous avons des informations sur l'existence de civils armés dans d'autres parties du pays, et donc un massacre de ce type peut se répéter si l'Etat n'intervient pas". L'APDH sera une des organisations qui entreront dans les municipalités de Filadelfia et El Porvenir pour enquêter sur le massacre.
 
Dans la réunion d'hier soir, le président Evo Morales n'a pas participé, au moins pas au début. Selon Linera, sa présence était conditionnée à la signature d'un "premier document" qui consigne que les coupables de la violence dans la Demie-Lune seront sanctionnés. "Les actes criminels ne se négocient pas. Ces personnes qui attentent contre les services énergétiques du pays auront leur  sanction. Les assassins, les massacreurs, seront poursuivis, jugés et emprisonnés. Cela n'est pas en débat", a dit Linera.
 
Et il s'est référé au préfet de Pando qui selon le gouvernement est au Brésil : "Monsieur Fernandez est responsable de la mort de plus de deux dizaines de boliviens et il doit assumer sa responsabilité devant la Justice. Les assassins ne sont pas des interlocuteurs valables pour le gouvernement. Avec les dents serrées, le gouvernement national et le Conseil National Démocratique (Conalde) continuaient hier soir le dialogue qui devrait conduire à une "grande réconciliation nationale", selon Mario Cossio, préfet qui représente le groupe d'opposants dans le Palais Quemado. Gênés par l'état d'urgence à Pando, les civiques et les autorités de la Demie-Lune (Santa Cruz, Beni, Pando, Tarija et Chuquisaca) mettent chaque espace à profit dans les médias pour accuser le gouvernement du massacre d'au moins 30 paysans dans le département amazonien. Comme si ils s'étaient mis d'accord, ils justifient les meurtres avec la même phrase : "Le gouvernement a donné des armes" aux assassinés. La Demie-Lune a ressenti la militarisation de Pando comme une attaque personnelle, raison pour laquelle elle avait repoussé la continuité du dialogue jusqu'à hier, quand elle a confirmé sa présence. Avant de commencer, le délégué tarijeño a du écouter les déclarations du vice-président, Alvaro Garcia Linera, à "l'opinion publique, qui doit savoir que le gouvernement ne va pas négocier les morts, le gouvernement ne va pas négocier la responsabilité pénale et criminelle des massacreurs, des assassins".
 
"Je viens avec l'espérance et le désir que nous puissions construire des accords et un pacte national qui rende la tranquillité, la certitude et la paix. Dans un moment aussi difficile pour le pays, il y a des signes de volonté de dialogue, d'avancer encore plus en levant les barrages", a dit Cossio en arrivant à la réunion. Hier dans l'après-midi, les dirigeants de la Demie-Lune ont décidé de lever les cinquante points de blocage de leurs départements. La crainte de désapprovisionnement de combustibles et d'aliments a disparu. Quand il a fait l'annonce, le président du Comité Pro Santa Cruz, Branko Marinkovic, a précisé que les édifices publics pris, saccagés et dans quelques cas incendiés par cette organisation ne seront pas rendus "parce qu'ils sont maintenant entre les mains de Santa Cruz".
 
Quand le leader civique a terminé son discours, les autonomistes sont allés comme de bons chrétiens à l'église de la place 24 de Septiembre pour prier pour les assassinés de Pando et pour demander la fin de la violence. Sonia Brito, présidente de l'Assemblée Permanente pour les Droits de l'homme (APDH) de La Paz, ne savait pas si rire ou pleurer : "la Demie-Lune appelle-t-elle à la paix, quand durant les derniers jours elle s'est consacrée à l'exercice de la violence ? Ils demandent que les organisations de défense des Droits de l'Homme fassent un appel à la paix. Bien sûr que nous le faisons mais avec justice et enquête sur les coupables de ce massacre".
 
Pour Brito, le soudain drapeau blanc du Conalde obéit au fait qu'il s'agit d'un "moment de réaction en chaîne des organisations populaires, qui avaient été silencieuses. Il y a une indignation mesurée très grande. On assassine des gens parce qu'ils sont "colla" (indigènes), pour venir de l'Occident du pays (1). A l'APDH nous pensons que la décision de dicter l'état d'urgence a été appropriée. Il aurait même fallu le décréter avant. Nous avons des informations sur l'existence de civils armés dans d'autres parties du pays, et donc un massacre de ce type peut se répéter si l'Etat n'intervient pas". L'APDH sera une des organisations qui entreront dans les municipalités de Filadelfia et El Porvenir pour enquêter sur le massacre.
 
Dans la réunion d'hier soir, le président Evo Morales n'a pas participé, au moins pas au début. Selon Linera, sa présence était conditionnée à la signature d'un "premier document" qui consigne que les coupables de la violence dans la Demie-Lune seront sanctionnés. "Les actes criminels ne se négocient pas. Ces personnes qui attentent contre les services énergétiques du pays auront leur  sanction. Les assassins, les massacreurs, seront poursuivis, jugés et emprisonnés. Cela n'est pas en débat", a dit Linera.
 
Et il s'est référé au préfet de Pando qui selon le gouvernement est au Brésil : "Monsieur Fernandez est responsable de la mort de plus de deux dizaines de boliviens et il doit assumer sa responsabilité devant la Justice. Les assassins ne sont pas des interlocuteurs valables pour le gouvernement. Le gouvernement national ne va pas lésiner d'efforts pour que ce monsieur soit déféré en Justice et recevoir une sanction implacable parce que les morts ne se  négocient pas". Le vice-ministre de Coordination avec les Mouvements Sociaux, Sacha Llorenti, a dit hier que Fernandez pourraient être condamné à 30 ans de prison pour génocide.

Hier soir Linera et Cossio continuaient le dialogue sans la présence de Morales. Le préfet de Tarija a suggéré à nouveau une idée du Conalde : "Le dialogue pourrait compter sur l'accompagnement d'organismes nationaux ou internationaux de façon à garantir sa non paralysation et le respect des accords". Sur les grands sujets qui - selon la Demie-Lune - ont déclenché ce conflit, comme la nouvelle Constitution et la restitution du pourcentage de l'Impôt Direct aux Hydrocarbures (IDH), le gouvernement a montré une "ample" volonté de négociation. A Cochabamba, dans le cadre du programme "la Bolivie Change, Evo Tient (ses promesses)", le président Morales a parlé aux paysans : "Nous avons toujours crié 'patria o muerte, venceremos' (patrie ou mort, nous vaincront). Si nous ne pouvons pas gagner, il faut mourir pour la patrie et pour le peuple bolivien. Notre lutte pour arriver au gouvernement n'a pas été gratuite. Cela n'a pas été non plus l'effort d'Evo Morales, mais l'effort de nous tous. Cette lutte ne peut pas être en vain. Il faut terminer cette révolution démocratique et culturelle. Patria o muerte, venceremos!".
 
  
 
1- Voir les attaques racistes sur http://www.youtube.com/watch?v=73Hb38_juDA (NdT). 
 

Sebastián Ochoa, Pagina/12, 15 septembre 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-111621-2008-09-15.html

 

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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