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Bolivie: mobilisations autour du dialogue Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
20-09-2008

On peut juger l'actuel processus que traverse la Bolivie au niveau politique, au niveau de la justice et au niveau social. Au niveau politique a lieu le dialogue entre le gouvernement du président Evo Morales et le bloc de préfets de la Demie-Lune avec deux nouveautés : le bloc a perdu l'allié de Pando. Ce qui n'avait pas été fait lors du référendum révocatoire, le propre préfet l'a fait lui-même après s'être effacé de la scène par ses propres erreurs et crimes.

L'autre nouveauté est le fait qu'entre en scène dans le dialogue la dame Savina Cuellar, préfète du département de Chuquisaca (avec Sucre pour capitale, NdT), (Chuquisaca est le dernier département à avoirrejoint la Demie-Lune en particulier au sujet de la dispute entre Sucre et La Paz pour être a capitale de l'Etat, NdT) comme invitée sans avoir beaucoup à dire ou proposer...

Dans ce dialogue politique se sont formées trois commissions qui doivent travailler de manière ardue pour décider de qui doit disposer des impôts sur les hydrocarbures, l'Etat ou les préfectures. C'est à priori le thème majeur, moteur des "protestations" (vol et saccage compris), que les préfectures, les civiques, les groupes de choc et les paramilitaires ont déclenché dans les dernières semaines. Au lieu de cela, prend une plus grande transcendance la situation de la Nouvelle Constitution Politique de l'État qui inclut les autonomies et que la Demie-Lune -maintenant diminuée- prétendaient rendre compatible avec les statuts autonomes (rédigés et votés illégalement dans les départements, NdT).

Cela ne sera plus aussi possible, parce que le dialogue se trouve sous la pression des organisations sociales qui disent qu'elles ne "permettront" aucune modification au nouveau texte sans les approuver auparavant dans un référendum populaire. D'un autre côté, le dialogue est totalement "observée" par des représentants internationaux de plusieurs pays sudaméricains qui ont donné au président Morales leur soutien, y compris au sujet de l'expulsion de l'ambassadeur des Etats-Unis de Bolivie. De plus il y a des envoyés de la Commission Européenne, de l'Organisation des États Américains (OEA) et des Nations Unies. Au niveau interne, le gouvernement a déplacé l'église catholique de son lieu privilégié et a convoqué l'église méthodiste et l'évangéliste, ainsi que les présidents des deux cjambres du Congrès. entre autres. De telle manière qu'il n'y aura pas de place pour les fanfaronnade vides de sens, si typiques des préfets d'aujourd'hui.

Dialogue encerclé

Les commissions à Cochabamba travaillent sous la pression de milliers de compagnons mobilisés, veillants à ce que cette tentative n'échoue pas dans son objet et parce qu'existe une certaine méfiance envers les négociateurs politiques. Les organisations sociales, parmi lesquelles se trouvent des paysans, des cocaleros et des mineurs "coopérativistes", ont décidé de maintenir cette mesure. Mais l'autre scène sociale de pression est le département de Santa Cruz où des paysans et des indigènes sont aussi mobilisés, en plus des habitants du complexe Plan 3 Mille, qui ont menacé de maintenir l'encerclement de la capitale ces jours ci quand les autorités prétendent ouvrir la Foire Internationale des entrepreneurs. Dans le nord cruceño, sont partis des contingents de marcheurs d'Yapacaní, Buena Vista et San Carlos dans l'objectif d'arriver à Warmes et de rallier des gens sur leur passage. A l'est, on est mobilisé à San Julian et Cuatro cañadas ; et dans le sud sont partis des marcheurs de Vallegrande, Mayrana El Torno et d'autres communautés, se rassemblant à Mora. Tous sont d'accord pour exiger la restitution des institutions publiques pillées et volées; le jugement des responsables de la violence criminelle ; la censure des médias d'information qui dénaturent la vérité et, pour certains, la démission de Ruben Costas (préfet de Santa Cruz). Dans le fond, il s'agit aussi d'une indignation pour les humiliations qu'a subi la population immigrée dans l'orient (...).

La justice sous suspicion

Parallèlement et curieusement, la justice a agit de manière rapide bien que non sans erreurs et contradictions évidentes. Une semaine avant le massacre de El Porvenir, le principal accusé d'association délictueuse, de meurtre et de terrorisme, le toujours préfet de Pando, Leopoldo Fernandez, est incarcéré dans la prison de San Pedro à La Paz. De là, il suivra le processus qui sera sûrement long et sinueux, bien que l'on ne puisse pas avoir confiance en des administrateurs de la justice puisqu'ils ont l'habitude de prendre des jugements en faveur des accusés et non des accusateurs.

Tel a été le cas dans le Ministère public Général de la République où le procureur, Mario Uribe, a lancé une requête contre Fernandez mais aussi contre Miguel Becerra, ex-maire de Cobija et Abraham Cuellar, sénateur pandino pour l'Unité Nationale. L'inclusion de ces personnes est injustifiée quand elles ont été les premières à se prononcer pour l'arrestation de Fernandez après les faits du 11 septembre. De plus, Cuellar est un défenseur connu de l'Amazonie qui a travaillé pendant des années auprès d'organisations paysannes et indigènes, motif pour lequel les groupes de pouvoir du nord amazonien ont brûlé sa maison et l'ont poursuivi. Par ailleurs, est encore moins compréhensible le récent communiqué du Pouvoir Judiciaire de Sucre où il est demandé au président Morales, au niveau institutionnel, de lever l'état d'urgence dans le Pando quand ses attributions sont l'administration de la justices et non de juger les mesures du gouvernement. Malgré tout, on attend que le processus judiciaire suive son cours de la manière la plus transparente possible, parce que jusqu'à présent le peuple exige justice, pas vengeance.

Que l'inefficacité et la corruption ne dépassent pas les limites de la patience et de la douleur, et que les gens ne veuille pas faire justice avec leur propres mains. Entre-temps, les militaires ne doivent pas cesser la recherche des possibles cadavres et des disparus, comme cela est arrivé avec l'apparation d'un homme et d'un enfant, augmentant le nombre de morts à 16.

 Indymedia Bolivie, 19 septembre 2008.

http://bolivia.indymedia.org/node/20275

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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