En Bolivie se joue le futur de toute l'Amérique latine!, par la FAG |
24-09-2008 | |
SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE BOLIVIEN Les événements qui ont secoué la Bolivie lors des derniers jours laissent les anarchistes organisés dans la Fédération Anarchiste Gaucha (FAG - Brésil) en état d'alerte. La question ce n'est pas la défense d'un gouvernement avec un profil nationaliste et des racines indigènes, c'est la défense inconditionnelle de la lutte populaire des peuples latino-américains. Nous avons des contacts avec des compagnons boliviens depuis l'été 2003 c'est-à-dire avant la victoire populaire de la Guerre du Gaz, avant que le gouvernement de Gonzalo Sanchez de Losada ne soit renversé, avant que ne le soit également son successeur, Carlos Mesa, et bien avant la victoire électorale du MAS. Depuis cette date, la FAG sait qu'en Bolivie, le jeu politique est difficile, sans limites légales ou institutionnelles. La lutte pour la construction du Pouvoir Populaire a plusieurs aspect, et ce moment le gouvernement d'Evo Morales et Alvaro Garcia Linera canalisent et expriment une partie de la volonté populaire de reprendre la souveraineté définitive sur leur territoire ancestral. Evo ne fait pas ce qu'il veut et ne gouverne pas avec les banquiers, comme le fait l'ex-métallurgiste Lula da Silva. Aujourd'hui, le pays qui a renversé le néolibéralisme des dizaines de fois se trouve affronté à son plus grand défi. L'ensemble de peuples et de nationalités ancestrales de l'ancien vice-règne du Haut Pérou, les sociétés traditionnelles quechuas, aymaras, guaranis, tupis et des dizaines d'autres ethnies, les descendants vivants du métissage des villes, les héroïques résistances minières, cocaleras, de El Alto, de Cochabamba, du combat de rue à La Paz, ont renversé l'ennemi plusieurs fois. Ce peuple a fait de l'organisation du tissu social, de la pratique de justice communautaire et des alliances de base le bastion de l'échec d'un système de partis politiques pourris, corrompus avec les expériences de privatisations des années 80 ; avec des pierres et de la dynamite, il a vaincu dans les rues l'Armée qui a agit sous les ordres du général trafiquant Hugo Banzer ; à l'avancée de la pratique coopérativiste s'oppose la présence néfaste de transnationales du pétrole et dérivés, incluant l'odieuse présence sous-impérialiste brésilienne dans le pays frère. Maintenant la lutte est intestine. Elle oppose, d'un côté, l'oligarchie de la dite Demie-Lune, dominante dans les départements de Tarija, Beni, Pando, Chuquisaca et commandée par les grands propriétaires fonciers du soja et les narcotrafiquants de Santa Cruz et, d'un autre, les intérêts du peuple. Personne ne doute que le gouvernement de Morales soit l'une des cibles de ces oligarques, cependant, le but de ces gens est la destruction de l'organisation populaire et des alternatives indigénistes, des formes traditionnelles et communautaires de contrôle de la vie sociale, de la réappropriation populaire du sous-sol et des richesses naturelles. La dite lutte pour l'autonomie, n'est pas plus que la volonté politique d'une oligarchie alliée des transnationales d'une tentative de coup d'Etat sponsorisée par le Département d'État, la CIA et la DEA, financé avec l'argent volé au peuple bolivien. La multitude d'hommes et de femmes qui luttent pour l' "autonomie" sont, dans leur grande majorité, des employés, des affiliés politiques et des "clients" électoraux de ces oligarques. La situation de désobéissance civile et de non gouvernement est énorme en Bolivie. A gauche, les protestations sociales sont de plus en plus dures et les objectifs des revendications obligent Morales à faire ce que la majorité du peuple organisé propose. Mais, à droite, l'oligarchie qui est aussi sortie victorieuse dans le référendum révocatoire, dirige toutes ses forces sur le chaos, le lock-out et dans le blocus économique. Ils ne veulent pas payer d'impôts pour le gouvernement de La Paz, ils veulent s'approprier les richesses nationales, de la même manière que les banques absorbent notre PIB et que la bureaucratie suçe le sang de la Pedevesa (entreprise publique des hydrocarbures) vénézuélienne, chose qui s'est seulement retournée avec la victoire du peuple en avril 2002. Des compagnes et des compagnons, en Bolivie livrent aujourd'hui une bataille contre l'oligarchie, bataille qui fait partie de la guerre du peuple latinoaméricain contre les les fers de l'impérialisme sous les affres macabres de la globalisation. Autre Bataille d'Ayacucho; autre soulèvement comme celui de 1809 Aujourd'hui c'est en Bolivie, en 2002 cela était au Venezuela, à trois occasions le peuple d'Équateur a renversé des gouvernements dans les 11 dernières années, en décembre 2001, la griffe argentine a battu le néolibéralisme et tout son projet de terrasement de la vie en société. Aujourd'hui, la guerre des peuples latinoaméricains vers leur libération, livre une nouvelle Bataille dans la Demie-Lune bolivienne. Que l'Oligarchie sorte battue! Que la CIA-DEA-Departamento d'État des Etats-unis sortent battus! Que le peuple bolivien dépasse les limites du gouvernement national et avance vers le Pouvoir Populaire! Parce que le néolibéralisme et l'impérialisme sont la même chose immonde! Parce que le Pouvoir Populaire en Amérique latine se construit dans la lutte! Toute la solidarité avec le peuple bolivien! Le futur du pays Frère sera quéchua, aymara, guarani, tupi et populaire ou il ne sera pas! L'Amérique latine ne se rend jamais! Pouvoir Populaire, Autogestion Sociale et Fédéralisme Politique!
Porto Alegre, 13 septembre 2008, Fédération Anarchiste Gaucha (FAG) - Forum de l'Anarchisme Organisé (FAO) - alliance stratégique avec la Fédération Anarchiste Uruguayenne (FAU). http://www.anarkismo.net/article/9895 Traduit par http://amerikenlutte.free.fr |
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