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Bolivie : le préfet de Pando a admis l'envoi de "gens armés" pour réprimer les paysans Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
24-09-2008

L'incarcéré préfet du département bolivien de Pando, Leopoldo Fernandez, a admis qu'il a ordonné l'envoi de véhicules du gouvernement pour que des "gens armés" répriment les paysans sympathisants du président Evo Morales dans ce qui est appelé le massacre de Porvenir, dans lequel il y a eu au moins 21 morts.

Ainsi l'a confirmé le juge d'instruction Willams Davila, qui a dit que "Fernandez a assumé qu'il avait connaissance qu'un affrontement se préparait entre paysans et fonctionnaires de la préfecture, et malgré cela il a coopéré pour envoyer deux camionnettes avec des gens armés pour affronter les paysans".

Dans des déclarations à la radio Erbol, reprises par l'agence bolivienne ABI, la magistrate a objecté le fait qu'un gouverneur décide de fournir des véhicules officiels pour transporter des effectifs armés "quand il pouvait faire appel à la police".

 

Dans ce cadre, elle a ratifié sa décision de remettre Fernandez en détention préventive dans la prison de San Pedro à La Paz, mesure qui avait été remise en cause - bien que sans succès - par une chambre judiciaire.

Jeudi 11septembre, dans le cadre du plus grand pic de tension entre le gouvernement de Morales et plusieurs préfets de l'opposition, des centaines  d'indigènes et d'étudiants qui prétendaient manifester en faveur du président ont été pris en embuscade par des paramilitaires organisés - selon l'enquête - par Fernandez dans la localité de Porvenir, Pando. L'attaque a fait au moins 21 morts, des dizaines de blessés et plus de 100 disparus.

L'Assemblée Permanente des Droits de l'Homme de Bolivie (APDHB) a dénoncé dans les dernières heures que lors de ce fait des sicaires ont tiré contre "des paysans désarmés qui portaient seulement des assiettes, des cuillers et des verres", étant donné qu'ils se rendaient à une réunion avec des militants pro-gouvernement.

"L'APDHB a constaté que sur la route entre le pont de Cachuelita et Filadelfia, les machines lourdes du Service Départemental des Chemins ont creusé un fossé de deux mètres de profondeur afin de faire obstacle au passage des paysans", a consigné un rapport élaboré par l'organisme humanitaire qu'ABI a diffusé.

Conformément au texte, "les paysans ont été pris en embuscade et face à cette attaque, pour sauver leurs vies, ont pénétré dans la montagne et d'autres se sont jetés dans la rivière Tahuamanu, où ils ont été criblés de balles".

"Les paysans dans leur désespoir pour ne pas mourir se sont jetés à la rivière malgré le fait qu'il existe des caïmans, des vipères vénéneuses et d'autres dangers", ajoute le travail de l'APDHB.

Le rapport ajoute que "les paysans qui n'ont pas réussi à s'enfoncer dans la montagne ou à se jeter à la rivière ont été appréhendés par les fonctionnaires préfectoraux de Leopoldo Fernandez et cruellement frappés".

"Les violences n'ont épargné ni les femmes enceintes, ni les vieillards ni les enfants. Les témoignages déchirants rendent compte de meurtres publics pour donner une leçon", considère la dénonciation.

Pagina/12, 24 septembre 2008.
http://www.pagina12.com.ar/diario/ultimas/20-112160-2008-09-24.html

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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