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Scandale de corruption au Pérou Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
07-10-2008

Paiement de pôts de vin d'une transnationale norvégienne à l'entreprise publique.

Des têtes du gouvernement d'Alan Garcia ont commencé à tomber. Le ministre de l'Énergie et proche de Garcia, Juan Valdivia, a démissioné hier. La même chose est arrivée avec le président de Petro Peru et le vice-président de Peru Petro.

 

Le gouvernement d'Alan Garcia est touché par l'éclatement d'un scandale de corruption autour de l'octroi de concessions pétrolières. La dénonciation met en cause de hauts fonctionnaires du gouvernement et de deux entreprises pétrolières étatiques, des membres du parti de gouvernement Apra et la transnationales norvégienne Discover Petroleum, qui aurait été favorisée en échange du paiement de pots-de-vin de l'exploitation de cinq puits de pétrole. Les Norvégiens ont accédé à l'exploitation de ces puits en s'associant avec l'étatique Petro Peru. La première tête à tomber pour l'onde expansive de ce scandale a été celle du ministre de l'Énergie et des Mines, Juan Valdivia, militant de l'Apra et proche du président, qui occupait le poste depuis le début du gouvernement, en juillet 2006. Jusqu'à présent, 24 heures après que le scandale ait éclaté, sont aussi tombées les têtes du président de Petro Peru, Cesar Gutierrez et du vice-président de Peru Petro, Alberto Quimper, acteur central de cette histoire de corruption. Petro Peru est l'entreprise étatique chargée d'exploiter des puits pétroliers, tandis que le Peru Petro a à sa charge les opérations commerciales et les appels d'offres des concessions pétrolières.

Le scandale est sorti à la lumière dimanche soir, quand Fernando Rospigliosi, journaliste et ministre de l'intérieur durant le gouvernement d'Alejandro Toledo (2001-2006), a présenté dans un programme de télévision quatre enregistrements audio dans lesquels Alberto Quimper et Romulo Leon, un connoté dirigeant du parti de gouvernement et ministre de la Pêche durant le premier régime d'Alan Garcia (1985-90), conversent amplement sur leurs affaires avec la compagnie pétrolière norvégienne Discover Petroleum et comment la favoriser, en utilisant leurs influences, pour que celle-ci s'adjuge l'exploitation de cinq puits pétroliers, finalement, ce qui est arrivé.

Le gouvernement, dans une tentative de réduire les dommages causés, par la dénonciation, a cette fois réagi rapidement, et en plus de séparer le ministre Valdivia et d'autres fonctionnaires, a annoncé, quelques minutes après que les audios soient rendus publics, que la signature de contrats avec la pétrolière norvégienne était suspendue. Le président Garcia, cherchant se démarquer de ce cas de corruption qui frappe son gouvernement et son parti, a qualifié de "rats" les deux protagonistes des audios et a dit qu'il espérait que "ils aillent en prison". Cependant, il s'est montré indulgent avec le maintenant ex-ministre Valdivia, mentionné dans les audios comme faisant parti de cette affaire. Garcia a appelé son ex-ministre "homme honnête" et "grand apriste" et a signalé qu'il avait accepté "avec une grande douleur" sa démission.

Dans l'un des audios, Quimper assure à Léon que le ministre Valdivia est au courant de ses négociations avec l'entreprise norvégienne pour la favoriser dans l'octroi de la concession. A un autre moment du dialogue, Léon que l'on présente comme l'opérateur des norvégiens dit au vice-président de Peru Petro : "Tes honoraires doivent être déposés sur un compte". Dans un audio gravé le 11 septembre, le lendemain de la concrétisation de l'opération de l'octroi à Discover Petroleum des cinq lots de pétrole qu'elle voulait exploiter, Quimper et Léon célèbrent : "Le ministre heureux (...) tout est très bien, frère. Ils sont contents (les norvégiens). (...) Maintenant il faut leur faire payer les honoraires de succès", dit Quimper à Léon. Le ministre Valdivia a nié sa participation dans ces faits, mais ce que Quimper dit dans l'un des audios l'implique dans cette trame de pots-de-vin et de concessions pétrolières.

C'est Valdivia qui a nommé Quimper comme vice-président de Peru Petro. Quimper est un avocat de 71 ans, lié au parti de gouvernement. Il a été conseiller de des parlementaires apristes depuis 1985 et candidat pour l'Apra au Congrès dans les élections de 2001. Rómulo León, 62 ans, est un vieux militant apriste, très proche de Garcia durant son premier gouvernement, dont il a été ministre de la Pêche. A la fin de ce premier gouvernement, le Congrès a approuvé une accusation constitutionnelle contre Léon pour enrichissement illicite pour plus de 200 mille dollars. Il a été judiciairement inculpé, mais en 1998, la Cour Suprême de Justice a prescrit les charges contre lui avant qu'il ne soit condamné. Avec un bas profil grâce à sa mauvaise réputation, Léon maintenait toujours une relation proche avec le gouvernement de Garcia. Sa fille, Luciana, 30 ans, est congressiste pour le parti de gouvernement. Hier, le parti apriste, essayant de neutraliser le scandale, a  annoncé l'expulsion de Rómulo León.

Le cas est passé au ministère public. Les fils de cette trame de corruption commencent à être connus et on ne sait toujours pas à quelles hauteurs du pouvoir ils peuvent arriver. Garcia a abandonné son premier gouvernement au milieu de multiples accusations de corruption et a évité d'être inculpé par un opportun asile à Paris et une prescription judiciaire disposée par le Pouvoir Judiciaire. Maintenant, le fantôme de la corruption recommence à l'atteindre.

Carlos Noriega, Pagina/12, 07 octobre 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-112906-2008-10-07.html

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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