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Buenos Aires : Emeute spontanée, incendie d'une station de train Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
16-05-2007

Dans l'après-midi de mardi un train est tombé en panne à 600 mètres de la station Constitucion (sud de la ville de Buenos Aires), bloquant le départ des autres trains. Les usagers qui utilisent quotidiennenment ce transport, en majorité ouvriers et ouvrières, sont encore une fois à la dérive et sans aucune information. Les personnes qui étaient dans le train ont décidé de descendre pour revenir à pied par la voie pour demander des explications. Personne de l'entreprise n'a pu donner d'informations. Ce fut la goutte qui a fait déborder le verre et qui a déclenchée la furie des centaines de pasagers bloqués. Des guichets, les bureaux d'informations et la délégation de la police ferroviaire ont été incendiés. 

 

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Le mauvais service n'est pas nouveau pour les milliers de personnes qui utilisent les trains et qui quotidiennement voyagent comme du "bétail". Les wagons n'ont en général pas de fenêtres, ni d'air conditionné, ni de chauffage et encore moins une fréquence de circulation confiable. L'intervention des CRS qui ont tiré des gaz et des balles de gomme n'a fait qu'exacerber la violence et la multitude a fait face aux policiers à jets de pierres. Résultat de ces affrontements : 21 blessés (12 policiers et 9 personnes) et 16 personnes arrêtées (dont deux mineurs).

Quelques organisations appelent à un rassemblement  aujourd'hui à 17 h dans la station de Constitucion pour réclamer la libération des détenus. L'association d'usagers "Passagers du train Roca" et l'organisation "Récupérons le Train" récolteront des signatures ce jeudi et réaliseront une assemblée d'usagers pour débattre de l'inefficacité du service, activité qu'ils réalisent depuis un mois.

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Pendant ce temps le président Kirchner a défendu la politique ferroviaire de son gouvernement et a revendiqué que le billet minimal coûte 45 centimes de peso pour "respecter la poche des travailleurs" et a admis que quelqu'un pourrait recevoir "un coup de pied" pour le mauvais fonctionnement des trains.

En juin de l'année dernière, la Commission d'Audition Générale de la Nation a réalisé un rapport sur les subventions octroyées aux entreprises de transport, en critiquant fortement le manque de contrôle des 1.600 millions de pesos versés aux entreprises de bus et de trains. De plus elle critique le manque de respect des entreprises de trains et de bus des conditions établies pour recevoir des subventions comme l'amélioration du service. Cette année le Secrétaire de Transport, Ricardo Jaime, a augmenté de 260 millions de pesos les subventions accordées aux concessionnaires de trains.

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Il y a un an et demi, l'annulation d'un service de l'ex-ligne Sarmiento avait donné lieu à la colère populaire dans la station de Haedo, la station et quinze wagons avaient été incendiés. A cette occasion, il y a eu 21 blessés et 87 personnes arrêtées. Durant six mois sept personnes sont restées en prison, six d'elles ont récupéré leur liberté en mai de l'année dernière, Roberto Canteros, est quant à lui toujours incarcéré, accusé de "port d'arme de guerre" et arme qui découle appartenir à un policier décédé. Ceux qui luttent pour sa libération croient que l'arme lui a été attribuée, modalité très utilisée par la police pour justifier des morts dans des supposés affrontements ou lors "d'accusations montées de toutes pièces". De la même manière le Ministre de l'intérieur, Anibal Fernandez, a remis à la justice un rapport de la SIDE (services de renseignements) qui présente Canteros,  jeune tapissier qui se rendait à son travail en train, comme un des des instigateurs des incidents survenus en novembre 2005 et faisant parti d'une organisation politique, MTP ( Mouvement Tous pour la Patrie), organisation que le travailleur n'a jamais connu. Les médias avaient tenu à l'époque le même discours qu'aujourd'hui, selon lequel des "activistes" auraient participé aux événements. Rejoignant les dires du porte-parole de l'entreprise ferroviaire qui s'est dit surpris par "la rapidité avec laquelle se sont produit les faits", insinuant la possibilité que tout avait été "organisé".

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http://argentina.indymedia.org

PAROLES D'USAGERS

"Nous sommes fatigués de voyager comme du bétail", s'est indigné un passager. "Cela se voyait venir", a soutenu une dame. "L'autre jour j'ai mis quatre heures pour rentrer chez moi", a ajouté une autre femme. Les passagers qui arrivaient à la station Constitucion après les incidents et s'informaient sur ce qui s'était passé ne se fatiguaient pas de raconter devant les micro et les caméras leurs souffrances quotidiennes. Les retards, les suspensions de service et les mauvaises conditions des wagons sont en tête des plaintes.

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"C'est un bordel (quilombo). Avant ils disaient que les trains fonctionnaient mal parce qu'ils étaient géré par l'Etat, maintenant qu'ils sont privatisés, quelle va être l'excuse ?", s'est demandé Jorge, tandis qu'il attendait le départ de son train, suspendu en raison des incidents. "C'est une honte", a ajouté Matias. "Le pire c'est que cela (en référence aux troubles) ne va rien pas régler. Tout va bien fonctionner pendant une semaine et après vont revenir les retards et les annulations", a-t-il pronostiqué. "Il se passe quelque chose tous les jours. Ou bien il y a un accident, ou le train prend un feu ou un passager s'évanouit, tous les jours les services se suspendent", a conté Carla.

Qu'en pense l'entreprise ? On peut lire sur le site internet sa devise : "Notre meilleure réussite: la confiance des passagers".

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CEUX QUI VIVENT DES SUBVENTIONS PUBLIQUES

Trenes Metropolitanos, consortium avec à sa tête l'entrepreneur Sergio Taselli, profite avec le reste des privatisations ferroviaires du soutien pourvu par les croissantes subventions que paient l'État, qui aujourd'hui frôlent les 16 millions de pesos (4 millions d'euros) par mois.

Qui est Taselli ? Acheteur de Parmalat Argentine, ex-opérateur des mines de Río Turbio dans lesquelles sont morts 14 mineurs en 2005 et des Hauts Fourneaux Zapla, pour ne mentioner que quelques unes de ses nombreuses entreprises.

Pagina/12, 16 mai 2007.

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Traductions: Fab, Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir . http://amerikenlutte.free.fr

 

 

 
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