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Mobilisation de troupes brésiliennes à la frontière avec le Paraguay Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
26-10-2008

La mobilisation de troupes brésiliennes à la frontière avec le Paraguay a lieu au  milieu d'une dispute irrésolue entre les mouvements sociaux proches du président Lugo et les entrepreneurs de soja d'origine brésilienne pour la possession de terres.

 

Dix mille soldats brésiliens se sont installés toute la semaine à la frontière avec le Paraguay et ont simulé une prise éventuelle du barrage hydroélectrique binational Itaipú. Ils ont utilisé des avions, des bateaux, des tanks et des munitions, a informé le journal d'Asunción ABC Color et cela n'a pas été démenti par le gouvernement brésilien. Le déploiement de force n'a pas plu au gouvernement de l'ex-évêque Fernando Lugo.

Une semnaine à peine avant la mobilisation des troupes brésiliennes, le mandataire paraguayen avait défendu la vente de terres cultivables aux étrangers, une mesure qui a irritée et préoccupé les centaines de propriétaires fonciers "brasiguayos", comme on appelle au Paraguay les immigrants brésiliens qui contrôlent les propriétés dédiées au soja près de la frontière. "S'ils croient qu'avec les exercices militaires qu'ils réalisent à la frontière ils vont nous effrayer, ce n'est pas le cas", a prévenu Lugo.

L'objectif officiel de l'exercice était de combattre le trafic de drogues, d'armes et de marchandise à la Triple Frontière (Brésil/Paraguay/Argentine). Mais selon le chancelier paraguayen Alejandro Hamed Franco, le ministre des Affaires Etrangères brésilienne ne l'a pas averti à temps. Buenos Aires n'aurait pas non plus été informé par anticipation, mais selon certaines sources du ministère de la Défense, ici la nouvelle n'est tombé aussi mal parce que les exercices visent le territoire paraguayen.

À Asunción, en revanche, le gouvernement ne pouvait pas cacher sa gêne. "Aucun millimètre du territoire et de la souveraineté du pays ne peut être mis en cause. Si cela arrivait, la réaction paraguayenne ne se fera pas attendre", a assuré jeudi Lugo, après avoir reconnu que pour le moment les forces brésiliennes n'avaient pas porté atteinte au pays.

Celui de cette semaine n'est pas le premier exercice militaire que le Brésil réalise à la frontière. Ils sont organisés tous les ans et le dernier avait eu lieu en juin dernier. A cette occasion, la seule plainte était  venue du gouvernement local de Ciudad del Este. "La démonstration de force que réalise le Brésil à la frontière de notre pays est lamentable", avait déclaré l-intendante Sandra McLeod.

Mais depuis juin beaucoup de choses ont changé au Paraguay. Après 60 ans de règne du Parti Colorado, un ex-évêque a assumé la Présidence et avec lui la promesse d'une réforme agraire. De se concrétiser, les principaux touchés  seraient les propriétaires fonciers "brasiguayos" et les transnationales du soja ; les mêmes qui depuis les années 60, sous la main de fer d'Alfredo Stroessner, ont acheté des milliers d'hectares sans limites et sans aucun contrôle.

Cette semaine a prit fin la trêve que les mouvements paysans avaient donné à Lugo pour démarrer avec la réforme agraire. Les sans terre ont prévenus qu'à partir de maintenant ils envahiront les grandes fermes sojeras des étrangers. Jeudi, ils ont occupé la première dans le département de San Pedro, le berceau politique de Lugo. Au bout de deux jours le gouvernement paraguayen a annoncé l'arrestation de presque cent paysans dans l'autre pointe du pays.

Hier le chancelier brésilien, Celso Amorin, a demandé au gouvernement paraguayen de "contrôler les excès" contre les brasiguayos.

Maria Laura Carpineta, Pagina/12, 25 octobre 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-113938-2008-10-25.html

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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