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Argentine : la "Justice" ordonne la remise en liberté des répresseurs Astiz et Acosta Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
19-12-2008
La Chambre de Cassation a résolu libérer environ 20 répresseurs dont ceux de l'ESMA (Ecole Mécanique de l'Armée) qui étaient détenus sans condamnation. Les procureurs feront appel, raison pour laquelle pour l'instant ils continueront en prison. "Aujourd'hui c'est un jour de honte", a dit Cristina Kirchner.
 

La mesure est basée sur le fait qu'ils ont été emprisonnés longtemps sans condamnation. Le procureur fera appel de la décision. Les organismes de droits de l'homme ont signalé que "les différentes instances de la Justice ont retardé de manière injustifiée les processus".
 
La Chambre Nationale de Cassation Pénale a disposé la libération de près de vingt répresseurs de la dernière dictature accusés de crimes de lèse humanité. Les membres de l'ESMA Alfredo Astiz et Jorge "Tigre" Acosta, l'ex-juge Víctor Brusa et l'ex-général Ramon Genaro Díaz Bessone sont quelques uns des bénéficiaires du jugement. Le tribunal a considéré que tous - la majorité a été arrêtée en 2003- ont été emprisonnés sans condamnation trop longtemps. "La libération est possible parce que les différentes instances de la Justice ont retardé de manière injustifiée les processus, dilatant la possibilité d'atteindre l'instance des procès oraux et publics. La liberation des accusés durant le processus pénal n'aide pas à lutter contre l'impunité. À trente ans du terrorisme d'État, l'impunité c'est que, par  négligence, indolence ou complicité, la Justice argentine ne les a pas encore condamnés", ont signalé les Grand-mères de la Place de Mai, les Mères de la Place de Mai Ligne Fondatrice, Familles de Disparus et de Détenus pour Raisons Politiques, HIJOS (enfants de disparus), le CELS et la Fondation Mémoire Historique et Sociale Argentine. La présidente Cristina Fernandez de Kirchner a répudié la décision et a dit que c'était "un jour de honte pour tous les argentins".
 
 
 
Les répresseurs ne seront pas remis en liberté immédiatement. De fait, la Procuration Générale de la Nation, à travers de l'Unité Fiscale de Coordination et de Suivi des inculpations pour violations aux Droits de l'Homme durant le terrorisme d'Etat, a signalé que les appels des procureurs ont un "effet suspensif" c'est-à-dire qu'ils interrompent les effets du jugement. 
 
(...)
 
Au-delà des arguments contre les élargissements, les organismes de défense des Droits de l'Homme ont relevé le retard de la justice. "Il existe une accumulation de  facteurs qui ont mené à ce jugement. Il y a des instructions lentes et dans le cas de l'ESMA, il y a une décision de ne pas toucher à la distribution du travail du Tribunal Oral 5, qui a à sa charge les deux causes les plus importantes dans la Capitale : l'ESMA et le Premier Corps d'Armée. La meilleure manière d'empêcher les libérations est de fixer une date de jugement et cette décision peut la  prendre Cassation, la Cour ou le propre Tribunal Oral ", a signalé à Página/12 un fonctionnaire judiciaire.

L'année prochaine, le TOF 5 réalisera un procès lié aux chefs du premier Corps de l'Armée qui pourrait durer sept mois. Cela implique que, s'il n'y a pas de changements  dans l'organisation de ces dossiers, il n'y aura pas de procès sur l'ESMA jusqu'en 2010.
 
(...)
 
Pagina/12, 19 décembre 2008.
http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-117045-2008-12-19.html
 
Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
 
 
Voir aussi :
 
 
 
 
Ordre de libération de l’ex-capitaine Astiz, accusé génocide en Argentine

(source : AFP 18/12/08)


BUENOS AIRES - La Justice argentine a ordonné la libération de l’ex-capitaine de la marine Alfredo Astiz, surnommé “l’ange blond de la mort” et celle de plusieurs autres officiers, accusés de crime contre l’humanité sous la dictature (1976-1983), a annoncé une source judiciaire jeudi.

Cette décision a été motivée par le fait que les accusés avaient passé deux en prison sans condamnation.

Les accusés ne recouvreront cependant immédiatement la liberté puisqu’une caution doit être fixée préalablement pour s’assurer qu’ils ne s’enfuient pas, a indiqué la même source.

Astiz est poursuivi pour l’enlèvement et la disparition en 1977 de deux religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon et de dizaines de dissidents politiques.

Autre officier de la marine à bénéficier de cette décision, Jorge Acosta, dit “le Tigre”, redoutable geôlier et chef des groupes chargés de l’arrestation des militants d’opposition à la dictature au sein de l’Ecole de Mécanique de la Marine (ESMA).

L’ESMA a été un des plus importants centres de détention, de torture et d’extermination de quelque 5.000 prisonniers politiques dont à peine une centaine aura survécu.

Astiz, 56 ans, et les autres militaires, sont également poursuivis pour la “disparition” d’Azucena Villaflor, fondatrice de l’association des Mères de la place de mai, qui réclame justice au nom de leurs enfants “disparus” durant ka dictature.

Les religieuses françaises avaient disparu en même temps qu’Azucena Villaflor avec qui elles travaillaient.

Astiz est incarcéré dans une prison depuis 2007 après avoir passé plusieurs années en résidence surveillée dans une caserne. Il a déjà été condamné en France par contumace à la prison à vie pour le meurtre des religieuses françaises.

Les restes de Léonie Duquet ont été identifiés en août 2005 et les experts légistes ont pu établir qu’elle avait été victime des “vols de la mort”, méthode d’exécution consistant à jeter les opposants à la mer depuis un avion ou un hélicoptère. Alice Domon reste une “disparue” comme 30.000 autres victimes de la dictature, selon le décompte des organisations de défense des droits de l’homme.

Seize Français ont disparu pendant la dictature militaire argentine.
 
 
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