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EZLN: le mauvais gouvernement s'est dédié pendant 15 ans à nous frapper, non à la justice Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
03-01-2009

"Les zapatistes, les peuples indigènes qui avons décidé de lutter pour un monde meilleur et plus humain, avons commencé à être plus persécutés et frappés à tous les niveaux par les mauvais gouvernants de notre pays, les puissants et les partis  politiques", a signalé hier le commandant David dans le discours central de la célébration pour les quinze du soulèvement armée de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN).

"Pendant 15 ans, nous avons subi des menaces, des harcèlements, des persecutions, des attaques militaires et paramilitaires. Le mauvais gouvernement, les partis politiques et ses alliés, bien que ce soit des gens pauvres, ne cessent leurs attaques, de  beaucoup de manières, afin d'arrêter la progression de notre lutte et de détruire notre base que sont tous les peuples en résistance."
 
Dans le caracol Resistencia et rebeldia por la humanidad, et au nom du Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène, Commandement Général de l'EZLN, les commandants David et Javier, qui ont bien sûr participé à la prise de San Cristobal de las Casas le 1er janvier 1994, ont donné lecture au message rebelle (en castillan et en tzotzil, respectivement) devant environ 2 mille bases d'appui zapatistes de la zone Altos, ainsi que des centaines de collectifs et d'individus méxicains et étrangers qui participent au premier Festival Mondial de la Rage Digne, qui à partir de ce vendredi continuera à San Cristobal de las Casas.

"Le mauvais gouvernement a pendant 15 ans fondé, financé et entraîné des groupes paramilitaires dans tous les villages, qui ont la tâche de provoquer, de menacer et de diviser nos peuples", ont signalé les commandants tzotziles. "Pour affaiblir et détruire nos bases sociales, le mauvais gouvernement a réparti des aumônes à travers de ses programmes assistenciels aux familles adhérentes aux partis politiques, afin de contenter, de faire taire et de calmer la faim des pauvres".

Admettant qu'"il y a malheureusement des frères indigènes qui sont tombés dans les pièges du mauvais gouvernement, croyant qu'avec cela ils allaient améliorer leurs conditions de vie sans lutter", le CCRI de l'EZLN a soutenu hier soir : "Les zapatistes, nous ne nous sommes pas levés en armes pour demander des miettes ou pour qu'ils nous traitent comme des mendiants. Nous luttons pour une vraie démocratie, pour la liberté et la justice pour tous, pour le bien de l'humanité et contre le néolibéralisme, pour un autre monde plus juste et humain, où vivre tous ceux qui nous habitons notre planète".

Malgré les réussites zapatistes dans la construction de propres gouvernements dans les communautés, les mots "centraux" des festivités, où il y a aussi eu de la danse, du sport et des chansons, ont exprimé de la douleur qui ne cesse pas ni se rend : "Les mauvais gouvernants, les puissants, ceux qui se considèrent les seigneurs et les maîtres de tout, s'entêtent à piller les richesses de nos peuples, à détruire la nature et l'humanité".

Considérant "nécessaire et urgent que tous les gens bons et honnêtes" unissent leurs mots, luttes, résistance et rage digne, les zapatistes ont soutenu l'espérance "qu'un autre monde est possible". Ils ont invité leurs "frères compagnons" à s'organiser, à s'unir "dans leurs peuples" contre un "ennemi commun", et rechercher la forme et les mécanismes pour "unir et globaliser" des luttes, des résistances et des révoltes.

Cela "sera seulement possible si nous nous proposons de marcher et de lutter ensemble quels que soient les temps et les distances". L'EZLN a appelé à faire "forte et grande" la lutte, la résistance, la rage digne et la révolte. Comme "peuples originaires de ces terres", ils ont averti qu'ils continueront en avant, en résistant "avec dignité et révolte aux coups du mauvais gouvernement".

Durant ces 15 années, non seulement ils ont été frappés. "Nous avons appris à résister et à survivre." Cela, ont-ils reconnu, "'a aussi été possible grâce au soutien et à la solidarité de beaucoup de frères et de soeurs du Mexique et du monde. Avec effort et difficulté nous avons essayé de donner quelques pas, mais cela n'a pas été encore suffisant pour résoudre les problèmes et les grandes nécessités de nos peuples".

Avec ce ton autocritique tant enraciné parmi les indigènes zapatistes du Chiapas, les commandants ont dit que bien que les autorités autonomes "aient essayé de résoudre les problèmes de nos peuples et et quelques-uns de leurs multiples besoins, une grande partie de nos nécessités sont toujours sans solutions ; la faim, la misère et les maladies augmentent jour après jour".

Malgré les inaccomplissements et tromperies du gouvernement, les zapatistes ont annoncé qu'ils continuent en avant, "parce que nous ne trahirons pas le sang de nos morts". Avant le discours central du commandement, les commandants Domingo et Florencia ont salué les caravanes venues du Mexique et d'autres pays, remerciant "la vie et tous ceux qui les ont soutenus durant ces 15 ans de guerre", même ainsi ils restent "vivants et sur en pied de lutte".

Avec un grand drapeau national derrière eux, des dizaines d'autorités autonomes de la région, l'assemblée de bon gouvernement (JBG), le Coeur central des zapatistes devant le monde, et les différents conseils municipaux autonomes de los Altos ont présidé la sobre et puissante cérémonie. "Cette lutte est la notre et la votre", avait confié la JBG aux présents.

http://www.jornada.unam.mx/2009/01/02/index.php?section=politica&article=009n1pol

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr

 
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