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Argentine: temps de crise et possibilités dans le camp populaire Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
06-01-2009
Dans une conversation qu'a maintenu Radio Mundo Real avec Guillermo, de la Fédération d'Organisations de Base (FOB) d'Argentine, nous avons pu connaître certains des réflexions venant des mouvements qui cette année ont vu augmenter les conflits et les nécessités sociales, tandis qu'une nouvelle étape commence dans la définition et la réflexion autour d'un projet de dépassement qui puisse contenir toutes les organisations sociales.
Guillermo : La situation est toujours compliquée au niveau économique, de fait nous nous sommes mobilisés à plusieurs supermarchés pour pouvoir assurer la corbeille de Noël, les produits de base pour pouvoir fêter les fêtes, donc tu imagines que si nous avons du nous mobiliser pour cela c'est tout ne va pas très bien. La situation de marginalité structurelle que nous vivons continue. Bien qu'il y ait eu plus de travail dans les dernières années, il y a des secteurs qui continuent à être marginalisés en ce qui concerne le travail formel, ce qui est le cas pour beaucoup de compagnes et compagnons qui intègrent la Fédération (d'Organisations de Base (FOB). Nous nous sommes mobilisés aux supermarchés pour leur exiger de répartir un peu de leurs gains, qui sont énormes. Nous avons heureusement gagné cette lutte (...)

Ensuite au niveau économique, il se passe plus ou moins ce qui se dit de tous côtés, que la chose se complique. L'année qui vient va être complexe. Cette année d'inflation a été dure, les augmentations de salaire qui ont pu être obtenues ont été bouffées par l'inflation, sans parler des chômeurs.

L'une des luttes de cette année a aussi été le tarif social des bouteilles de gaz, qui a été obtenu dans plusieurs quartiers, mais elle il a fallu se battre parce que "tous disent oui" mais après quand tu vas chercher la bouteille, celle-ci n'est pas disponible, ils se renvoient la balle d'un côté à l'autre, Repsol rejette la faute sur les distributeurs, les distributeurs disent que Repsol ne les livrent pas. C'est une des batailles que nous avons livrées, c'est une lutte constante qui ne finit jamais, dès que tu baisses la garde un peu ils cessent de les donner.

Après, le sujet des ateliers productifs cette année a aussi été compliqué. Il y en a certains qui se maintiennent, qui marchent bien, et il y en a d'autres pour lesquels cela a été difficile, en particulier pour les produits horticoles à berazategui à cause des innondations. (...)

- Cette année a été traversée par deux grandes situations, le conflit agricole, et la crise financière internationale.

- C'est pour cela qu'aujourd'hui le sujet de l'alimentation est compliqué, et justement dans ces contradictions du capitalisme, les prix sont montés à un moment de conflit, et maintenant ils baissent à cause de la crise internationale. De plus cette crise va faire qu'il y a plus de chômage. Si d'un côté elle te bénéficie, d'un autre elle te nuit. Le prix des aliments a baissé en raison de la crise, mais les fabriques réduisent la production et licencient des travailleurs. Cela va engendrer encore plus de chômage et plus de compétition pour obtenir des "changas" (petits boulots précaires).

L'année qui vient va être dure. Cette année a aussi été compliquée au niveau syndical, à chaque action menée, un compagnon arrêté, quelques heures, une journée ou plus. Cela est arrivé il y a peu avec une compagne de l'I.N.T.A. (Institut National de Technologie Agricole), c'est arrivé il y a une semaine à un compagnon d'A.T.E. sud (Association de Travailleurs de l'État), avec les délégués du métro, et nous croyons que c'est une politique, à chaque fois qu'il y a un conflit aussi limité soit-il, ils arrêtent un compagnon en manière de 'disciplinement'.

- Crois-tu qu'il a été possible d'avancer dans la construction et dans l'articulation avec d'autres mouvements et organisations sociales ?

Nous avons avancé dans ce qui a été la 'Campagne contre la faim et l'inflation' avec le Front d'Organisations en Lutte (FOL), le M.T.D. Aníbal Verón Nueva Fuerza, le Front Darío Santillán et le Front d'Organisations pour le Pouvoir Populaire. Nous avons pu coordonner plusieurs au niveau revendicatif et nous coordonnons plusieurs choses au niveau de la santé et de projets adolescents, nous avons pu commencer à mobiliser ensemble, je crois que cela a été positif. A un niveau plus interne de la F.O.B. nous avons pu commencer à générer des relations avec des compagnons du reste du pays, des compagnons de La Pampa, de Cordoba, de Rosario, du Chaco, nous avons commencé à discuter et nous avons pu leur rendre visite pour connaître là-bas leur travail, sont aussi venus plusieurs  compagnons ici, cela a été intéressant. Nous nous sommes rendus aussi à l'Union Paysanne du Nord-est de Cordoba (UCAN), nous avons pu avancer en ce sens.
 
La bandera de la FOB
 
 
Maintenant les 27, 28 février et 1 mars, nous organisons la VII Rencontre Latino-américaine d'Organisations Populaires Autonomes (ELAOPA) , dont l'idée et l'axe va être la coordination et l'articulation entre divers mouvements sociaux. Vont y participer des compagnons du Brésil, de l'Uruguay, du Chili et de la Bolivie. Il y a une diversité, et bien qu'il y ait eu une période de reflux, les organisations n'ont pas disparu, comme le prédisaient certains. Elles se sont maintenus, peut-être n'ont-elles  pas beaucoup crû, mais elles sont là et ont approfondi leurs travaux.

Un autre espace intéressant d'articulation a été l'espace 'Un Autre Chemin pour  dépasser la crise', nous y avons participé, pas aussi activement que nous l'aurions voulu parce que nous n'en avions pas la force, mais nous avons suivi les discussions et participé des actions. Miantenant il faut lui donner une continuité, parce que l'espace a surgi au moment de la 'crise avec les entrepreneurs agricoles' et maintenant celle-ci s'est à moitié décompressée, il faut trouver un nouvel horizon. Et c'est un problème, parce qu'à  chaque fois que des espaces surgissent parce qu'il se passe quelque chose de concret, quand ce quelque chose disparaît, il est difficile est de lui donner une continuité. C'est un problème général, ce n'est pas un problème de la FOB.
 
Comme axe à la Rencontre Latino-américaine d'Organisations Populaires Autonomes, le thème de l'articulation nous paraît important car c'est ce qui manque. Nous croyons que c'est une période, une étape très riche parce qu'ont surgi des organisations de toute sorte, totalement diverses, chacune avec une richesse que n'avait pas auparavant le camp populaire, mais cette même richesse fait qu'elles sont très isolées et qu'il n'y a pas de projet "superador" qui puisse les rassembler ou les contenir. C'est ce qui nous manque. Nous n'avons pas non plus la "solution"c de ce qu'il faut faire, parce que comment tous venons de beaucoup d'expériences, nous avons essayé beaucoup de choses, certaines satisfaisantes, d'autres moins, mais évidemment personne ne sait à 100 % la proposition qui contienne tout cela.

- Tu veux ajouter quelque chose ?

Nous voyons que l'année 2009 est une année compliquée mais que ce sont aussi des années de possibilités. Nous croyons que nous allons devoir nous battre plus. On peut sentir dans l'air qu'il va falloir se battre, qu'il va y avoir plus de luttes,  peut-être nous trompons-nous, mais c'est quelque chose que voyons plusieurs compagnons, militants de différents lieux et d'idées politiques différentes, au niveau syndical, territorial, et même des compagnons paysans. C'est une de mes opinions, nous ne l'avons pas discuté comme F.O.B., peut-être me trompe-je mais l'année qui vient va être différente. Le kirchnerisme va changer, pour ce que l'on peut voir il part pour s'appuyer plus à droite, avec l'appareil du PJ (parti justicialiste, péroniste), et il va y avoir un changement du PJ mais sur la droite. Il faut chercher ce qui nous unit toutes les organisations pour pouvoir donner un saut qualitatif et quantitatif, parce que c'était une période de reflux et c'était ce qu'il y avait, mais il faut viser plus grand en ce sens. Il faut le chercher du côté des mouvements sociaux et l'articulation d'un projet alternatif qui ne va pas sortir de la gauche traditionnelle. Ce que propose la 'gauche traditionnelle' c'est ce qui existe déjà et nous devons prendre la tâche nous, les mouvements sociaux et les organisations les moins traditionnelles de la gauche.
 
Radio Mundo Real, 27 décembre 2008. 
http://www.radiomundoreal.fm/rmr/?q=es/node/26927
 
 
Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
 
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