Bain de sang dans l’Amazonie péruvienne !
08-06-2009

Vendredi 5 juin au matin (midi heure européenne), la police péruvienne s’est déchaînée contre les populations indigènes de la province Amazonas qui bloquaient une route en appui à leurs demandes. Le bilan des extrêmement lourd, plusieurs morts, peut-être des dizaines, des dizaines de blessés, peut-être des centaines.

Les informations sont encore assez confuses, la zone est bouclée par la police. Les affrontements se poursuivent

Cela fait 56 jours que les communautés indiennes du Pérou amazonien se sont soulevées contre des projets miniers ou pétroliers dans le Nord-Est.

A la mi-mai, ils sont déclarés "en état d’insurrection".

"Nous déclarons nos peuples en état d’insurrection contre le gouvernement du président Alan Garcia sur les territoires indigènes amazoniens", a déclaré à Lima le 15 mai dernier Alberto Pizango, président d’un collectif qui dit représenter 1350 communautés de 65 groupes ethniques, soit 600’000 personnes environ.
Cet état d’insurrection signifie que "nos lois ancestrales ont désormais force de loi et que nous considérons comme une agression l’entrée d’une quelconque force sur nos territoires", avait averti M. Pizango. La solution, a-t-il poursuivi, "passe par une abrogation" de décrets législatifs de 2007 et 2008 qui assouplissent le cadre de l’exploitation minière, pétrolière, forestière ou de l’eau, par des firmes multinationales, sur des terres que les indigènes considèrent comme ancestrales.

Mise à jour 19 h

Le chiffre des victimes ne cesse d’augmenter. Alberto Pizango, président de la Asociación Interétnica de Desarrollo de la Selva Peruana (AIDESEP), organisation qui regroupe les indigènes actuellement en grève, affirme connaître la mort “jusqu’à présent de 15 indigènes amazoniens”. Alberto Pizango demande une “enquête internationale” sur les faits et a déclaré que le président Alan Garcia avait “ordonné le génocide”.
De son côté, d’après la coordination des radios locales (CNR), il y aurait 20 indigènes tués et 9 policiers.
Les affrontements se poursuivent, les indigènes, après avoir mis le feu à de nombreux locaux officiels, sont en train d’attaquer le commissariat, d’après Radio La Voz.
Le nombre de blessé ne cesse de croître et les 2 hôpitaux de la zone sont maintenant débordés.
L’électricité est semble-t-il coupée dans une grande partie de la zone, ce qui empêche les radios locales d’émettre.

Mise à jour à 17 h

Les informations sont confuses. Les chiffres qui circulent parlent d’un nombre de morts entre 10 et 20. Cela s’est passé ce matin (mi-journée en Europe)

Plusieurs morts et des dizaines de blessés, tel serait le résultat tragique de la répression menée par la Direction Nationale des Opérations Spéciale (DINOES) contre les indigènes de Bagua pendant une opération visant à les expulser de la route Fernando Belaúnde Terry qu’ils occupaient. Cette localité de la province de l’Amazonie péruvienne est située à 730 km au nord de Lima.

Le président du comité de lutte provincial de Condorcanqui, Santiago Manuin Valera, aurait été assassiné par la police après avoir été visés par des armes de guerre dans la zone de Curva del Diablo où ils se sont concentrés.
Le leader indigène Mateo Impi a annoncé que les policiers ne laissaient pas approcher des cadavres. “Nous demandons l’intervention de la Défense (du Peuple)” a-t-il ajouté.

Le général Murua a ajouté que la circulation a été rétablie dans des circonstances difficiles mais que la route était maintenant dégagée. Auparavant, le président péruvien Alan García avait rendu responsables les “pseudo dirigeants des communautés natives qui impulsent des mesures de forces et de violence”. Et d’ajouter : “Ils prétendent jouer à la révolution”.
De son côté, le directeur de la Police Nationale, le général José Sánchez Farfán a déclaré que la police avait été “attaquée“ et que 4 policiers avaient été tués avec des armes à feu par des indigènes lors des affrontements pour dégager la route.

Peu après la phase initiale de la répression, les indigènes ont mis le feu au local du Parti Apriste Péruvien (parti du président), au local de COFOPRI, le siège de la direction de la province de Bagua et le local du PRONAA. L’hôpital de Bagua a fermé ses portes parce qu’il ne peut plus recevoir de blessés.

Sources : Coordinadora Nacional de Radio, Peru.com, La Haine, etc…

http://www.lahaine.org/index.php?p=38397
http://www.peru.com/

 

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve144