Le soja trangénique sud américain proche de l’obtention d’une certification carbone
09-11-2009
Le business vert (ou green business) se développe à plein régime surfant sur le développement rapide de la crise biologique planétaire. Cette crise, contrairement à ce que l’on pouvait penser ne remet pas en jeu les systèmes d’affaires mais ouvre simplement aux compagnies déjà en place de nouveaux marchés.
La conquête de ces marchés n’est ensuite qu’affaire de lobbying au sein des différentes assemblées convoquées pour légiférer ou proposer de nouvelles normes afin de modifier les propositions pour qu’elles collent au R&D des compagnies.

En résumé on peut dire que ces compagnies sont un cancer pragmatique qui contamine toute nouvelle initiative potentiellement juteuse, la dévoyant et la dénaturant afin d’assouvir leur propres profits.



À mesure que la Conférence sur le Changement climatique de l’ONU 2009 (COP 15) se rapproche, durant laquelle devrait être signé un nouvel accord pour le climat qui prendra effet en 2012, cette fois encore il est clair que l’agrobusiness essaie d’obtenir des bénéfices de l’énorme marché des bons carbone.

Sous le terme “Agriculture Conservatrice”, Monsanto et d’autres alliés de la biotechnologie ont pénétré dans l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et la Convention Marco des Nations Unies sur le Changement Climatique (CMNUCC) afin d’obtenir des bons carbone pour l’agrobusiness. Une étiquette volontaire pour le soja Roundup Ready “responsable”, sponsorisé par le World Wildlife Fund (WWF), et une méthodologie récemment approuvée celle des ”Mécanismes de Développement Propre” (MDP), sont des pas importants de la part des corporations pour accéder à ce business de trois milliards de dollars.

Les propositions d’inclure l’agriculture dans la compensation de carbone se concentrent sur les changements des pratiques de culture et la réduction de des émissions de méthane et d’oxyde nitreux. Toutes ces pratiques sont incluses dans le concept de l’Agriculture Conservatrice, qui est basée sur trois des principes : une perturbation minimale du sol, une couverture permanente du sol et une rotation de cultures (1). [NDT : ce qui semble sympathique, mais attendez la suite...]

Cependant, avec le consentement explicite de la FAO et de la CMNUCC, sous le concept d’Agriculture Conservatrice ont été incluses des méthodes agricoles extrêmement différentes. Avec cette étiquette, une gamme de systèmes qui vont de l’agriculture biologique jusqu’à l’agriculture industrielle utilisant la technique de culture sans labour et des organismes modifiés génétiquement (OMG) peuvent être étiquetés comme soutenables et recevoir de la même manière des bons carbone.

La « culture sans labour » est une technique agricole qui ne requiert pas de labourer ou de remuer la terre. Pendant les semailles, les graines sont littéralement poinçonnées dans la terre. En général, les cultures sans labour se considèrent comme une pratique de conservation qui augmente les niveaux de matière organique du sol et qui réduit son érosion, mais dans les monocultures industrielles de soja RR - Roundup Ready cette technique est utilisée en conjonction avec des pratiques ambiantes très nocives.

Dans la pratique, les bons carbone pour les cultures sans labour pourrait signifier une aide économique massive pour les monocultures du soja génétiquement modifié (GM) en Amérique du Sud et du Nord et une promotion de ce modèle d’agrobusiness dans d’autres régions de l’hémisphère sud.

La monoculture de soja GM est un modèle de production qui n’est pas soutenable, d’aucune manière. En Amérique du Sud, la production de soja est l’une des causes principales de la déforestation et des changements des sols, de la destruction de la biodiversité et de violations des droits des humains (2). De plus, ces monocultures maintiennent l’industrie de la viande, qui est elle aussi une cause principale du changement climatique [NDT : par le méthane des gaz de digestion]. Étiqueter ces modèles de production agricole comme “soutenables“ seulement parce qu’ils impliquent moins de travail de culture (culture sans labour) signifie tomber dans le piège d’un réductionnisme absurde et d’un aveuglement criminel.

La publication “L’agriculture et le changement climatique : des problèmes réels, de fausses solutions”, présenté en juin 2009 met en évidence les principales propositions relatives à l’agriculture dans les négociations pour un accord sur le climat post-2012. Il procure un panorama de renseignements sur l’impact réel sur le changement climatique qu’on les actuelles pratiques et propositions agraires pour les accords post Kyoto (3). Cependant, dans cet article nous nous concentrerons spécifiquement sur quelques cas relatifs aux monocultures de soja.

Soja GM : Un contrôle chimique des mauvaises herbes et des cultures sans labour

En Amérique du Sud 41 millions d’hectares sont cultivés avec du soja. Dans une proportion chaque fois plus grande au sein de ces cultures sont utilisées des graines génétiquement modifiées Roundup Ready, brevetés par Monsanto. L’Argentine, le Brésil et le Paraguay se trouvent actuellement parmi les sept premiers pays producteurs d’OGM dans le monde (4).
[NDT : une forte proportion de la production paraguayenne qui a entrainé la destruction de près de 90% de la couverture forestière du pays, les paraguayens parlent « d’océan vert » ]

Aujourd’hui, la technique des culture sans labour est le principal système utilisé pour produire le soja RR. Cette technique, combinée avec le caractère transgénique de la tolérance aux herbicides [NDT : et principalement du RoundUp, un des pire au monde] a rendu possible l’agrandissement et l’intensification de la production grâce à la réduction des prix et de l’extension de la culture à des sols qui étaient il ya peu impropres à produire.
[NDT : nous arrêtons de suite les bonnes âmes qui se disent : « à ben voilà la solution, on peu semer dans les pires endroits », car ces technique sont hautement toxiques et détruisent extrêmement rapidement, chimiquement, les sols]

Pour l’agrobusiness, la combinaison du soja RR et de la culture sans labour est un succès commercial. Quand une monoculture de soja GM est fumigée avec du glyphosphate toutes les plantes meurent excepté le soja transgénique, ce qui facilite considérablement le travail de surveillance de la pousse des mauvaises herbes. [NDT : le glyphosphate est l’agent actif du RoundUp, extrêmement toxique et mobile (PDF), il est soluble dans l’eau. Pour plus de détails wikipedia. Effet inquiétant également : Le mécanisme d’acquisition de résistance est en expansion et le nombre de mauvaises herbes résistantes au glyphosphate croît chaque année. Une zone de 5000 ha a même dû être abandonnée aux USA, on en trouve également en Australie, au Paraguay et aussi en France.]

Le désherbage mécanique (en utilisant la charrue) est substitué par le désherbage chimique. Les cultures sans labour rendent indispensable l’usage des herbicides pour désherber ; en ce sens le nom plus adéquate serait “culture chimique sans labour”. La combinaison des monocultures de soja RR et des cultures sans labour a donné lieu à une augmentation exponentielle de l’usage des pesticides en général et des millions de dollars de bénéfices pour les entreprises de semences et de produits phytosanitaires.

L’échelle de production est passé à des monocultures de milliers d’hectares, avec la nécessité de seulement deux postes humains pour 1.000 hectares, en basant toute la gestion de la fumigation des pesticides sur des machines et des avions.

L’expansion des cultures de soja RR cause une contamination massive à cause de l’usage intensif des pesticides. Elle conduit non seulement à une perte de biodiversité, mais dans des pays comme l’Argentine et le Paraguay les habitants sont également exposés et obligés de vivre dans un environnement similaire à celui d’une "guerre chimique". Des études réalisées en Argentine et au Paraguay montrent que la part de malformations à la naissance est bien plus grtande dans les zones de production de soja (5).

Le lobby de l’agrobusiness pour classer les cultures sans labour

Selon le communiqué récent du Groupe de Réflexion Rurale (GRR) “les bons carbone le culture sans labour de soja”, l’Association Argentine des Producteurs en Culture Sans Labour, l’AAPRESID, a évoqué la possibilité d’inclure les culture sans labour dans les Mécanismes de Développement Propre lors d’une rencontre qui a eu lieu en 2005 entre le Ministre de l’Environnement argentin, Atilio Savino, le chef du Bureau Argentine du Mécanisme de Développement Propre, Hernán Carlino, et les principaux représentants de l’agrobusiness et des producteurs de soja (6).

L’AAPRESID est une plate-forme importante de l’agrobusiness et elle a été fondée en 1998 sous la supervision de Monsanto (7). D’autres membres sont BASF, Syngenta, Bayer, Dow et beaucoup d’autres corporations (8).

Le lobbying de l’AAPRESID pour les subventions climatiques n’est pas surprenant, puisque actuellement en Argentine ce sont presque 17 millions d’hectares qui sont cultivés en soja transgénique en utilisant le système des cultures sans labour, ce qui représente 20 % de la surface totale des cultures sans labour du globe. Par conséquent, l’Argentine joue un rôle clef dans l’arène internationale quand il s’agit des questions de biotechnologie et d’agrobusiness.

Santinago LorenzattiSantinago Lorenzatti, coordonnateur général de l’AAPRESID, a commencé à développer l’idée de la certification environnementale basée sur les systèmes agricole des cultures sans labour. Depuis ce temps-là l’AAPRESID a promu intensément ce projet dans des événements ayant un rapport avec la FAO, tel que le Congrès International d’Agriculture Conservatrice en présentant le “Miracle des Culture sans labour en Argentine”, sans mentionner le soja, les OGM, les pesticides, ni toute la gamme d’impacts sociaux et environnementaux que la monoculture de soja a causés dans la région. (9) En 2008, sous la conduite de Lorenzatti, l’AAPRESID a officiellement lancé le nouveau programme d’Agriculture Recommandée (AC) qui selon celui-ci a été dessiné “pour améliorer la gestion patronale et pour optimiser l’efficacité de l’usage les recours” (10). Il y a un programme, un protocole, pour l’Agriculture Recommandée (AC), basé sur un système de Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) (11). Ce protocole est le premier pas d’une série de Services Environnementaux auxquels peuvent participer les producteurs de soja. Pour le moment ce projet a un objectif argentin, mais prêtant devenir un fournisseur de services globaux. À travers l’étiquetage AC, l’AAPRESID développe une entreprise de certifications qui dans l’avenir peut devenir un surveillant national des Mécanismes de Développement Propre.

L’AAPRESID met une forte pressions au niveau international avec son entreprise d’Agriculture Recommandée, comme dans la conférence de l’UE sur “Un changement climatique : le sol peut-il faire une différence ?”. Cette conférence qui a eu lieu à Bruxelles en juin 2008 et a été organisée par M. Stavros Dimas (le Commissaire pour l’Environnement de la Commission Européenne) et M. Luc Gnacadja (le Secrétaire Exécutif de la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Désertification) (12).

Hernan CarlinoEn 2007, Hernán Carlino est devenu le président de l’Assemblée Exécutive des Mécanismes de Développement Propre, jusqu’en 2008 (13). Il n’a pas oublié les directives de l’AAPRESID, et il a été à la conférence sur la COP 13 à Bali quand ont été mentionnés pour la première fois l’obtention de bons carbone pour les pratiques de culture sans labour (14). De plus, sous son mandat en 2007, a été adopté le premier projet de la méthodologie des Mécanismes de Développement Propre à petite échelle qui impliquait une production de soja. Le projet a consisté à inoculer des graines de soja avec des bactéries fixatrices d’azote pour diminuer l’usage des engrais. Le projet a été développé par Becker Underwood (15). Les premiers pas vers la certification de des monocultures de soja ont alors été fait.

L’inoculation signifie insérer artificiellement la bactérie Rizobia dans la graine. Les rizobias sont des bactéries du sol qui fixent l’azote atmosphérique après avoir migré dans les nodules des racines des légumineuses (Fabaceae). De cette manière, les cultures de légumineuses enrichissent le sol après la récolte, donc des quantités considérables d’azote restent disponible dans le sol pour des cultures futures. Étant donné que le soja n’est pas une espèce endémique de l’Amérique du Sud, les graines ont dû être traitées artificiellement avec cette bactérie, pour fixer l’azote. L’azote est le nutriment qui se trouve le plus communément dans les sols du monde entier et il est également fourni avec les engrais. Cependant, l’usage d’engrais apporte avec lui des problèmes environnementaux sérieux.

Aussi en 2007, Monsanto s’est uni au Chicago Climate Exchange (CCX), l’unique programme volontaire juridiquement inaliénable pour faire du commerce avec réduction d’émissions de gaz à effet de serre en Amérique du Nord. Selon le Charbon Trade Watch, cette entreprise est l’une des plus influentes dans le commerce du carbone sur le globe. Le CCX a été développé par 28 grandes entreprises, y compris Ford, DuPont et BP Amoco (16). Monsanto ne veut pas seulement obtenir des bons carbone en entrant sur le marché, son objectif principal est de développer “des produits qui aident les agriculteurs à réaliser des pratiques de culture conservatrice et à augmenter leurs rendements pour satisfaire les nécessités en aliments et en combustible, tandis que l’environnement se maintient ou même s’améliore (17).”

À cette fin, en 2008 Monsanto a établi une plate-forme globale de traitement des graines, en passant séparément des accords avec Becker Underwood et avec Plant Health Care Inc., pour le traitement de graines brevetées de maïs, de soja et de coton. “Monsanto projette de commencer à offrir des traitements de graines pour la saison de 2009 et de traiter toutes les cultures de soja Roundup Ready avec cette bactérie comme agent biologique de fixation de l’azote. La compagnie travaille aussi pour obtenir une solution dans le traitement des graines du coton Deltapine et du maïs Smart Stax pour les années qui viennent” (18).

La même année en octobre, la FAO et le Centre d’Information pour la Conservation de la Technologie (CTIC) a organisé aux Etats-Unis avec l’appui technique de la CMNUCC, une consultation sur l’Agriculture Conservatrice de Compensation du Carbone. La discussion a portée sur la possibilité d’intégrer ces activités agricoles au le marché du carbone. Le CTIC est un centre de recherche en agriculture dont le conseil est composé par des membres des compagnies Monsanto, John Deere, The Nature Conservancy (TNC), Fertilizar Institute, Syngenta et CropLife Amérique (19) (20).

Dans le rapport final de la consultation, écrit par Theodor Friedrich de la FAO et Karen Scanlon du CTIC, il y a une reconnaissance indirecte de l’agriculture industrielle de consommation, bien qu’il n’y ai pas mention de la biotechnologie. Ainsi il est écrit : “À mesure que de plus en plus de personnes dépendent de moins d’agriculteurs, il est impératif que chaque exploitation participe non seulement à l’approvisionnement mondial en aliments, en fourrages, en fibres et en combustible, mais aussi à jouer un rôle fondamental dans la lutte contre le changement climatique”. Le document finit avec un appel aux “organisations d’agriculteurs, ONG environnementales, banques internationales de développement et aux gouvernements des pays“, à “mobiliser leurs forces afin d’influer sur la CMNUCC pour inclure l’Agriculture Conservatrice en tant qu(option viable pour la ralentir le changement climatique en la qualifiant pour les mécanismes du marché de carbone durant les négociations post-Kyoto” (21).

En 2008 le Congrès des Etats-Unis a présenté un nouveau Projet de Loi sur le changement climatique qui est vu comme un “amorçage du prochain élan des investissements pour élever le marché au niveau suivant”, selon un annaliste du marché de carbone. Le nouveau Projet de Loi sur le changement climatique ouvre la voie pour des compensations de carbone dans le domaine de l’agriculture. Le nouvel avantage semble être que le Département de l’Agriculture des USA devient l’organisme régulateur au lieu de la traditionnalle Agence de Protection Ambiante (EPA) (22). Si lors du sommet COP 15, la condition des Etats-Unis pour signer les accords post 2012 était l’inclusion de l’agriculture dans la compensation en carbone et le suivi du modèle américain, cela signifierait la mise en place d’un gilet de sauvetage économique pour l’agrobusiness face à la crise financière. Comme le mentionne le GRR dans son rapport, on attend que la “spéculation financière, qui est actuellement en crise après la débâcle des subprimes, soit recyclée à travers les bons carbone et les nouveaux marchés que ceux-ci vont offrir.”

La première méthodologie des Mécanismes de Développement Propre – Un cadeau à Becker et à Monsanto

En juillet 2009, la CMNUCC a finalement approuvé la première méthodologie agricole pour les Mécanismes de Développement Propre. Ce projet élimine l’usage d’engrais pour des légumineuses par une rotation des cultures entre légumineuses et graminées [NDT : qui est la manière traditionnelle et la plus censée de cultiver]. Cette méthodologie agricole s’apparente à la technologie de fixation de l’azote brevetée par Becker. La méthodologie a été développée par Amson Technology LC, une firme de consultants pour le développement soutenable et la réduction des gaz à effet de serre, de Becker Underwood Inc. et de Perspectives GmbH, une compagnie de Point Carbon, distributrice de solutions de qualité pour le marché de la réduction des gaz à effet de serre (23). Un brouillon de cette méthodologie démontre que tout le document est orienté sur la rotation du soja et du maïs, basé sur la méthodologie développée en amont dans le projet Beckers au Brésil. Le rapport du GRR remet en question le caractère innovateur de cette méthodologie : “Qu’est-ce que les producteurs de soja OGM en Argentine auront tendance à faire dans un proche avenir avec les bons carbone, pour compléter leurs gains, déjà énormes ? “

D’une manière surprenante, pas beaucoup plus qu’ils n’en ont fait pendant les 13 dernières années … : “La culture sans labour sera-t-elle la prochaine méthodologie approuvée par le Mécanisme de Développement Propre ?

Un mois après, Monsanto a signé un accord avec l’AAPRESID en Argentine, en s’incorporant à l’AC, au système d’Agriculture Recommandée. Selon Bernardo Calvo, président de la filiale de Monsanto en Amérique Latine, cette mesure est partie du Compromis avec le Rendement Soutenable de la compagnie pour 2030, où la compagnie a pour objectif de doubler le rendement de la production et en même temps de réduire l’usage des ressources naturelles (24).

Des plate-formes pour le maquillage vert * NT

La Table Ronde sur le Soja Responsable (RTRS) est une coalition de l’Industrie et de grandes organisations de conservation comme le World Wildlife Fund (WWF), qui dès 2004 ont travaillé dans le développement d’une série de critères de soutenabilité pour la production intensive de soja en Amérique du Sud (25). Les critères de la RTRS n’excluent pas les OMG, ce qui n’est pas surprenant puisque Monsanto et Syngenta se sont unis à la Table ronde en février de 2009(26). Dans les dernières années, le WWF a aussi organisé une Table Ronde pour l’Huile de palme Soutenable (RSPO), l’Initiative pour une Meilleure Canne à sucre (BSI) et la Table Ronde sur les Biocombustibles Soutenables (RTSB). Le WWF joue un rôle clef en facilitant les plus grandes entreprises d’agrobusiness dans le jeu de rôle des responsabilités sociales et soutenables, en maquillant en ”vert” la production mondiale industrielle de consommation. Ces initiatives fonctionnent aussi pour distraire, pour influencer et affaiblir les accords de politique international. Les critiques de l’objectif corporatif de la RTRS sont très étendus parmi les mouvements sociaux et les organisations écologistes en Amérique du Sud. Par conséquent, aucun de ces groupes ne participe à la RTRS (27).

Au début 2009, la déclaration de Campinas après la 4e Conférence de la RTRS mentionne comme objectif principal la réduction des gaz à effet de serre (GEI). Les principes et les critères de soutenabilité incluent des directives sur le bilan du carbone agricole, en relation avec l’usage de combustibles fossiles et la qualité du sol (en tenant en compte de l’Agriculture Conservatrice, de la rotation de cultures et d’une fertilisation équilibrée) (28). Les principes et les critères de la RTRS ont servi comme cadre aux principes et aux critères de l’Agriculture Certifiée de l’AAPRESID. L’AAPRESID est aussi membre de la RTRS.

En juin 2009, dans une conférence de presse de la Table Ronde sur le Soja Responsable les bons sont mentionnés pour la première fois de un carbone mis en rapport à la protection de bois et de sols.

“Maintenant le défi est de trouver des mécanismes pour récompenser les producteurs qui protègent les bois et le sol, en leur permettant la vente du carbone avec son soja“.

Déclare Jason Clay, un expert en culture de soja qui est à la tête du travail de la WWF avec les marchés internationaux. Et il ajoute :

“C’est une situation dans laquelle tout le monde gagne. Les bois et les sols sont protégés, les producteurs ont une source additionnelle de revenus, et les détaillants et les marques peuvent maintenant acheter du Soja Responsable comme une manière de réduire leur impact carbone. Les calculs préliminaires suggèrent que les producteurs dans des zones forestières peuvent obtenir plus de revenus nets avec la vente du carbone qu’avec le soja. Cela change fondamentalement le soja et le transforme en nouveau type de bien de consommation” (29).

Jason ClayDans des années précédentes M. Clay faisait la promotion du “Maniement Intégré de Cultures x rotation entre le bétail et la culture Zéro” dans la région amazonienne comme une manière de réduire la déforestation, mais récemment Clay a changé et il a commencé à parler des bons carbone.

Enfin, le lobby de la biotechnologie se prépare pour Copenhague, et semble avoir un agenda semblable avec les grands ONG conservatrices [de la nature]. Dans un document récent d’une association de lobbying de biotechnologie américaine ”BIO” un plan de lobbying surprenant est de chercher la collaboration du WWF. D’autres points consistent en ce que, dans le nouveau traité climatique, les dangers sont les questions de propriété intellectuelle. Tandis que les avantages peuvent être la possibilité de subventions et de financement aux fournisseurs de biotechnologie et les institutions gouvernementales pour le déploiement international de la biotechnologie. Comme il fallait s’y attendre, les recommandations incluent la coordination étroite avec Les États-Unis et les gouvernements internationaux amis.

Avant la COP 15 il y a beaucoup plus à enquêter et à révéler au sujet de la course de l’agrobusiness pour accéder au marché des bons carbone. Cependant, un débat critique doit s’initier d’urgence entre des organisations et des mouvements pour répondre à cette “offensive pour le changement climatique” de l’agrobusiness à travers d’une stratégie d’action et un message clair rigoureux et de grande portée. En ce moment, les consignes des mouvements sociaux “l’agriculture soutenable à une petite échelle refroidit la terre” ne peut être suffisant pour compenser l’avance massive de la machinerie de l’agrobusiness dans la palette du changement climatique. Il est nécessaire d’identifier et de dénoncer les groupes de pression corporatifs tels que Monsanto et d’autres lobbies de biotechnologie. Mais aussi il est important de ressortir et de renforcer le rejet du jeu qu’elles jouent durant ces processus avec de multiples parties intéressées, les grandes organisations conservatrices [de la nature] telles que le WWF, World Wildlife Found, la TNC, The Nature Conservancy et l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, pour impulser la prétendue ”Responsabilité Sociale Corporative”.


Notes :

1) http://www.fao.org/ag/ca/

2) Pour plus d’information voir www.lasojamata.org et www.grr.org.ar

3) http://www.econexus.info

4) James, 2007. Global Status of Commercialized Biotech/GM Crops : 2007. ISAAA

5) Pour plus d’information voir www.lasojamata.org

6) GRR.2009. Bonos de Carbono para la siembra directa de soja. www.grr.org.ar

7) www.grr.org.ar

8) http://www.aapresid.org.ar/

9) www.fao.org/

10) http://www.ac.org.ar

11) www.ac.org.ar

12) Publication de la conference. Climate change – can soil make a difference ? Brussels, Thursday 12 June 2008

13) http://cdm.unfccc.int

14) Publication du GRR comme pour 5

15) PROJECT DESIGN DOCUMENT FORM (CDM-SSC-PDD) – Version 03. CLEAN DEVELOPMENT MECHANISM. PROJECT DESIGN DOCUMENT FORM (CDM-SSC-PDD). Version 03 – in effect as of : 22 December 200. http://cdm.unfccc.int/UserManagement/FileStorage/YK33E8WHQMT2I92O2ZIMONSKS0EOG6

16) http://www.carbontradewatch.org

17) http://www.monsanto.com/

18) http://seedquest.com

19) http://www.conservationinformation.org/

20) http://www.econexus.info/

21) Managing Soil Carbon to Mitigate Climate Change : A Sound Investment in Ecosystem Services. A Framework for Action Contacts : Theodor Friedrich, Food and Agriculture Organization of the United Nations, Karen Scanlon, Conservation Technology Information Centre.

22) http://www.reuters.com/

23) http://www.environmentalleader.com

24) http://www.monsanto.com.ar/, http://www.monsanto.es

* NT Maquillage vert ou Greenwashing est un terme utilisé pour décrire la pratique de certaines compagnies, qui modifient la présentation de leurs produits et/ou services afin que le public les perçoive comme respectueux de l’environnement. Cependant c’est une modification de la forme et non du fond, donc c’est un usage trompeur de la commercialisation verte. (Note de la traductrice)

25) www.responsiblesoy.org

26) http://www.gmwatch.org/latest-listing/1-news-items/10590-monsanto-and-syngenta-join-wwf-on-rtrs?format=pdf

27) Pour plus d’information sur l’opposition à la RTRS, voir www.lasojamata.org et http://www.grr.org.ar

28) www.rtrs.org

29) http://eponline.com/



Source : Servindi La soja transgénica de América del Sur, cerca de obtener bonos de carbono
Traduction : Primitivi

 

http://www.primitivi.org/spip.php?article91