La crise politique révèle le fossé au Honduras
09-11-2009
Le président Zelaya a abusé de son pouvoir dit l’une, mais l’autre dit qu’il a aidé les pauvres.

Par Ginger Thompson, The New York Times, 09 août 2009.
 

Une femme, avec ses relations influentes, a impulsé une espèce de groupe de discussion qui est devenu la force derrière un mouvement qui a renversé le président hondurien. L'autre a préféré se maintenir éloignée de la politique jusqu'à ce que l'expulsion du président l'oblige à protester.

 

 


Armida Villela de Lopez Contreras, avocate et ex vice-présidente, est une des critiques les plus visibles de Manuel Zelaya, le président hondurien renversé. De son côté, Hedme Castro est une des milliers de maîtres qui se sont unis pour exiger le retour de Zelaya.

Entre elles il y a une énorme brèche politique et socio-économique qui menace encore la stabilité du pays. Ce que les deux femmes disent sur la facon dont a commenncé cette crise politique, et sur ce qu’elles sont disposées à faire pour défendre leurs points de vue, laisse peu d’espoir sur une solution proche.

Pour Lopez Contreras, membre prohéminent de la petite classe aisée du Honduras, Zelaya a été renversé parce son alliance de gauche avec le président du Venezuela Hugo Chavez était devenue une menace pour la démocratie hondurienne.

« Zelaya s'attaquait à tous les autres pouvoirs du gouvernement », affirme Lopez Contreras. « Maintenant qu’il est parti (sic) nous respirons un air de liberté (re sic) ».

Pour Castro, d’existence prolétaire, Zelaya a été renversé parce que des personnes comme Lopez Contreras se sont senties menacées par ses efforts pour élever le niveau de vie des pauvres, principalement avec une augmentation de 60 pour cent du salaire minimum, passé aproximativement de 6 à 9,60 dollars par jour.

 

 


« Peut-être a-t-il commis des erreurs politiques mais toujours en faveur des pauvres », dit Castro sur Zelaya. « C’est pour cela qu’ils lutteront pour lui jusqu’au bout ».

Le gouvernement de facto assure que la vie dans le pays est redevenue normale. Cependant les écoles publiques sont toujours fermées, des troupes ont été déployées pour protéger les bureaux du gouvernement, presque tous les jours ont lieu des affrontements entre la police et des manifestants, et commencent à augmenter les attaques contre la presse et les leaders de l’opposition au gouvernement putshiste.

Des peintures de rue décrivent Roberto Micheletti, leader du gouvernement de facto, comme « Pinocheletti », en référence à Augusto Pinochet, ex dictateur du Chili.

Lopez Contreras dit que Zelaya avait prévu d’utiliser ses pouvoirs et sa popularité pour dissoudre les autres branches du gouvernement et réécrire la Constitution dans le but de prolonger sa présidence.

Son activisme a commencé sérieusement en juin, après que Zelaya a refusé d’obéir à un jugement du tribunal qui l’interdissait de réaliser un référendum sur les changements à la Constitution.

Des sessions où elle et de petits groupes de relations manifestaient leurs  plaintes, dit-elle, se sont converties en la formation d’un comité qui a conduit les protestations de dizaines de milliers de personnes.

« Les pauvres ont toujours protesté et les riches ont toujours dit ce qu’ils pensaient, mais la classe moyenne jusqu’à maintenant n’a jamais protesté », affirme Lopez Contreras. « Ce fut comme si le Honduras se réveillait ».

Le jour où Zelaya a été renversé, déclare Castro, elle a expérimenté son propre réveil. Directrice d’une école primaire avec environ 800 élèves, elle n’était pas sympathisante de Zelaya. Et avant le coup d’Etat contre lui, elle n’avait pas beaucoup de sympathie pour le syndicat des maîtres qui, dit-elle, était rempli de corruption.

Cependant elle déclare que l’expulsion du président a été une attaque contre sa propre liberté, elle a fermé son école et a assisté à toutes les marches et réunions du syndicat pour exiger que Zelaya récupère son poste.

Ceci ne concerne pas seulement Zelaya », commente Castro. « Ceci concerne mon pays. Beaucoup de personnes ont donné leurs vies pour que nous puissions avoir une démocratie et nous ne pouvons pas permettre qu’un groupe de l’élite nous l'enlève ».


Traduit par http://amerikenlutte.free.fr