Argentine: la marche numéro 800 des retraités en lutte |
10-08-2007 | |
Ils ont commencé à revendiquer durant le gouvernement de Menem. Maintenant ils sont moins nombreux et passent inapercus, mais ils continuent de réaliser la protestation tous les mercredis. Ils demandent un 82 pour cent mobile et que soit fait réalité un jugement de la Cour Suprême. Ils font partis du paysage, mais ils continuent de protester chaque semaine devant l'indifférence des passants et des véhicules qui les esquivent. Le passage du temps, les bâtons de la police, la pluie glacée et l'épuisant soleil ont réduit peu à peu l'assistance, mais ils n'ont jamais abandonné le rendez-vous. Hier les retraités ont accompli leur marche numéro 800, toujours les mercredis face au Congrès, et ont dénoncé qu'ils ont passé seize ans sans être écouté. Ce n'est plus le cri de : "450, 450!", mais la commande du "82 pour cent mobile" est toujours en vigueur c'est-à-dire l'actualisation de leurs retraites en accord avec ce gagnent les travailleurs en activité. "Nous réclamons qu'une bonne fois pour toute soit appliqué ce que la Cour Suprême a jugé correct et que la mobilité s'établisse de manière rétroactive pour respecter ce que marque l'article 14 bis de la Constitution", ont-ils crié, tandis que les employés de la Chambre des Députés recommençaient à fermer les portes comme si ce groupe de vieux obstinés était un risque pour la sécurité du Parlement. Il y eu un temps, durant l'ère Menem, dans laquel les marches des mercredis terminaient par des incidents violents parce que le ministre Carlos Corach n'a jamais hésité à les réprimer avec des policiers motorisés et à pied. Mais jamais, ni quand les marches devenaient plus tranquilles, les retraités n'ont trouvé d'interlocuteurs dans ce pouvoir de l'État ni dans aucun autre. Norma Pla a été peut-être la retraitée la plus bruyante, a assez gêné les chefs successifs du PAMI (organisme en charge des retraités), a occupé plusieurs fois les installations de l'oeuvre sociale quand elle était dans la rue Chacabuco, a apporté une vache à la Place Lavalle et a fait pleurer l'ex-ministre Domingo Cavallo quand elle lui a expliqué qu'elle voulait seulement toucher 450 pesos. Il y a un an le gouvernement a porté la retraite minimale à 470 (120 euros), mais elle n'était pas là pour le voir. Maintenant elle est de 560 pesos. Comme chaque jour de marche, Alberto de Renzis, 67 ans, s'est levé tôt, a pris quelques mates (sorte de thé) avec "des confitures", et est parti pour les tribunaux de l'avenue de los Inmigrantes, où il collabore avec une mutuelle d'avocats. Mais à midi, il a pris la direction du Congrès. Devenu pensionné après le décès de sa compagne, la Mère de la Place de Mai Perla Wasserman, fin 2001, il s'est incorporé au secrétariat de Coordination a commencé les rassemblements tous les mercredis. "La mobilité ce n'est pas ce 13 pour cent d'augmentation du gouvernement, nous nous battons pour un indice d'actualisation permanente conformément à la variation du coût de la vie et de l'évolution des salaires", a-t-il expliqué à Página/12. De Renzis a admis qu'il leur est difficile d'organiser chaque marche et pour cette raison ils ont besoin de la structure de la CTA et de la Fédération Nationale de Retraités et de Pensionnés (Fetrajup). "Ne vienent pas de nouveaux retraités et nous ont quitté des précieux compagnons d'âge avancé comme (Carlos) Imizcoz, (Francisco) Formento, Enrique Tortosa, et le Bilbao, qui avait 93 ans et qui venait avec sa canne -s'est-il souvenu, ému-. Non seulement les gens et les hommes politiques nous ignorent, mais aussi d'autres retraités parce qu'après 14 ans sans augmentations, ceux qui touchaient le minimum sont ceux qui ont recu le plus d'augmentation et se sont résignés pour lutter pour plus". "Mais nous sommes réconfortés parce que nous avons réussi à nous maintenir et nous en sommes à 800 marches, nous éditons notre journal et faisons d'autres activités non spécifiques des retraités parce que nous intéresse dépasser l'horizon bourgeois dans lequel baigne cette société", a décrit De Renzis. Les lundis a lieu la table de coordination où ils discutent et rédigent les communiqués qu'ils lisent chaque mercredi. "Les retraités et pensionnés, à soixante-dix pour cent, touchons la retraite minimale, sans prendre en compte, les apports que chacun a réalisés, et si ne nous stoppons pas ce système nous courrons le risque de finir dans une pension de vieillesse", ont-ils dit dans celui de cette semaine. Hier, l'anniversaire leur a donné confiance pour couper de manière totale l'avenue Rivadavia et pour y mettre un camion sur lequel ils ont placé des sonos puissantes au lieu du petit camion avec haut-parleur. Les affiches de la Centrale de Travailleurs Argentins (CTA) demandaient "que revienne la répartition", et les autres plus artisanales demandaient "justice sociale" et "1200 pesos" de retraite minimale. "Avec l'expérience des grands-pères, pour l'avenir de nos enfants", disait un des dirigeants de la Coordination de Retraités et Pensionnés depuis le microphone. "L'argent que l'État possède en réserve (1) suffit pour donner satisfaction à la revendication de la mobilité", ajoutait un autre avec une voix moins puissante. Quand ont commencé à apparaître les colonnes de différents groupes politiques qui se sont joints à l'acte, on a écouté que "la consigne est de joindre deux générations", tandis que quelques manifestants frappaient les bâtons de tambours au rythme de "El angel de la bicicleta", la chanson de León Gieco dédiée à Pocho Lepratti, assassiné en 2001. 1- Plus de 40 milliards de dollars de réserves (NdT). Adriana Meyer, Pagina/12, 09 août 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr |