Déclaration d’organisations paraguayennes contre les dangers des agrocombustibles
29-08-2007

À l’occasion  de la visite du co-président de la Commission Interaméricaine de l’Éthanol, Roberto Rodrigues, des organisations sociales, paysannes, de quartiers, et des institutions paraguayennes ont refusé, dans une Déclaration officielle, ce qu’ils appellent le piège des agrocombustibles. L’idée selon laquelle les agrocombustibles vont entraîner des « bénéfices économiques et environnementaux » n’est qu’une partie de la campagne trompeuse promue par le gouvernement et les « agro-affaires. »

Pour les organisations, l’adhésion du Paraguay à ce modèle d’agriculture portera atteinte à la souveraineté alimentaire, culturelle et territoriale du pays. « On ferme les yeux sur la catastrophe sociale et écologique qui se produira si l’on étend et approfondit le modèle agro-exportateur fondé sur les monocultures industrielles transgéniques à haute utilisation d’agrotoxiques »,  ont-elles signalé dans la Déclaration officielle de Chake Ñuha – ensemble d’organisations sociales et
paysannes.

Les autorités du Paraguay utilisent l’excuse que l’agrocombustible est une énergie plus propre du point de vue écologique, mais leur objectif réel pour promouvoir ce mode de production énergétique est de fournir des agrocombustibles aux pays du nord : « Basiquement il s’agit d’une stratégie pour diversifier la dépendance énergétique de l’Union Européenne (du gaz de la Russie et de l’Algérie et du pétrole du Moyen-Orient) et des Etats-Unis (du pétrole du Moyen-Orient et du Vénézuela) en renouvelant et perfectionnant leur contrôle impérial. »

Les paysans critiquent l’adoption des agrocombustibles car cette production concurrence les terres destinées à la production d’aliments. Le prix de la production d’aliments de base non traité (tels que : maïs, blé, tubercules, pois, fruits, etc.) augmentera considérablement et sera hors de portée des secteurs les plus pauvres de la société.

Les terres des indigènes et des paysans seront occupées par l’expansion des monocultures énergétiques. Exode rural, misère dans les villes, migration ne sont que quelques-unes des conséquences de l’expulsion qu’ils subiront, vu que l’avancée du soja transgénique provoque déjà une expulsion massive.

Selon les organisations, l’expansion des monocultures est la cause directe de la grave situation dans laquelle est plongée la plupart du peuple paraguayen, avec une économie tournée vers l’exportation de soja fourrager, avec un coût sur la santé de milliers de personnes contaminées, la quasi-disparition du Bois Atlantique en raison de la perte consécutive de biodiversité, la diminution du travail rural, la perte de la culture indigène et paysanne et avec un exode permanente des campagnes vers la ville où les immigrants ruraux se retrouvent face à la misère et au chômage.

Source : Adital
Traduction : ejk