Argentine: mobilisation de la CTA
29-08-2007

La centrale syndicale et des groupes de gauche ont marché à la représentation de la province de Santa Cruz pour répudier l'acte criminel de l'ex ministre Varizat et ont aussi demandé une "meilleure distribution de la richesse".

"Nous voulons que la Justice agisse de manière exemplaire. Qu'il n'existe aucun citoyen qui aient un parapluie protecteur." Des milliers de personnes ont marché hier jusqu'à la représentation de la Province de Santa Cruz pour répudier l'ex-ministre provincial Daniel Varizat, pour exiger sa condamnation et pour réclamer  la distribution de la richesse. Convoqués par la Centrale de Travailleurs Argentins, qui avait appelé à réaliser une journée nationale de protestation dans tout le pays.

Durant le rassemblement ont pris la parole le titulaire de l'Association des Travailleurs de l'État (ATE), Pablo Micheli et  le secrétaire général de la CTA, Hugo Yasky, qui a affirmé à Pagina/12 qu' "au-dessus du casse-tête de demandes sectorielles un composant commun a réuni à tous les secteurs : la condamnation des actes violents de l'ex ministre Daniel Varizat". La mobilisation a été réalisée six jours après que Varizat ait renversé des hommes et des femmes avec sa camionnette 4x4 en plein centre de Río Gallego. Parmi les blessés il y a eu plusieurs enseignants, entre eux la professeur Marta Guillermaz, qui continuait hier en thérapie intensive. Le syndicat des enseignants est quelque peu agité en raison des imminentes élections pour rénover l'actuelle direction de la centrale enseignante Ctera où se postulent le secrétaire général du syndicat de Santa Cruz (Adosac), Pedro Muñoz, et l'enseignante de Neuquen (Aten), Silvia Venero.

"Il faut incorporer la distribution de la richesse comme partie de la nouvelle dynamique sociale, parce que, quand l'excédent de main-d'oeuvre a disparu, les luttes n'ont plus à voir avec la défense de la source de travail, mais avec la recomposition du salaire", a dit hier Yasky à Página/12. À en juger par les derniers évènements, le syndicat est en confrontation avec la présidence de la République. L'intromission dans l'Indec (Institut de Statistiques) du secrétaire de Commerce intérieur, Guillermo Moreno; la répression policière qui a frustré la tentative d'installer une Tente Blanche en face de l'institut; l'ajournement de la réouverture de commissiones paritaires pour le secteur semblent avoir pesé dans l'état d'esprit des affiliés de ATE (Association des Travailleurs de l'Etat).

En plus de répudier la "violence exercée par Varizat", Micheli a réclamé le retrait des effectifs de Gendarmerie de Santa Cruz et a accusé la Présidence d'exercer "trop d'autoritarisme". "La recherche de  solution n'est pas de mettre des forces répressives, mais d'ouvrir des canaux de dialogue démocratique", a-t-il exhorté. La manifestation s'est terminé par le discours d'Yasky. Le titulaire de la CTA à mis en avant le fait que la centrale a été la seule à convoquer une mobilisation pour "dire non à la répression contre les travailleurs et oui à la distribution de la richesse". "La CTA est dans la rue dans tout le pays pour dire non à la violence contre les travailleurs, non, quand ils ordonnent d'assassiner un professeur comme Carlos Fuentealba, non à un ex-fonctionnaire quand il pense posséder l'impunité pour renverser un groupe de travailleurs", a-t-il dit.

Martin Pique, Pagina/12, 24 août 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr