Chili: 400 arrestations lors d'une manifestation syndicale
30-08-2007

La centrale de travailleurs et 18 autres syndictas ont exigé la fin du programme néolibéral et des mesures qui améliorent l'équité sociale. Il y a eu des 'piquetes' (barrages de rues) à Santiago et des chocs avec la Police qui ont fait au moins 400 détenus.

Une inédite et massive journée de protestation contre le modèle néolibéral qui perpétue les inégalités sociales a réuni hier des milliers de travailleurs qui se sont  mobilisés dans tout le pays à l'appel de la Centrale Unitaire de Travailleurs (CUT) et de 18 syndicats,  paralysant partiellement l'activité productive à Santiago malgré le fait que les syndicats ne comptent que sur 10 % de la force de travail. 

"Ce fut une journée propre de notre côté. Aujourd'hui ils ne peuvent pas dire qu'ils ont vu un encapuchonné dans nos marches et pas non plus de  jeune jetant des pierres. Ce sont eux qui employé la force ", a dit hier Arturo Martínez, leader de la CUT, quand les gaz lacrymogènes imprégnaient les rues du centre de capitale.

por sospexa...

 
Principalement professeurs, travailleurs de la santé et de quelques entreprises privées, où est vécuee la plus grande répression syndicale, se sont incorporés aux marches qui sont parties depuis différents points de la capitale très tôt. Peu après la Police en uniforme, renforcées par mille effectif, entrait en action faisant près de 400 détenus et autant de blessés.

Le principale incident  a eu lieu Place Italia où le sénateur socialiste Alejandro Navarro a été frappé à la tête et par derrière par un policier. L'action a été filmée en direct par une chaîne locale et a provoqué une consternation à La Moneda (palais présidentiel).

A ce moment là, la violence policière se multipliait et aussi les pancartes et les cris qui expliquaient les quatre axes centraux de la protestation : les portées de la réforme previsional, l'assurance de licenciement, l'impossibilité de réaliser de négociation collective à cause des lois héritées de la dictature et urgente réforme de la loi générale d'enseignement qui rétablit les investissements dans la qualité pour les collèges publics. Le paradoxe est que les quatre points font partie des projets centraux du programme de gouvernement de Michelle Bachelet, qui la veille a affirmé: "Je ne vais pas accepter que l'on remette en cause ma vocation et celle de mon gouvernement pour la justice sociale".

sus medallas...

Cela n'a pas empêché que le Parti Socialiste (PS), dans lequel milita Bachelet, adhère à la grève. Le Parti pour la Démocratie (PPD) en a fait de même, tandis que des dirigeants syndicaux de la Démocratie Chrétienne  prenaient la tête de l'une des marches dans la capitale. Une preuve des différences dans lesquelles se débattent les partis de la coalition de gouvernement pour faire face à l'inéquité du modèle.

Le president du PS, Camilo Escalona, l'a clairement signifié en affirmant que "le sujet des droits du travail est clairement absent dans notre pays". Un autre dirigeant socialiste, le secrétaire général de l'OEA José Michel Insulza, un des possible candidats présidentiels, en a fait de même: "Ce n'est pas que le populisme soit de retour, c'est l'État qui est de retour. Le modèle de la CEPAL a produit plus de croissance que le modèle néolibéral". Et il a fait un pas en avant en affirmant : "J'espère que se discute le sujet fiscal et la législation du travail pour avoir des politiques de distribution plus justes".

Depuis La Moneda, Bachelet a envoyé son message : "En démocratie et dans mon gouvernement les travailleurs pourront toujours exprimer  pacifiquement leurs demandes et défendre leurs droits. Mais il y a une limite: par le dialogue et non par des pressions". Et dans la Chambre de Députés était votée la réforme des retraites.

Mais les partis de gouvernement ont soutenu Bachelet et son projet étoile en réussissant à approuver la réforme qui crée une pension de base solidaire de 143 dollars US, que devra sanctionner le Sénat. Mais ils n'ont pas réussi à approuver la disposition qui exemptait les indigents de payer 7 % de santé.

Le coeur du problème, fidèle reflet de ce qui se débattait dans les rues, a été l'entrée des banques dans le négoce des fonds de pensions, le point le plus refusé par les entrepreneurs et approuvé avec l'opposition des votes de la droite. Une donnée pour comprendre ce qui était en jeu : les 6 administratrices de fonds de pension géraient des ressources d'un montant de 88 millions de dollars, 20 % de plus qu'en 2005.
 
A la tombée de la nuit, quand les citadins luttaient pour obtenir un transport pour rentrer chez eux, on a pu voir l'autre visage du Chili. La crainte des exclus qui déploient leur colère dans l'obscurité dans des improvisées tranchées dans les limites de la pauvreté dans un pays qui figure dans les quinze dernier en terme d'égalité économique, selon le Rapport de Développement Humain de l'ONU. Bachelet a du prendre dn compte cette menace d'explosion hier quand elle a  avertit "prenons soin de ce que nous avons".

Monica Gonzales, Clarin (Argentine), 30 août 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr