Equateur: triomphe de Correa aux élections constituantes
01-10-2007

En Équateur, le gouvernement obtenait 77 des 130 sièges de l'Assemblée Constituante qui modifiera la Carta Magna. À la fermeture de cette édition, le décompte rapide ratifiait la victoire d'Alliance Pays.

Le mouvement Alliance Pays du président de l'Équateur, Rafaël Correa, a triomphé hier dans l'élection des 130 représentants pour modifier la Constitution. Selon une enquête à sortie d'urne à la fermeture de cette édition, la liste officielle obtenait 77 députés pour l'Assemblée Constituante, ce qui permettrait au gouvernement d'avoir une majorité absolue en coïncidence avec le décompte rapide. Après assumer la victoire par avance, Correa s'est montré conciliateur avec l'opposition, qui a fait une mauvaise élection et que le président accuse de « partidocratie ».

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« Celle-ci a été une élection propre, démocratique, efficace et transparente. Les projections sont claires, la victoire de la citoyenneté est indiscutable », a indiqué Correa dans une conférence de presse. Le gouvernement avait initialement prévu qu'il conquerrait entre 66 et 72 du total des sièges. Toutefois, le mandataire a assuré que le gouvernementalisme atteindrait jusqu'à 80 sièges. « Acceptons ce triomphe avec une humilité suprême et une responsabilité totale », a indiqué le chef d'État et il a ajouté qu'il dialoguera avec tous les groupes qui veulent sincèrement faire progresser le pays.

De même, Alliance Pays a ratifié hier sa volonté de dissoudre le Congrès pour que l'assemblée fonctionne avec les pleins pouvoirs, malgré le refus de l'opposition et du président du Parlement, qui s'est opposé hier à cette mesure en ravivant la polémique des derniers mois.

Le groupe politique de Correa aurait plus de 60 pour cent des sièges de la section nationale, tandis que dans les 22 circonscriptions provinciales il obtiendrait 62 représentants, a indiqué hier le sondage effectué par l'entreprise SP-Estudios et Recherches, avant que finisse le décompte officiel. Ce résultat partiel signifie un bol d'air frais pour le gouvernement qui a présenté la liste 35 (Alliance Pays), parce que de ne pas obtenir le contrôle absolu de l'Assemblée Constituante convoquée pour le 31 octobre, la réforme pourrait entrer dans une impasse, comme c'est le cas aujourd'hui en Bolivie.

En ce qui concerne les autres formations, en deuxième position se détache le Parti de la Société Patriotique (PSP), que conduit l'ex président Lucio Gutiérrez, affronté à Correa, qui pourrait avoir, selon l'enquête en sortie d'urne, 17 assembleistes. Un autre rival de Correa, le magnat bananier Alvaro Noboa, à la tête du Parti Rénovateur Institutionnel Action Nationale (Prian), de droite, qui a perdu les trois dernières élections présidentielles au second tour, a aussi été très relégué, avec seulement six assembléistes. Le Parti Social Chrétien (PSC), que pendant les deux dernières décennies a géré la politique du pays, aurait maintenant seulement sept représentants dans l'Assemblée.

Le Mouvement Populaire Démocratique (MPD), qui soutient le bloc de Correa, aurait quatre assembléistes. Les sociaux-démocrates du Réseau Ethique et  Démocratie (RED) et de Gauche Démocratique (ID) auraient trois assembléistes chacun. De son côté, le Parti Roldosiste Equatorien (PRE), de l'ex président populiste Abdala Bucaram, aurait trois députés, et le Mouvement Uno et le groupe indigène Pachakutik, deux chacun.

Pagina/12, 01 octobre 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr