Venezuela: Chavez s'en prend au roi d'Espagne
12-11-2007
Le mandataire vénézuélien a renchéri hier au Chili, en s'interrogeant sur le coup d'avril 2002 et l'attitude du monarque. Samedi, le roi lui a demandé de se taire et il s'est retiré du sommet.
Le président vénézuélien Hugo Chávez a posé hier une question inconfortable à Juan Carlos, le roi d'Espagne : "Vous étiez au courant du coup d'État contre le Venezuela, contre le gouvernement démocratique légitime du Venezuela en 2002 ?", a dit Chávez aux médias, contrariant le monarque qui samedi, à la fin du Sommet Latino-américain, lui a demandé de se taire.

Malgré la surprise qu lui a causé la défense qu'a faite du roi le président espagnol, José Luis Zapatero, le leader bolivarien a signalé qu'il espérait conserver les relations avec Madrid. Tandis que Chávez recevait de nouveaux éloges de Fidel Castro, Zapatero était critiqué par le Parti Populaire (PP).

Dans un dialogue avec des journalistes à Santiago du Chili, Chávez a annoncé hier que le débat avait déjà commencé et que donc le roi devait répondre des soupçons de Caracas sur le fait que le monarque n'aurait pas été neutre lors de son écartement provisoire du pouvoir il y a cinq ans. "Il est très difficile de penser que l'ambassadeur va soutenir les putschistes sans l'autorisation de sa majesté - a indiqué Chávez-. Maintenant je me demande: serait-ce que le roi savait quelque chose du coup d'Etat contre moi en 2002 et pour cela il s'énerve parce que je dis qu'Aznar est un fasciste ? Je me fais la réflexion, je me dis : quel innocent! si c'était le même roi, qui dirige la politique extérieure."

Les mises en cause du mandataire vénézuélien se sont produites après que le samedi, lui même accusa de fasciste l'ex-président espagnol José Maria Aznar, en raison de son soutien présumé à une tentative de coup d'État contre lui, en interrompant le discours de Zapatero, qui lui a exigé du respect envers Aznar. Devant les insistantes attaques de Chávez, Juan Carlos a alors décidé de le faire taire en plein sommet. Mais le conseil royal a complètement été ignoré hier par le leader vénézuélien. "Maintenant je comprends la furie du roi avec cette question : 'Pourquoi ne te tais-tu pas?'. Monsieur le roi, je vous dis ceci : nous avons 500 ans ici et nous ne nous tairons jamais, encore moins à la demande d'un monarque ", a répondu Chávez, cette fois à la presse. (...)

Pagina12, 12 novembre 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr