Communiqué des paysans paraguayens prisonniers politiques en Argentine à l’opinion publique
15-10-2008
Les six prisonniers politiques, dirigeants paysans paraguayens, injustement détenus dans la prison de Marcos Paz, face au refus du gouvernement argentin de nous accorder le refuge politique, nous nous adressons à l’opinion publique nationale et internationale pour exprimer ce qui suit :

1. Nous répudions l’attitude hypocrite de la présidente Cristina Kirchner, qui se présente comme défenseure des droits de l’homme, mais qui a violé de manière flagrante nos droits en nous maintenant en prison pendant plus de deux ans sans aucune raison. 

2. Mme Kirchner, en nous refusant le refuge politique rompt l’ancienne tradition de l’Argentine, comme terre de refuge de milliers de persécutés politiques d’Amérique latine et du monde. Elle restera dans l’histoire comme la responsable de rompre avec cette tradition humanitaire que l’Argentine avait maintenue indemne. La présidente ne viole pas seulement nos droits, mais elle outrage une limpide tradition argentine.

3. Nous rendons également responsable de notre sort la Cour Suprême de Justice du Paraguay, héritière néfaste de la dictature de Stroessner, responsable de la mort et de la disparition de milliers de compatriotes, de citoyens argentins, brésiliens, chiliens et uruguayens à travers la honteuse « Opération Condor ».

4. Le Paraguay, malgré la chute du parti colorado, qui a conservé le pouvoir pendant plus de 61 ans et a légitimé pendant 35 ans les atrocités de la dictature de Stroessner, continue à avoir la même Cour Suprême de Justice, corrompue et servile des intérêts de la mafia qui continue à contrôler le pays.

5. Nous remercions la solidarité des organisations et personnalités argentines, qui durant nos années de captivité nous ont accompagnés sans nous abandonner un seul jour. Le gouvernement argentin est indigne du peuple humanitaire et généreux qu’il possède.

6. Enfin, nous responsabilisons le gouvernement argentin, qui devra répondre devant les organismes internationaux pour le mal qu’il nous a causé.

Prison de Marcos Paz, Argentine, 10 octobre 2008
Agustín Acosta, Basiliano Cardozo, Roque Rodríguez, Gustavo Lezcano, Arístides Vera et Simeón Bordón

Traduit par eli

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