Colombie: les indigènes ont repris leur marche vers Cali
23-10-2008

Environ 20 mille membres de communautés indigènes colombiennes ont recommencé aujourd'hui leur marche jusqu'à la ville de Cali, revendiquant la restitution de terres et le respect pour leurs droits, et ils pourraient se réunir dimanche avec le président Uribe. Deux paysans sont morts et cinq autres ont été blessés hier dans des affrontements avec la Police.

Les indigènes ont repris la marche depuis la localité de Santander de Quilichao, où hier de nombreux groupes de manifestants les ont rejoints, pour exiger les résultats d'une enquête sur la mort de deux paysans dans la localité de Villa Rica, ont informé les agences Prensa Latina, DPA et ANSA.
 
Selon les indigènes, les morts et cinq autres blessés ont été victimes de la répression des forces antiémeutes, tandis que la police a avancé qu'ils sont morts en manipulant un explosif artisanal.
 
Cependant, le président Uribe a admis hier soir dans une interview à la télévision qu'un policier a ouvert le feu sur les indigènes, après la diffusion par la chaine CNN d'une vidéo amateur dans laquel on voyait le policier tirer.
 
Au côté du mandataire, le directeur de la Police, le général Oscar Naranjo, a dit qu'un policier a reconnu sa responsabilité dans les tirs mais qu'il a assuré qu'aucun des indigènes morts dans les affrontements présente de blessures d'armes policières mais des lésions occasionnées par des explosifs artisanaux.

Uribe a aussi annoncé la décision de se réunir dimanche prochain à Popayán, capitale du Cauca, avec les représentants des communautés, dans ce que l'on a qualifié comme un dialogue public pour analyser le sujet de la remise de terres.
 
Cependant, ce jeudi les indigènes ont refusé cette invitation et ont affirmé qu'ils le feront seulement durant le parcours de la marche ou à Cali.
 
Catalina Achinpiz, une des organisatrices de la longue marche, a expliqué que si la réunion a lieu à Popayán, les manifestants devraient reculer tout le chemin parcouru vers Cali, qui est dans une direction opposée. 

De la même manière, elle a insisté sur la possibilité que la marche continue jusqu'à Bogotá parce qu'il ne s'agit pas d'une protestation régionale mais de toutes les communautés aborigènes du pays.
 
Les indigènes espèrent arriver à la fin de la hournée à Villa Rica, la dernière étape avant d'entrer possiblement demain dans Cali, la troisième ville de Colombie.

Feliciano Valencia, du Conseil Régional Indigène du Cauca (CRIC), qui impulse les marches aborigènes dans le sud du pays, a assuré aujourd'hui qu'ils ont délivré  une invitation au président de la Bolivie, Evo Morales, et aux représentants sociaux de la région, pour qu'ils se joignent à leur cause

Valencia a dit qu'ils espèrent que les invités à Minga de Cali que les assistants possibles sont l'argentin Prix Nobel de la Paix, Adolfo Pérez Esquivel, et le juge espagnol, Baltasar Garzon.

Agence Telam, 23 octobre 2008.

http://www.telam.com.ar/vernota.php?tipo=N&idPub=122761&id=257660&dis=1&sec=5

Traduit par http://amerikenlutte.free.fr